Giorgio Chiellini, défenseur et capitaine de la Juventus et de la Nazionale italienne, a deux passions dans la vie : le football et les études. En effet, en 14 ans à la Juve et plus de 500 apparitions sur le terrain ; il a obtenu une licence en économie et même l’année dernière son master en gestion des entreprises (détails à retrouver ici).

Très engagé pour montrer à quel point les études sont importantes, quelque soit l’activité professionnelle exercée, l’italien est désormais ambassadeur de la campagne ‘Mind the Gap’ portée par l’organisme FIFPro et co-fondée par le programme de l’Union Européenne Erasmus +.

Cette campagne a pour but de pousser les footballeurs à se préparer pour une seconde carrière afin de ne pas tomber dans les pièges (financiers, dépressions…) que peuvent entraîner la fin de carrière dans la vie après le football. Les études en sont la solution. Ainsi, seulement 13% des footballeurs en activité en Europe sont diplômés d’études supérieures ; alors que 53% des hommes dans l’Union Européenne le sont, d’après une étude FIFPro.

Pour Chiellini, il est donc important que les footballeurs anticipent et commencent à préparer leur vie après le football pendant leur carrière. C’est ce qu’il a déclaré en racontant son histoire et ses idées de futur à FIFPro.

« Je me rappelle que quand j’étais petit, à l’école primaire entre 6 et 10 ans, il y avait des fois où je disais à ma mère : ‘‘Non maman, je ne me sens pas bien, je ne veux pas aller à l’école…’’. Elle m’a toujours répondu : ‘‘Si tu ne vas pas à l’école alors tu ne vas pas au foot.’’. J’allais toujours bien alors je me levais quand même à chaque fois et j’allais à l’école.

C’était avant tout un hobby, un plaisir pour moi, ce n’était pas quelque chose qui me pesait. Cela maintenait mon cerveau actif, l’esprit vif en faisant autre chose. Quand je me sentais fatigué, je m’arrêtais. Je pense que cela m’a donné un grand coup de main pour tout : même dans le football, pendant les matchs… Si l’on n’est pas actif mentalement et lucide, pas rapide aussi pour comprendre les situations, alors on n’arrive pas au haut niveau. Etudier m’a aidé dans le football et dans la vie.

Quand j’étais tout seul, j’étais seulement fiancé, je m’entraînais le matin, je rentrais chez moi après le repas, parfois je me reposais un peu et ensuite j’étudiais l’après-midi pendant quelques heures : de 17 à 19h ou de 16h30 à 18h30. Dans les périodes plus intenses pendant lesquelles je préparais les examens, j’emmenais aussi de quoi travailler lors des mises au vert avec l’équipe. Etudier pendant ces moments là me permettait de me détacher de la tension, des réflexions et de la pression que l’on a dans le football.

A partir du moment où ma fille est née, je n’ai plus étudié que lors des mises au vert, pendant les voyages, sur la route et le soir avant les matchs.

Maintenant tout est plus simple, il y a des cours destinés aux étudiants qui travaillent. Les universités mettent à disposition des professeurs, des cours en ligne, des suivis personnalisés adaptés aux sportifs… Pour cela, l’Université de Turin a été très avant gardiste car elle m’a permis de continuer à avancer dans mes études, d’avoir des cours à ma disposition en dehors des horaires et du temps afin d’être capable d’aller jusqu’au bout.

Je n’ai jamais sauté un entraînement pour aller en cours. Cependant la journée est longue, nous ne sommes pas occupés 24h sur 24. Si on le veut, on peut largement trouver le temps pour étudier, sans enlever ne serait qu’une minute à notre profession et à notre passion.

Il faut essayer de mettre en avant et d’augmenter le nombre de personnes qui étudient, qui continuent à le faire et qui arrive à obtenir leur diplôme ; car la vie est longue et elle sera très belle aussi après avoir arrêté de jouer au football, mais il faut cultiver cela avant. Sinon, il y a le risque d’arriver à 35 ans sans savoir quoi faire de sa vie. Peu de personnes peuvent rester dans le monde du football et réussir à faire quelque chose. Si on ne pense pas déjà à l’après avant, si on n’a pas l’ouverture d’esprit avec les études ; ensuite il y a des risques de dépression, beaucoup ont des problèmes financiers… Après, chacun a ses propres caractéristiques et ses propres goûts ; et peut donc choisir différentes routes… Mais l’important c’est de faire quelque chose.

Ça me plairait de rester dans le monde du football parce que c’est ma grande passion, peut être avec un rôle de ‘bureau’ et pas de terrain comme entraîneur. Il faudra donc que je me mette à apprendre et pas que je pense que, parce que j’ai été footballeur pendant 15 ans à la Juve et avec la Nazionale, je peux me permettre d’occuper un poste quel qu’il soit en pensant que je sais déjà tout.

Quand on a 20, 25 ans, on se sent indestructible, invincible. On pense qu’avec le football on peut tout faire. Mais en fait, il faut déjà penser au futur car à plus ou moins 35 ans, la carrière se termine. Il reste alors une vie devant où jouer au football ne sera plus suffisant pour vivre. »

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