Le protagoniste de la conférence de presse, c’était bien lui : l’homme des cinq Scudetti, des quatre doublés Coupe-Championnat consécutifs, Massimiliano Allegri. Très ému devant la presse et l’équipe première réunies, le Mister aura retenu plusieurs fois ses larmes pour ce moment certainement historique dans l’histoire de la Juventus. « Je remercie le Président pour ses très belles paroles. je remercie les joueurs pour ce qu’ils ont fait et ce qu’ils m’ont donné. Nous avons conquis de belles satisfactions. Je quitte une équipe gagnante. Nous avons parlé du bien de la Juventus, la société a fait ses considérations et a retenu qu’il était opportun que je ne sois plus l’entraîneur de la Juventus. Mais ça ne change rien parce que mes rapports avec Andrea sont extraordinaires, tout comme ils le sont avec Fabio et Nedved ».

Un adieu difficile pour Allegri mais qui ne doit pas entacher le cycle qui s’achève : « Demain, ce sera une belle soirée parce que ces cinq années ont été extraordinaires. Quand tu comprends qu’il faut se séparer, c’est inutile de continuer. Je quitte un président extraordinaire, un grand décisionnaire. Je quitte Pavel et Fabio que j’ai connu alors qu’ils étaient de jeunes hommes presque et qui sont devenus maintenant des dirigeants importants. La Juventus de l’année prochaine pourra repartir de la meilleure des façons avec une superbe société et une équipe extraordinaire. Cette année malheureusement, les choses ne se sont pas alignées pour nous permettre d’aller au bout ».

« Je ne sais pas ce que ‘bien jouer’ veut dire »

Bien sûr, la question du jeu pratiqué est revenue au coeur de la conférence : « C’est toujours un débat avec tout le monde, les journalistes et les chroniqueurs, c’est normal. Au final, tu dois réussir à atteindre les objectifs et quand on travaille à la Juventus, tu dois gagner. Cette année, nous avons remporté un championnat et une Supercoppa donc c’est une saison extraordinaire. Bien jouer ou mal jouer dépend du résultat. Parfois, j’entends des résumés où une équipe domine jusqu’à la 92ème, elle prend un but à la 93ème et on dit alors que l’autre équipe a joué un match extraordinaire. En tant qu’entraîneur, je dois analyser la prestation plus que le résultat. Je dis toujours que les matchs de football sont une question de stratégie : il faut comprendre les moments de la partie. Bien jouer pendant 38 matchs est impossible. Ce qui te fait gagner le Scudetto, c’est gagner même quand tu joues mal. C’est une caractéristique de l’ADN vainqueur que la Juventus a en elle. Personne n’aime perdre. Si quelqu’un se satisfait de sortir, bien jouer et perdre, ce n’est pas mon cas. Sur mes 5 premiers matchs à Cagliari, j’ai fait 0 point. On disait que je jouais bien, mais je ne gagnais pas. Quand on dit que les enfants jouent pour s’amuser, c’est faux. Là aussi, il y a de la compétition alors imaginez à la Juventus. Ensuite, il y a des bons et des mauvais moments. Quand nous avons gagné 15 matchs de suite, c’est pas qu’on pratiquait un jeu extraordinaire. Mais on n’encaissait pas de buts, on était solide. Au football, défendre n’est pas une honte. Il y a des moments où il faut défendre. 

Le match que nous avons joué à Cardiff contre le Real, Cristiano est là, nous n’avons pas perdu parce qu’ils ont marqué plus. Les grands matchs sont gagnés par les grandes défenses et le Real a mieux défendu que nous. Et ils ont gagné. Le football, ce n’est pas juste bien jouer. Qu’est ce que ça veut dire bien jouer ? Je ne l’ai pas encore compris mais si quelqu’un veut me l’expliquer, je l’écoute avec humilité et après peut-être que j’essaierai. Mais dans la vie, il y a des catégories. Il y a des dirigeants qui gagnent ou pas, des entraîneurs qui gagnent ou pas. Bon sang, s’ils ne gagnent pas il y a bien une raison, bon Dieu ! »

« On ne peut pas mettre tout le monde d’accord »

La presse évoquait parmi les exigences d’Allegri une volonté de révolutionner l’effectif. Des affirmations démenties par le Toscan : « Ces informations sont inexactes. Je n’ai pas demandé de révolutions ou d’années de contrat en plus. Nous n’avons même pas abordé ces sujets. Le Président a pris une décision et c’était bien plus simple que vous ne le pensez ».

Il a ensuite été demandé à Allegri si après ses cinq saisons à la Juventus, il se sentait juventino : « J’étais fasciné par Platini quand il jouait, j’avais son poster dans ma chambre. Ensuite, j’ai un peu lâché quand il a arrêté. J’ai fait partie de cette famille, de cette propriété qui est là depuis 120 ans. L’ADN est clair et il est vainqueur, j’ai beaucoup grandi ici. Les tifosi sont toujours chaleureux avec moi, après c’est normal qu’on ne puisse pas mettre tout le monde d’accord ».

Enfin, sur son futur, Massimiliano Allegri doit encore réfléchir : « Maintenant, je ne sais pas. Peut-être qu’une pause me fera aussi du bien. Ensuite, après le 15 juillet, l’envie de venir et travailler reviendra peut-être mais ça dépendra de ce qui se passe autour de moi. J’évaluerai les propositions, sinon je ferai une longue année durant laquelle je pourrai me consacrer à ma famille ».

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