Le capitaine de la Juventus, Giorgio Chiellini, s’est livré à la chaîne de télévision italienne DAZN, diffuseur du derby turinois ce samedi à 20h30. L’occasion de parler de lui, de l’équipe et des capitaines qui l’ont précédés.

Son comportement sur le terrain : « J’ai toujours été comme ça, depuis que je suis enfant. Hors du terrain, je suis toujours assez tranquille, voire timide et réservé. Sur le terrain, par contre, ça a toujours été différent, j’étais presque trop exubérant. Maintenant, avec les années passées, j’ai appris de mes expériences et surtout mes erreurs. J’ai amélioré certains de mes comportements ».

La progression de l’équipe : « Durant les six dernières années, nous avons toujours travaillé pour nous remettre en cause. Petit à petit, nous avons mûri et limé les défauts que nous avions, et aujourd’hui encore on a une certaine marge de progression. Ce qui est beau avec cette équipe, c’est qu’elle a su se renouveler en très peu de temps. Si je pense à la différence entre Berlin et Cardiff, il y a seulement deux ans d’écart mais il y a 8 nouveaux joueurs sur 11, c’est une équipe profondément différente pas seulement en termes d’individualités mais aussi dans le style de jeu ».

Sur les défauts : « Il y en a. Ce match nul contre le Genoa, ce sont deux points offerts avec tout le respect que j’ai pour le Genoa, on ne peut pas se permettre de perdre ces points à domicile. Et puis, nous avons trop souvent fini le match sur un score de 1-0 et même si ça nous a plutôt réussi, on l’a payé cher contre Manchester United. Le 1-0 peut-être un résultat parfait jusqu’à la soixantième minute. Ensuite tu dois marquer un deuxième but pour gérer encore mieux le match. Ne pas prendre de but te donne de la confiance pour les prochains matchs, mais avoir un peu plus de marge aide à ne pas perdre trop d’énergie, que ce soit au niveau physique et mental ».

L’étude des adversaires : « Je regarde d’abord nos matchs, les choses bien faites, les autres moins réussies, la phase défensive, où s’améliorer et puis ensuite je regarde les adversaires. C’est clair que j’ai un œil sur les attaquants, chaque joueur a son mouvement préféré et sa zone préférée. Les connaître aide à être bien préparé. Ensuite sur le terrain, il y a des moments où tout va très vite et même si tu sais ce qu’il va faire, il le fait tellement bien que tu arrives toujours en retard. Mais je cherche toujours à faire de mon mieux, des fois ça me sourit, d’autres fois non ».

Son pire adversaire : « Pour moi, dans la surface de réparation, Icardi est le deuxième attaquant le plus fort que j’ai marqué parce qu’il te désintègre mentalement, dans le sens que tu dois toujours être concentré. Je n’ai connu qu’un seul joueur pire que lui mais depuis cette année je joue avec (Cristiano Ronaldo ndlr) ».

Son profil en voie de disparition : « Le football évolue, c’est normal de s’ouvrir à de nouvelles choses. Sinon, tu restes entêté et tu ne progresses jamais. Ce serait beau de maintenir cette culture italienne qui nous a permis d’atteindre les sommets. Si je regarde dans le passé, je vois Cannavaro, Nesta, Baresi, Maldini, et on peut aller jusqu’à Gentile, Scirea… En résumé, l’histoire du football italien a été marquée, entre autres, par de grands défenseurs et j’espère qu’à l’avenir on puisse revivre ces grandes victoires obtenues par de grands défenseurs ».

Alessandro Del Piero : « J’ai eu la chance de jouer quelques années avec Alex. Il m’a accueilli à mon arrivée à Turin, quand j’étais encore jeune. J’avais 21 ans. Pendant les premiers mois, je ne me sentais pas à ma place parce que j’étais entouré de champions. Mais son attitude, avec celle de Cannavaro et Buffon, m’a aidé à me sentir à mon aise et comme un membre du groupe, même si j’avais des centres d’intérêt et une vie complètement différente. Et ça c’est quelque chose que j’essaie de faire avec les joueurs qui arrivent, maintenant que je suis un des plus vieux. Avec un petit jeune comme Cristiano par exemple ».

Gaetano Scirea : « Malheureusement, je n’ai qu’entendu parler de lui. Je suis très fier qu’on me compare à lui, pas pour le style de jeu mais pour les valeurs que nous portons. Je ne prétends pas arriver à son niveau, et je ne cherche même pas à le faire. C’est une source d’inspiration pour moi et il doit l’être pour les générations futures ».

Gigi Buffon : « C’est une personne avec qui j’ai tout partagé, des retraites de la Juve à celles de la Nazionale. Le voir 300 jours dans l’année, ce n’est pas rien. Il a y une chose que je lui envie et qui arrive souvent dans une saison : il y a des moments dans lesquels le capitaine doit trouver les bons mots pour ressouder son vestiaire. Gigi réussissait tout le temps à le faire et il arrivait à émouvoir les personnes, à les toucher vraiment en profondeur. Pour moi, c’est une fierté de l’avoir eu autant de fois à mes côtés ».

Le derby : « Le Torino a beaucoup progressé, ils ont de la force physique et ils contrent bien. Avec Mazzari, ils ont fait un upgrade important, ils peuvent viser l’Europe et donc nous mettre en difficulté. C’est une équipe pour laquelle j’éprouve de la sympathie, sauf durant les 180 minutes qui nous opposent. Cristiano a déjà compris qu’il y a deux matchs qui ne sont pas comme les autres : celui contre l’Inter et le celui contre le Toro ».

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