Dans une interview accordée à l’UEFA, Giorgio Chiellini s’est exprimé sur le rapport spécial qui existe entre lui et le club bianconero.
Que représente la Juventus pour toi ?
« La Juventus est une famille pour moi désormais. Je suis ici depuis 12 ans, c’est ma 13ème saison et j’ai joué plus de 400 matchs. Récemment je suis même entré dans le top 10 des joueurs avec le plus de présences de ce club. La Juve fait partie de moi et je fais partie d’elle. Je fais partie de l’histoire de cette grande Société et je me considère comme chanceux d’avoir contribué à l’écrire. Pour rester ici tant d’années, il faut des caractéristiques importantes, pas seulement techniques, mais surtout humaines. En visitant le musée de la Juventus et en voyant en exposition les maillots et les classements qui parlent de tant d’années et de tant de matchs, vous vous rendez compte que, qui reste longtemps ici, a quelque chose de différent des autres au niveau humain. »
Qu’est ce qui fait de la Juventus un club tant spécial ?
« Dit par moi, cela semblerait une prise de parti, mais tous ceux qui arrivent ici, après quelques mois se rendent compte qu’il y a vraiment quelque chose de différent. Nous sommes ici pour accomplir notre travail et nous sommes mis dans les meilleures conditions pour le faire au mieux. A la Juventus il y a une culture du travail très importante, qui est à la base de chaque succès et se transmet de génération en génération. C’est quelque chose que nous devrons aussi laisser aux garçons qui continueront cette grande histoire. »
Quel rapport as-tu avec les tifosi de la Juventus ?
« J’ai un excellent rapport avec eux parce que j’ai toujours tout donné pour ce maillot et c’est quelque chose qui est sûrement apprécié. Ensuite, avec le nouveau stade, tout a changé, notamment dans les matchs importants. On perçoit quelque chose de spécial. Il y a une grande attente des tifosi, il y a l’envie de soulever à nouveau cette coupe qui manque depuis 20 ans, les matchs de Ligue des Champions sont donc très intensément vécus ici. Les chevauchées qui nous ont porté durant les 3 dernières années à Berlin et Cardiff ont laissé une trace et nous espérons réussir à donner cette joie à la Juve, à toute la Juve, le plus tôt possible. »
L’objectif principal de la Juventus est donc la conquête de la Ligue des Champions ?
« Je crois que notre objectif doit être d’arriver à jouer toutes les compétitions en position de protagonistes en mars. Nous devrons y arriver dans les conditions idéales et surtout en tant qu’équipe. Si nous y arrivons alors nous jouerons pour le championnat, la Coupe d’Italie et la Ligue des Champions. Cette dernière est bien entendue une compétition particulière et est souvent faite d’épisodes, mais il faut arriver à la phase décisive dans les meilleures conditions possibles. Maintenant, notre objectif est d’obtenir la qualification pour les 8èmes de finale, premiers ou seconds cela changera peu de choses vu les équipes en course. Ensuite en mars et avril nous devrons tout donner, en essayant d’être en course aussi pour gagner le 7ème Scudetto, qui doit être pour nous le premier des objectifs. Pas parce que la Ligue des Champions est moins importante mais parce que c’est à travers le Scudetto, et chaque match qui le constitue au quotidien dans le championnat, que nous pourrons arriver prêts. Penser seulement à la Ligue des Champions serait une erreur qui pourrait nous faire du mal sur les deux fronts. »
Qui était ton idole quand tu étais enfant ?
« Enfant, mon idole était Paolo Maldini. J’étais tifoso du Milan comme ma mère et mon frère était tifoso de la Juve comme mon père. Nous étions divisés comme chien et chat, il y avait une sorte de rivalité entre nous. »
Comment as-tu commencé à jouer au football ?
« C’est un peu étrange car au départ mon meilleur ami jouait au basket. J’ai aussi un frère jumeau et lui voulait jouer au football. Mais comme j’étais très ami avec ce garçon, je voulais jouer au basket avec lui, seulement l’école de basket ne prenait des enfants qu’à partir de l’année suivante. A l’inverse, au football ils nous on prit tout de suite mon frère et moi. Nous avons donc joué ensemble et c’est là qu’a commencé ce grand amour et cette grande histoire m’a amené jusqu’ici. Je n’ai jamais voulu changé, ça a été une passion partagée entre moi, mon frère et toute ma famille en grandissant. J’ai été chanceux et je suis content de pouvoir vivre cette grande histoire. »
Tu as commencé défenseur ou tu l’es devenu ?
« Je le suis devenu car enfant, je jouais milieu de terrain, jusqu’à mes 12-13 ans. Ensuite, j’ai commencé à faire un peu tous les postes jusqu’à 20 ans et ensuite j’ai été établis définitivement comme défenseur central. »
Quelles sont les caractéristiques pour devenir un bon défenseur central ?
« Il faut beaucoup d’attention et de concentration, c’est fondamental. Il faut apprécier le fait d’anticiper ce que fera l’attaquant, l’arrêter pas seulement lorsqu’il veut marquer, mais aussi dans chaque intention, détruire le jeu de l’adversaire et empêcher les buts. Il faut être un pessimiste entre guillemets, quand tu as le ballon il faut toujours penser au risque qu’à la situation de devenir dangereuse. Ce n’est pas facile de réussir à le faire pendant 90 minutes, dans tous les matchs, car il y a beaucoup d’implication et quand on est un peu plus fatigué et mois lucide, on a plus de difficultés à réfléchir. Il faut des qualités techniques et athlétiques, mais je pense que derrière le mental compte beaucoup. »
Quels sont tes qualités en tant que défenseur ?
« Personnellement, j’essaie d’exploiter mes qualités et limiter mes carences. Je cherche majoritairement le contact physique avec l’attaquant car cela fait ressortir ce que je fais bien. Avec des joueurs plus rapides j’essaie de partir un peu avant eux et de ne pas laisser de terrain libre. Il est important dans le football moderne d’avoir une bonne connaissance de son adversaire afin de pouvoir prévoir ses réactions. Je pense que ce qui me caractérise le plus, c’est le marquage sur l’homme, le un contre un, réussir à jouer de ma position et exploiter le physique afin d’empêcher l’adversaire de marquer. »