A l’occasion de ses douze ans (déjà) passés à Turin avec les bianconeri, Giorgio Chiellini se livre à une longue interview aux micros de JTV. De ses premières années à aujourd’hui, en passant par les moments difficiles en Serie B, les victoires libératrices, les finales ratées et les nombreux titres gagnés, il se raconte, et avec lui, un chapitre de la longue histoire bianconera.

2005: Les débuts avec le maillot bianconero, une place entre les champions

« C’est beaucoup d’émotion, j’étais arrivé depuis déjà deux mois mais entrer dans une équipe de champions c’est difficile pour un gamin. J’ai donc eu du mal au début parce que lorsque l’on arrive à la Juve, on est comme catapulté dans une autre dimension et c’est petit à petit que j’ai réussi à gagner ma place. Contre Messine, j’avais remplacé un ballon d’or, Pavel Nedved».

«Buffon, Del Piero, Nedved, Trezeguet, Camoranesi…tous ont été importants pour me transmettre l’esprit Juve. Ils m’ont tous beaucoup donné. Si je devais vraiment choisir quelqu’un, je choisirai Buffon parce que j’ai passé douze ans avec lui à la Juve et en équipe nationale et parce qu’il est toscan comme moi. C’est un avantage d’avoir une origine commune, qu’on le veuille ou non».

«Si je me sens bien à Turin? Turin a explosé depuis les jeux Olympiques d’hiver de 2006. Il y a depuis une progression constante, et c’est un peu la ville qui m’a adopté. C’est aussi la ville de mon futur puisque moi et ma femme avons décidé de vivre ici. Mon rapport avec elle est excellent, que ce soit avec les supporters de la Juventus ou du Torino. Je vis la ville à 100%. C’est évident que je viens de Livourne et que je le resterai, mais je me sens aussi un peu Turinois».

2006-2011: Les années sombres, ou comment tirer profit des mauvaises expériences

«2006 a été une année bizarre. Ce qui nous arrivait ne nous paraissait pas réel. Et même après onze ans, ça me semble encore plus fou, plus absurde. Personnellement, je l’ai pris comme une occasion de gagner ma place et devenir un joueur plus important au sein de cette équipe. J’ai profité de la descente en Serie B de la Juve pour prendre une place que j’aurai sûrement eu du mal à conquérir».

«Même si on aurait bien évité la Serie B, la montée en première division a été une libération. Parce qu’à part au début où nous avons dû nous habituer, ça a presque toujours été une année de fête. Nous avons presque toujours été accueillis comme des rois dans les stades où nous allions, et à cause des points de pénalité qui nous ont été donnés dès le départ nous pensions que nous aurions eu du mal. Mais à Noël, nous étions déjà premiers. C’est comme une année sabbatique que nous avons pris, ça n’a pas été si douloureux mais plutôt plaisant».

«Les moments difficiles, on aimerait les éviter, mais dans ceux-là que l’on puise l’énergie nécessaire pour arriver aux bons moments. Ces deux ans, j’aurai aimé ne pas les vivre. Ça a été difficile pour moi vu comme je vis mon métier, comme je vis cette équipe et comme je rapporte tout ce qui m’arrive sur le terrain à la maison. Mais heureusement, ça a été le début d’une grande histoire».

2011-2012: La renaissance et le début d’un cycle historique

«Nous venions pas d’un mais de deux mauvaises saisons, trop mauvaises pour être vraies, et l’inauguration du Stadium a été quelque chose de magique. On pouvait sentir quelque chose de différent dans l’air. Ça a contribué à créer une union entre nous, les supporters et le club. Et c’est aussi cette année que Conte est arrivé, nous étions beaucoup d’italiens et quelque chose de magique s’est crée, on ne pouvait finir qu’invaincus».

«Les difficultés, la renaissance, je me rappelle qu’il y avait de la tension durant cette semaine incroyable. L’explosion de joie à Trieste, c’est sûrement une des plus belles choses que j’ai vécu sous le maillot bianconero».

«Nous étions une équipe vraiment solide. C’est cette année que Tévez est arrivé, il nous a donné quelque chose en plus. C’est un joueur qui a un tel charisme et un tel tempérament qu’il te motive forcément. Des joueurs comme lui, ou comme Vidal ont cette grinta qui ne nous contamine pas seulement nous en tant que joueurs, mais qui touche à tout l’environnement, supporters compris».

2014: Une nouvelle ère et déjà de beaux souvenirs

«Quand Allegri est arrivé, j’étais encore en vacances. Ça a été très bizarre, parce que je me serai attendu à un changement en mai mais certainement pas à la mi juillet. Je le connaissais un peu j’avais déjà parlé deux trois fois avec lui. Tout le monde m’avait dit que c’était une personne très intelligente, et je crois que c’est sa plus grande qualité. Parce que durant ces trois ans, en plus de ramener des trophées, il a su s’améliorer de jour en jour et je peux vous assurer que ce n’est pas facile. Je crois que c’est son plus grand mérite».

«Le match de coupe d’Italie 2015 a été particulier. J’ai marqué et j’ai dédié mon but à ma fille, qui est née quelques mois plus tard. Ça a été mon premier trophée soulevé en tant que capitaine, et c’est une grande émotion. Le premier trophée de trois doublés consécutifs qui nous ont fait rêver. En 2015 et en 2017, nous avons été à un pas d’enter dans l’histoire, et quand on y repense on est un peu déçu tout en restant conscients d’avoir fait quelque chose d’extraordinaire».

«Mon but marqué à la fin du championnat en 2016 contre la Sampdoria a été important pour moi parce que je venais d’une période où je ne faisais qu’entrer et sortir à cause de mes problèmes musculaires. J’ai même dû rater la finale de la Ligue des champions au bout d’une année où malgré les joies, nous avons aussi souffert. Ce dernier match de championnat, ça m’a donné la motivation nécessaire pour jouer une belle finale et faire un très bel Euro avec l’Italie».

«Pour moi, le match parfait ça a été le match retour à Barcelone. Étant défenseur, j’ai plus de joie à empêcher l’équipe d’encaisser un but qu’à en marquer un. Cette double confrontation a été magique, nous avons réussi à ne pas encaisser de but de la part du Barça chez eux au Camp Nou. Malheureusement, nous n’avons pas réussi à arriver dans les mêmes conditions physiques et mentales en juin, et il y a un peu de regret là dedans. Ne pas être au top au bon moment, ça en laisse toujours. Peut-être qu’on a eu cette conviction prétentieuse d’être les plus forts».

Souhaits

«Gager, maintenir les cages inviolées et former une équipe, parce que si j’ai appris quelque chose durant toutes ces années, c’est que personne ne gagne tout seul. Messi en est un exemple, au vu du nombre de matchs compliqués avec l’Argentine. Réussir à former une équipe, c’est la garantie des deux autres choses».

«Tout d’abord, je nous souhaite d’autres victoires car c’est ce qu’il y a de plus important. Et on ne peut y arriver qu’en jouant et en travaillant en équipe tous les jours avec beaucoup de sacrifice: le travail est la seul chose qui conduit aux bons résultats».

Détermination, amour du travail et du sacrifice, faim de victoire. Plus besoin de le présenter, le vice-capitaine de la Vieille Dame est un concentré de Juve et ceci depuis douze ans. Et heureusement pour nous, ce n’est pas terminé.

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