Nous y sommes. Au soir de ce Samedi 3 Juin 2017, la Juve affrontera le Real de Madrid sur le toit de l’Europe. Deux équipes de légende au sommet de cette 62e édition de la Champions League, un moment qu’attendent fébrilement joueurs comme tifosi. 21 ans après les héros de Rome, 10 ans après la B, cette Juventus qui a tout connu vise son Triplé pour rester à jamais éternelle. Fino alla Fine.
LES PRÉCÉDENTS
La Juve et le Real ont l’habitude de se chamailler en Champions League, à un tel point que ça commence à prendre la forme d’un « derby » d’Europe avec la 19e rencontre des deux formations dans la compétition. Parmi toutes ces rencontres, on aurait pu vous parler de 2008 et du doublé de Del Piero au Bernabeu, mais nous préférons nous focaliser sur la confrontation la plus récente, celle de 2015, en demi-finale de Champions League, dans la mesure où les effectifs ont peu changé depuis.
Demi-finale Aller de Champions League 2014/2015 – Juventus 2-1 Real Madrid
Au match aller, la Juve reçoit un Real sûr de lui et pour cause, les madrilènes sont champions de l’édition précédente. Mais Madrid se voit poignardé plein cœur par son propre rejeton dès la 8e minute : Alvaro Morata, qui passait par là, reprend une frappe de Tevez détournée par Casillas, et plante le tout premier but de la partie. Même si Ronaldo offre à son équipe le très prisé but à l’extérieur à la 27e minute, un penalty tiré par l’Apache terminera le plus gros du job.
Demi-finale Retour de Champions League 2014/2015 – Real Madrid 1-1 Juventus
Au match retour, le Real prend les choses en mains et prend l’avantage grâce à un penalty transformé par Cristiano Ronaldo. Si les madrilènes dominent la première période, la seconde sera en faveur des bianconeri. A la 57e minute, Alvaro Morata, encore lui, réduit en cendres les ambitions de son club de cœur en inscrivant le but égalisateur à l’extérieur pour la Juve qui s’offre, en plus de la finale, le scalp du champion sortant. Morata a depuis été rappelé par le Real, et jouera avec la Casa Blanca contre ses anciens coéquipiers…
QUI ES-TU, REAL MADRID 2016/2017 ?
Après avoir remporté une 11e fois la Champions League la saison dernière, les hommes de Zidane ont conquis leur première Liga depuis 5 ans et comptent défendre leur titre ce soir pour réaliser un doublé. Si la place d’entraîneur du Real est LE siège éjectable par excellence, Zidane semble pourtant être confortablement installé et loin d’être dépassé par ses fonctions, à part un parcours raté en Copa Del Rey.
Mieux encore, il semble gommer les défauts montrés par le Real ces dernières années à force d’une gestion maline de l’effectif. Le ZZ a ainsi ménagé ses hommes et n’a pas hésité à faire tourner et à mettre au repos ses meilleurs joueurs. Résultat, une éclosion florissante de talents tel que Ascensio et Lucas Vazquez qui servent de change au niveau offensif, ce qui explique aussi pourquoi l’attaque madrilène est bien plus performante que les saisons précédentes : Cristiano Ronaldo, habituellement séché à ce stade de la saison, affiche une très bonne forme en dépit d’une paire de buts en moins en championnat. Autre homme en forme, le créatif Isco qui tend à mettre Bale sur le banc, ainsi qu’un Marcelo en feu ces dernières semaines. Ce dernier pèse sur la puissance offensive Madrilène en portant le jeu vers l’avant. Difficile de ne pas avoir un mot pour Alvaro Morata, l’ex-bianconero affiche sur le plan statistique sa meilleure saison avec 20 buts toutes compétitions confondues.
Globalement, le Real Madrid est une équipe complète qui a su gérer sa saison, physiquement au top et efficace, portée par des joueurs cadres talentueux qu’on ne présente plus et une belle profondeur de banc. En somme, une belle gueule de finaliste de Champions League. Seul défaut peut être, une défense pas toujours irréprochable en dépit de Ramos qui s’est fait une spécialité des buts à la 90+x ces dernières saisons et, surtout en finale. Prudence.
LA FORME DU MOMENT
A part une défaite sans conséquence contre l’Atletico, le Real affiche la forme propre à un champion d’Espagne. Le Bilan 2017, 22 victoires, 4 défaites (dont celle contre l’Atletico) et 2 nuls toutes compétitions confondues. En Champions League, le club a sorti le Napoli, le Bayern puis l’Atletico.
