Pour briller en société et montrer que la Juventus n’a aucun secret pour vous, voici cinq anecdotes sur la Vieille Dame que personne ne connaît ! 

Pietro Magni, le couteau suisse ultime

Bien avant Padoin et Mandzukic, il y avait un bianconero qui brillait encore plus dans l’art d’interpréter un rôle qui n’était pas le sien : Pietro Magni. Polyvalent, le joueur qui a évolué à la Juventus entre 1942 et 1948 (106 apparitions) se distingue par un fait unique : il est à ce jour le seul italien à avoir occupé les onze postes composant une équipe de football au cours d’un match officiel, du gardien à l’attaquant de pointe. A une époque où les numéros étaient attribués en fonction du rôle occupé sur le terrain, Pietro Magni va tous les porter. Y-compris le numéro 1, un jour de décembre 1942 où le contexte de la seconde guerre mondiale prive la Juventus de son gardien d’alors, Sentimenti. Un long moment de solitude ? Même pas, Magni ne s’en sort pas si mal et la Juventus concède le nul contre la Triestina: 1-1.

Karl Hansen et le premier but fantôme de l’histoire du football

Dans le football d’aujourd’hui, et encore plus avec l’introduction de l’arbitrage vidéo, il est inconcevable que cette situation se reproduise à nouveau. Nous sommes en 1952 et la Juventus affronte la Sampdoria au Stadio Comunale de Turin.  Pasquale Vivolo mène un modèle de contre-attaque pour la Juventus et centre. L’attaquant danois Karl Hansen surgit et n’hésite pas une seconde : reprise de volée surpuissante, aucune chance pour le gardien. Seulement voilà, dans une scène digne d’Olive et Tom, le ballon transperce littéralement le filet et termine sa course dans les tribunes. Gros moment de silence dans le stade puis de stupeur quand l’arbitre indique un six mètres. Les bianconeri protestent auprès de l’arbitre qui ne prendra pas la peine de contrôler l’état du filet, comme le règlement l’impose normalement. Et Karl Hansen se voit alors priver d’un but totalement valable.

Le moment où la Juventus a failli disparaître

Avant qu’elle ne soit injustement condamnée en 2006, la Juventus n’avait jamais connu la Serie B de son histoire. Même si la relégation ne lui était pas complètement étrangère. Retour sur la saison 1912/1913. La Juventus n’est pas ce qu’elle est aujourd’hui : c’est une équipe modeste. Présente dans une poule réunissant les équipes du Piémont, la Vieille Dame réalise un exercice catastrophique : les bianconeri s’inclinent notamment 8-0 à domicile dans un derby contre le Torino. Et la presse dit même que sans un bon gardien, le score aurait pu être plus lourd. Sur 10 matchs, la Juve ne compte qu’une victoire, un nul et surtout huit défaites. Elle termine logiquement dernière de son groupe. Et pas de chance pour les bianconeri, la Fédération vient d’introduire le principe de relégation.

La colère gronde à Turin. Outre les difficultés sportives, la situation économique du club n’est pas bonne. Les associés sont réunis et demandent la tête des dirigeants ainsi que la dissolution du club, une solution de facilité pour repartir sur de nouvelles bases à cette époque. Mais certains membres de la direction comme Malvano, Monateri et Zambelli ne baissent pas les bras et vont négocier pendant des semaines pour porter un projet de refonte des championnats, qui va finalement être accepté et annuler toutes les relégations cette année-là, y compris celle de la Juventus. Le club survit. Le reste est histoire.

Ferenc Hirzer, l’attaquant qui a marqué 5 buts en un temps record avant que ce ne soit la mode

En 2015, un quintuplé de Lewandowski contre Wolsbourg en 9 minutes fait chavirer Internet. L’exploit de l’attaquant polonais n’est pourtant pas inédit. En 1926, Ferenc Hirzer, attaquant hongrois fortement désiré par Edoardo Agnelli et recruté en Tchécoslovaquie (fait rarissime à l’époque), est la terreur des défenses italiennes. Pour son premier match en Italie, il inscrit déjà un triplé. Et il termine sa seule saison en Italie avec 35 buts en 26 matchs. Le joueurs jouit aussi d’une particularité qui ne le fait pas passer inaperçu : il joue avec un peigne rangé dans sa chaussure, pour se recoiffer entre chaque action. Mais le 20 juin 1926, entre la 33ème et la 39ème minute d’un match contre Mantova, Hirzer n’aura pas le temps de remettre en place ses cheveux. Car en moins de 7 minutes, le joueur inscrit un quintuplé. Un exploit unique, resté oublié dans les grandes annales du football. Mais plus pour vous.

Le premier « silenzio stampa » de l’histoire

 

Le « silenzio stampa » est aujourd’hui institution en Italie. Un problème sur le terrain ? Des turbulences en interne ? Et hop silence dans la presse : le club annule toutes les interventions prévues devant les journalistes, y-compris les conférences de presse obligatoires d’après-match. Mais pour sa naissance, il nous faut remonter en 1931 et à l’arrivée du milieu défensif argentin Luis Monti à la Juventus.  Le joueur avait séduit de nombreux observateurs trois ans plus tôt durant les Jeux Olympiques d’Amsterdam. La Juventus en garde un bon souvenir et tente le pari. Mais entre temps, le joueur a arrêté le football et produit désormais des pâtes en Argentine dans son restaurant. Attendu à la gare de Turin par de nombreux journalistes, Monti provoque l’hilarité générale à son arrivée. Le joueur est un précurseur d’Higuain (ces argentins décidément) et pèse plus de 90 kilos… pour 1m70. Les tifosi croient à une mauvaise blague et tout le monde se demande où est le vrai Luis Monti.

Cet accueil, Monti ne l’oubliera jamais. Mais personne ici ne le connaît. Pendant tout le mois d’août, il travaille seul sous un soleil de plomb. Des journées entières, il s’entraîne avec un ballon pesant 4 kilos. Au moment où le groupe se réunit pour la reprise, il a déjà perdu 12 kilos. Et il a une vengeance à prendre. Placé devant la défense par Carlo Carcano, il devient un cadre du quiquennio d’oro, remportant 4 des 5 Scudetti gagnés par la Juventus entre 1930 et 1935. Nouvelle idole des tifosi, il devient même Capitaine de l’équipe en 1935. Mais il ne pardonnera jamais aux journalistes les moqueries ayant accompagné son arrivée. En huit ans passés à la Juventus, il ne répondra à aucune de leur question et ne lâchera aucune déclaration, donnant ainsi naissance au premier cas de « silenzio stampa » de l’histoire.

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