De retour sur les terrains dimanche soir face à la Sampdoria (20h45, BeIn Sports 2) la Juve est attendue au tournant cette saison. Début d’un nouveau cycle, mercato en question et concurrence établie en Serie A : la Juventus devra lutter pour prolonger son règne.
Le mercato
La Juventus a dû, pour la première fois depuis l’ère Andrea Agnelli, se restreindre sur le marché des transferts. La Juve connaît des difficultés financières cette saison et la Lega a sonné l’alarme : les bianconeri doivent vendre avant d’acheter. Le plafond des dépenses a été jugé trop élevé et la masse salariale des joueurs est un frein à l’investissement tant celui-ci pèse dans la balance des engagements financiers turinois.
Pour pallier à ce déficit contractuel avec la Lega, la Juve s’est positionnée très tôt pour réaliser sa vente de l’été. Miralem Pjanic, arrivé de Rome en 2016 pour 32 millions d’euros, s’est envolé pour Barcelone contre un chèque à hauteur du double de son prix d’achat.
Une bonne affaire financière pour la Vieille Dame, mais aussi sportive puisque l’arrivée d’Arthur pour 72 millions a été quasiment englobé par le transfert de l’ancien numéro cinq turinois. Plus jeune, Arthur dispose encore d’une marge de progression et s’installera sans doute durablement au milieu de terrain de la Juve. Jeune, mais pas sans expérience : Arthur vient du Barça, une des plus grandes institutions de la planète football.
Le gros coup du mercato de la Juve cette saison est sans aucun doute l’arrivée de Weston McKennie. Le transfuge de Schalke 04 impressionne tant physiquement que techniquement et il semble être destiné à devenir cette pièce qui a tant manqué au milieu de terrain la saison dernière, la touche finale d’un collectif dont Andrea Pirlo est chargé de donner vie.
Du côté des départs, la vente définitive de Can à Dortmund pour 25 millions et celle de Simone Muratore à l’Atalanta pour 7 millions permettent ainsi à la Juventus d’être en bénéfice sur la saison.
À l’approche de la fin du mercato, une inconnue subsiste : qu’en est-il du poste de numéro neuf ? La rumeur Suarez, qui court depuis l’arrivée de Koeman au Barça, alimente les interrogations et les espoirs quant au débauchage d’un pur avant-centre à Turin. Les polémiques successives quant à l’obtention de la citoyenneté italienne imposée à Suarez par la Juve pour ne pas occuper le poste « extra-communautaire » a compliqué la transaction. Suarez a été et est peut-être toujours un objectif pour les dirigeants turinois mais comme à l’accoutumé, c’est la presse spécialisée transalpine qui s’est chargée de faire monter la rumeur plus que la crédibilité objective de la transaction. En outre, l’arrivée de Suarez à la Juve reste suspendue à la volonté de l’attaquant uruguayen. Bien que le numéro neuf de Barcelone évoque une « possibilité » de le voir arriver chez les Bianconeri, il semble que « El Pistolero » ait fait savoir à ses dirigeants qu’il exigeait de recevoir les 14 millions d’euros équivalent à sa dernière année de contrat pour quitter ses coéquipiers. Beaucoup d’obstacles donc, pour imaginer une arrivée imminente de Suarez.
Au vue de la complexité du transfert, Paratici s’est activé pour trouver des options et semble avoir jeté son dévolu sur Edin Dzeko. Un choix qui, à première vue, peut sembler discutable : le Bosnien est rarement cité par les tops joueurs à son poste. Mais à 34 ans, le Romain fait toujours le bonheur des Giallorossi et pèse continuellement sur les défenses grâce à son gabarit, son flair et sa hargne.
L’arrivée de Dzeko est d’autant plus envisageable car elle s’inscrit dans une logique traditionnelle à Turin : dépouiller les autres équipes de Série A de leurs joueurs phares. La tentation Dzeko est forte et son arrivée pourrait aussi palier, toute proportion gardée, au départ de Mario Mandzukic tant le profil du Bosnien rappelle à certains égards celui du Croate.
Affaire à suivre jusqu’au 5 octobre, date de la fin du mercato en Italie cette saison.
Juventus-Sampdoria : retour du calcio et revue de l’effectif
Après mille et une tentatives des dirigeants turinois pour obtenir une dérogation afin de retrouver la Serie A avec ses supporters dimanche soir, Alberto Cirio (président de la région du Piémont) a tranché : Juve/Sampdoria se jouera sans public.
Une reprise du championnat à huis clos pour la Juve, dans un Allianz Stadium qui sonnera tristement creux pour la première de son nouveau maestro, Andrea Pirlo.
Le nouvel entraîneur des bianconeri devra se passer de Dybala, toujours à l’infirmerie à cause de sa blessure à la cuisse. De Ligt, touché à l’épaule, ne reviendra que mi-novembre parmi les titulaires ; De Sciglio et Bernardeschi sont forfaits pour le match alors qu’Alex Sandro a quitté ses coéquipiers avant la fin de l’entraînement hier et sa présence sur la feuille de match est incertaine.
Il est possible d’imaginer une Juve à trois derrière dimanche soir : Danilo, Bonucci et Chiellini pour la charnière et Szecseny dans les buts. Sur les ailes, Cuadrado est le favori pour débuter sur le côté droit ; à gauche, c’est la jeune pépite Luca Pellegrini (de retour de prêt à Cagliari) qui devrait être aligner par Pirlo. Le trio au milieu pourrait être composé de Rabiot, Bentancur et Ramsey (ou McKennie) ; en attaque, le duo Ronaldo-Kulusevski sera probablement aligné. Arthur, la star du mercato turinois de cette saison, débutera sur le banc.
Ce premier match de la saison face à la Sampdoria marque le début d’une nouvelle ère pour la Juve : celle de Pirlo, celle d’une équipe rajeunie qui doit faire table rase de l’indigente prestation de l’an passé. Pour Pirlo, le défi est grand et risqué. Les premiers matchs de sa Juve seront analysés, scrutés et décortiqués en Italie et au-delà. L’ancien numéro 21 des bianconeri dispose pour le moment d’un crédit « sympathie et bienveillance » que peu d’entraîneurs se sont vus octroyés dans l’histoire récente des clubs en Europe. Mais à lui de transformer l’essai : la Juve est une machine intransigeante, un rouleau compresseur impitoyable, pour ses concurrents en Série A mais aussi en interne, pour ceux qui la composent. La conversion joueur – entraîneur se fera sans transition pour Andrea Pirlo : à ce dernier de prouver qu’il peut s’inscrire dans la durée à Turin. Et cela commence dès dimanche soir à 20h45 face à la Sampdoria de Claudio Ranieri.