La Juve a fini par une victoire au photo-finish face à Bologne, après avoir remporté 2 trophées en 4 jours de temps. Quand le meilleur XI est aligné, elle ne perd pas et ne concède très peu, pour preuve les 4 pauvres buts encaissés sur tout le parcours européen de cette saison. Après le revers de 2015, la Juve rêve de son triplé et a pleinement les moyens de se l’offrir.
ZOOM SUR
Gianluig Buffon. Comment ne pas commencer par lui ? Cette Champions League est tout ce qui manque à son immense carrière. Il a connu la B, deux finales perdues, 10 scudetti gagnés et un mondial décroché. Pour le bien de l’histoire et du football, Gigi doit soulever cette coupe, aussi pour récompenser les 680 minutes de clean sheet en C1 cette saison.
Dani Alves retrouvera le némésis madrilène, lui le blaugrana de cœur après 8 saisons passées en Catalogne. Il est l’homme en forme de la Juve et c’est également celui qui offre le plus d’occasions de but aux bianconeri en C1 avec 4 assists en plus de ses 3 buts. T’arrêtes pas en si bon, chemin, Dani !
Massimiliano Allegri qui pourrait devenir le tout premier coach italien à réaliser le Triplé Serie A – Coppa – Champions et rejoindre un panthéon peuplé par Juup Heynckes et Pep Guardiola entre autres. Pas si mauvais que ça pour celui qui est arrivé comme loser après une fin de bail compliquée avec le Milan.
Le Club des « Ex » : Gonzalo Higuain aura l’occasion d’être décisif lors d’une finale et de se décoller une sale étiquette de l’arrière-train. Sami Khedira en profitera aussi pour faire coucou à certains de ses anciens coéquipiers.
Alvaro Morata. L’acteur majeur du parcours européen de 2015 a changé de camp, bon gré mal gré. Il est le joueur clutch par excellence et on va tous prier bien fort pour qu’il n’entre pas sur le terrain ce soir. Pas sûr qu’il reste dans les bonnes grâces des tifosi en cas de but contre nous ce soir…
Andrea Agnelli. On ne vante plus les mérites immenses du président, mais il aurait promis une Ferrari aux joueurs en cas de victoire. Après, il a pas précisé si c’était une réelle ou un modèle réduit. De quoi pranker ses joueurs.
QUELQUES CHIFFRES
1996. C’est le dernier sacre européen en date de la Juve, lors d’une victoire contre l’Ajax au Stadio Olimpico de Rome. Ça fait déjà 21 ans… et Allegri était au stade
50%. Le taux de victoires de la Juve contre le Real lors des 6 dernières confrontations avec la capitale espagnole. 3 victoires pour 2 nuls et une défaite. Prometteur ?
79%. C’est le taux de matches remportés à ce stade de la compétition pour le Real. La dernière équipe à avoir martyrisé la Casa Blanca en finale de C1, c’était le Liverpool de Bob Paisley en 1981. Toujours inférieur aux 89% de taux d’arrêts de Gigi en C1 cette année. No pasaran.
LES COMPOS
Sauf surprise, les deux équipes devraient aligner leur XI type. Le seul élément à peu près prévisible concerne le ballottement entre Bale et Isco. L’espagnol affiche une meilleure forme que le gallois. Côté bianconeri on peut quand même toucher du bois, aucun joueur cadre n’a été blessé en prévision du match. Et quand on regarde le nombre de joueurs passés à l’infirmerie ces 2 dernières saisons, on se dit que c’est un signe du destin.
La Gazzetta Dello Sport a même illustré le tout pour la grande occasion !
On y est… L’ultime match de la saison. Et quel match. Repensons à tout ce que la Juve a traversé jusqu’aujourd’hui, de la Serie B, à 2x 7e place, puis l’arrivée d’Agnelli, de Conte, Pirlo, les 3 premiers scudetti, la finale de 2015 perdue, la remontée en puissance sur la scène européenne… Cette finale doit boucler un cycle de 6 ans de victoires et de records obtenus à force de travail et de sacrifices. L’heure tourne, la pression monte… « Bianconeri, su le sciarpe, fuori la voce… e ancora una volta, Fino Alla Fine, FORZA – J U V E !! »
Pour le chemin parcouru depuis la B
Pour les sacrifices
Pour la persévérance
Pour l'honneur
Pour la gloire
Pour Gigi
Pour l'éternité ❤️⬜️⬛️ pic.twitter.com/F7ytGcQOTv— Stile Juve (@Stile_Juve) June 3, 2017