Pour quelques mois seulement, Moise Kean a manqué de devenir le plus jeune joueur à marquer pour la Nazionale. Le record est toujours détenu par un juventino, Bruno Nicolé, qui à la différence de Kean était alors titulaire à la Juventus. C’était en 1958, il avait 18 ans. Kean en a à peine plus de 19.
Avec sa première réalisation sous le maillot de la Squadra Azzurra, Kean porte son total de buts parmi toutes les sélections italiennes à 22 : du jamais vu. « Mais il y a encore tant de records a battre » précise-t-il en après match. Une manière d’annoncer que le meilleur est encore à venir. Et comment pourrait on lui donner tort.
À la Juventus, Kean n’a pratiquement pas joué en 2018. Puis il a saisi sa première occasion en Coppa Italia avec un but et une prestation complète contre Bologne. Une opportunité à ne pas manquer alors qu’Allegri avait largement fait tourner. Puis rebelote contre l’Udinese avec un doublé cette fois. Au point de mettre en difficulté Allegri ? Car la question se pose maintenant : peut il prendre sa place dans la hiérarchie aux côtés de Mandzukic et compagnie ?
Le doute va persister encore plus avec ce premier but en Nazionale, pour sa première titularisation. « Je m’entraîne avec continuité et je sais être prêt quand on fait appel à moi » répète-t-il. Mancini le presentp déjà comme un prédestiné. Et c’est pour ça qu’il n’a pas hésité à le lancer dans le premier match de qualification pour l’Euro contre la Finlande, alors que le faux pas était interdit. Aligné à droite, presque en ailier, il n’a pas été plus déstabilisé que ça. « Je joue où veut l’entraîneur » dit-il. Une position qui ne l’a pas empêché de se projeter vers le but avec la vivacité qui le caractérise, comme sur son but.
Un but qui ouvre de nouvelles perspectives pour le joueur qui avait déjà marqué les esprits l’été dernier avec un superbe Euro U19, conclu par un doublé en finale qui avait failli offrir le titre aux azzurrini. Sa mission aujourd’hui est toujours l’Euro, mais celui des grands cette fois et il compte bien y gagner sa place. Avec ou sans le maillot de la Juve.
Sur le terrain, il a parfois l’air arrogant mais dans le bon sens du terme. Le petit vice du geste qui attire l’oeil, la manière de provoquer en un contre un. En dehors du terrain, il grandit après quelques tourments d’adolescents dont une exclusion de l’Italie U19 avec son ami Scamacca. Aujourd’hui, il apprend aux côtés du meilleur mentor possible, Cristiano Ronaldo. « Il suffit de le regarder s’entraîner chaque jour pour progresser » disait-il. Il doit continuer comme ça, pour ne pas finir comme Nicolé. Capitaine de la Nazionale à 21 ans seulement, sa carrière avait vite décliné au point de prendre sa retraite à 27 ans, juste avant la seule et unique victoire de l’Italie à l’Euro.