Il y a Victoria Silvstedt vantant les mérites des canapés « Château d’Ax » mais jouer avec Giorgio Chiellini et Blaise Matuidi est une chose bien plus confortable : C’est gage de qualité. Les deux joueurs sont peut-être actuellement les meilleurs bianconeri sur le terrain, voire les meilleurs au monde dans leur catégorie. Voici donc l’histoire de Chiellini et Matuidi, « gli artigiani della qualità. »
Chiellini ou comment avoir la classe en tant qu’artisan boucher
Vous connaissez sûrement « The Big Show » ou encore « The Rock » grands catcheurs américains ? Et bien à côté de lui, sachez que ce sont des petites fillettes. Lui, c’est Chiellini « The Go-gorilla ». Le numéro 3 de la Juventus est devenue une figure emblématique du club mais pas que ; c’est aussi une « figure » à lui tout seul. Les soirs de grands matchs, il a cette animosité dans les yeux si caractéristique. Le nez saillant et le front fier, il se délecte à éliminer, avec une dextérité diabolique, tous ses vis à vis directs. Il est ce marteau qui frappe l’enclume ou ce rouleau à pâtisserie martelant la pauvre anguille à la manière d’une Maïté colérique. Certains diront qu’il n’est pas beau à voir jouer mais au final, nous leur répondrons ceci : L’art n’est-il pas, par essence, fondamentalement subjectif ?
Oui, cela dépend bel et bien des sensibilités de chacun. Pour autant, ce serait une hérésie que de dire que Chiellini n’est pas un grand et formidable défenseur. Seuls les néophytes pré-pubères découvrant la Serie A ou ceux que l’on nomme « footix » découvrent cette saison cet extra-terrien fossoyeur. Dur réalité également quand le site Whoscored, pourtant d’habitude très intéressant quand on cherche son lot de statistiques, nous explique que la faiblesse principale de Chiellini est…le tacle ! « Aïe » les yeux, « allô maman bobo. » A 34 ans, senior, ou plutôt, seigneur Chiellini n’en finit pas de ternir des carrières. Demandez plutôt aux buteurs Icardi ou Kane, pour ne citer qu’eux. C’est un fait. Le bon vieux Georges, cousin lointain d’Alf, aime trop se nourrir de tels fœtus frêles et fragiles. Ils sont sa cure de jouvence et il s’en délecte. En fait, Chiellini c’est un peu l’homme dont rêve toutes les femmes. Parfois plus violent qu’un Evra martyrisant un poulet fermier mais terriblement généreux dans l’effort.
Matuidi au-dessus du condor et en route vers les Cités d’or
« Qui contrôle le terrain ? Blaise Matuidi ! Avec lui on est serein…Blaise Matuidi. » Qui n’a pas entendu cette douce et mélodieuse musique durant l’été passé ? A défaut d’un grand texte, cet artiste accompli qui se fait appeler -Vegedream- a fait preuve d’une clairvoyance implacable. Blaise Matuidi a révolutionné beaucoup de choses depuis son arrivée à la Juve. Vous savez bien, ce joueur vieillissant que le grand PSG a mis dehors. Aujourd’hui, ce sont justement ces mêmes parisiens, leur président qatari en tête, qui s’en mordent les doigts. Matuidi a, certes, découvert le haut niveau avec le club de la capitale mais il est devenu champion du monde avec la Juventus. On appelle ça une « Van Damme. » La consécration. La classe d’écart.
Depuis qu’il joue sous les couleurs bianconere, Matuidi semble en tout cas s’épanouir. Mieux, il recouvre, à l’instar de son coéquipier Chiellini, une sorte de seconde jeunesse. Véritable motoculteur sur pattes, Matuidi est un animal tout droit sorti des contes de Jules Verne : A la foi mystique et majestueux. Max Allegri en est fan, Didier Deschamps pareillement. Comment peut-il en être autrement ? Matuidi vole plus haut que le condor. Il est le « Toruk Makto » du collectif bianconero. Quoi dire d’autre. Que le numéro 14 de la Juve fait partie de ces joueurs travailleurs et impétueux que l’on appelle « travailleurs de l’ombre » ? Ce serait pourtant se fourvoyer que d’utiliser cet adjectif tant ce travail de besogneux fait briller le collectif tout entier. Alors oui. Profitons de l’instant présent et mesurons la chance que nous avons, nous tifosi de la Juventus, de posséder deux joueurs de cet acabit dans notre effectif. « Les joueurs passent et la Juventus reste » comme le dit la célèbre formule. Fort à parier que ces deux-là vont rester tout de même dans les mémoires.