Alessandro Birindelli est un de ces rares privilégiés à avoir eu la chance de passer sa carrière dans le club de son coeur.
Une suggestion de Spalletti
Birindelli est né à Pise le 12 novembre 1974. Il commence à jouer au football à huit ans dans une équipe locale, comme ailier offensif. Son parcours se poursuit au centre de formation d’Empoli et il ne lui faudra pas longtemps pour être convoqué avec l’équipe première. Sur le terrain, il est placé dans une position plus défensive au point de devenir progressivement latéral droit. En Toscane, il dispute cinq championnats et obtient deux promotions consécutives sous les ordres de Luciano Spalletti. Il passe ainsi de la Serie C1 à la B puis de la B à la A. Dans les deux cas, il se fait remarquer comme l’un des meilleurs éléments du groupe.
A l’été 1997, Spalletti en parle à Marcello Lippi en de suffisamment bons termes pour pousser le mister juventino à le recruter pour un peu plus de 2 millions d’euros. L’accomplissement d’un rêve pour Birindelli, lui qui est tifoso de la Vieille Dame : « Quand je suis arrivé ici, je ne pensais pas rester aussi longtemps, avouera-t-il. J’étais supporter de la Juventus depuis que j’étais enfant, c’est un rêve qui devenait réalité. Au début, j’espérais juste faire de bonnes choses et obtenir une place de titulaire. Je venais de la Serie B et ça n’a été qu’une progression continue ».
Un élément clé dès le début
La première saison de Birindelli avec le maillot bianconero dépasse les attentes. Le latéral gagne tout de suite une place de titulaire. En septembre 1997, le journaliste Maurizio Crosetti écrit dans les colonnes de la Repubblica : « S’il s’appelait Birindao ou Birindeur, il vaudrait déjà 15 milliards de lires (environ 10 millions d’euros ndlr) » il dispute 47 matchs, marque deux buts et participe largement à la conquête du titre en 1998 et la qualification en finale de la Ligue des Champions contre le Real Madrid. « Je me rappellerai toujours du premier jour de la retraite. Lippi a tout de suite dit aux jeunes qu’il y avait une hiérarchie à respecter mais qu’il y aurait de la place pour tous. On a tout de suite gagné la Supercoppa contre Vicenza et j’ai marqué un but à mon premier match de Ligue des Champions contre le Feyenoord. Mais le plus important, c’est la confiance qu’il y avait en moi. Tous mes coéquipiers m’ont fait me sentir comme si j’avais toujours été un des leurs. Cela a toujours été et sera toujours un prérequis de ce vestiaire ». Même après le départ de Lippi, Alessandro Birindelli gagnera aussi la confiance de Carlo Ancelotti. Biri n’était pas un joueur difficile à apprécier pour ses entraîneurs, qui ont toujours salué son professionnalisme.
La saison 2002-03, la Juventus atteindre la finale de la Ligue des Champions, est marquée de l’empreinte de Birindelli. Le latéral marque un but d’anthologie contre le Deportivo de la Corogne, considéré aujourd’hui encore comme l’une des plus belles réalisations de l’extérieur de la surface. « Au niveau personnel, mon plus beau souvenir est ce but à La Corogne. Mais il y en a d’autres comme le centre pour Zalayeta à Barcelone ou la demi-finale contre le Real Madrid dans un Delle Alpi rempli d’enthousiasme. Malheureusement, l’année s’est terminée sur la déception de Manchester, malgré l’émotion d’avoir tiré et transformé un des pénaltys. La sensation qui précède le tir fut étrange, avec des pensées qui n’arrêtent pas de changer jusqu’à ce que tu arrives au point de tir ».
A l’été 2005, sa carrière prend un tournant alors qu’une blessure à la cheville contractée dans un match amical contre Benfica lui fait manquer toute la saison. Il revient à disposition au début de la saison 2006-07 et assume le rôle de vice-capitaine du groupe qui traversera l’épreuve de la Serie B. « Ce qui m’a fait le plus mal, ça a été la relégation parce que j’ai vu tous les sacrifices d’une saison dominée disparaître en un instant. Nous savons que nous avons lutté pour gagner ces deux scudetti et les autres aussi le savent. Mais ils disent le contraire pour expliquer le fait qu’ils ne gagnent jamais. En réalité, il n’y avait qu’une raison à leurs échecs : nous étions les plus forts et ils le savaient très bien. La preuve, on les a battus (l’Inter ndlr) cette année-là à San Siro ! ».
Il est un titulaire fréquent dans le couloir droit, bien aidé par les passages réguliers de Zebina à l’infirmerie. Mais les restes de sa blessure et son âge avancé conditionnent son rendement. Il n’a plus la rapidité avec laquelle il faisait la différence et se retrouve mis en difficulté par des adversaires de niveau largement inférieur. Lors de la saison 2007-08, Claudio Ranieri le confirme dans son groupe mais il ne joue que onze matchs toutes compétitions confondues.
En mai 2008 et après 306 apparitions sous le maillot de la Juventus, il annonce sa retraite. Dans son palmarès figurent quatre Scudetti, trois Supercoppe et une Coupe Intertoto. Seule ombre au tableau, Ranieri ne le fait même pas en entrer en jeu pour son dernier match : « Je l’ai mal pris, mais c’est resté comme ça. Si j’avais voulu créer une polémique, je l’aurais fait trois minutes plus tard quand les caméras de Sky sont venues m’interviewer. Mais je l’ai vraiment mal vécu, surtout que quand ils lui ont demandé pourquoi, il a dit qu’il avait besoin d’un milieu de terrain à ce moment du match. Non mais le dernier match de championnat, tu te rends compte ? La réponse veut tout dire ».
« Je sais très bien ce que j’ai donné durant ma carrière ici et je pense que le public l’a apprécié. Que j’ai bien joué ou mal, j’ai toujours donné le meilleur de moi-même ».