Dans une longue lettre écrite dans The Player’s Tribune le 1er juin avant la finale de la Ligue des Champions, Dani Alves se raconte et se livre à sa manière sur son enfance, sa carrière et sa personnalité. L’occasion d’en savoir plus et de mieux comprendre le brésilien. Stile Juve vous l’a retranscrite intégralement.

« 

Je vais commencer avec un secret. En fait, vous pourriez même apprendre plusieurs secrets dans cette histoire car je sens que je suis mal compris par beaucoup de personnes. Mais commençons par le premier.

Il y a 3 mois, quand le Barça a fait son incroyable remontée contre le PSG en Ligue des Champions, j’étais dans mon canapé en train de regarder chaque action. Vous pourriez penser en lisant les journaux que j’espérais que mon ancien club perde.

Mais quand mon frère Neymar a marqué ce magnifique coup franc ? J’ai sauté de mon canapé en criant à la télévision.

‘ Vamoooooooos ! ’’

Et quand Sergi Roberto a réalisé un miracle à la 95ème minute ?

Comme chaque autre fan du Barça dans le monde, je suis devenu complètement fou. Car la vérité, c’est que Barcelone est toujours dans mon sang.

Est-ce que les dirigeants m’ont manqué de respect avant que je quitte le club l’été dernier ? Absolument. C’est simplement la manière dont je le ressens et personne ne peut me dire le contraire. Mais il est impossible de jouer dans un club pendant 8 ans, d’accomplir  tout ce que nous avons fait et de ne pas garder ce club dans mon cœur pour toujours.  Les managers, les joueurs, les dirigeants vont et viennent ; mais le Barça ne s’en ira jamais.

Avant de venir à la Juventus, j’ai fait une promesse finale aux dirigeants de Barcelone. Je leur ai dit : ‘‘ Vous allez me regretter. ’’

Je ne parlais pas en tant que joueur. Le Barça a énormément de joueurs incroyables. Ce que je voulais dire c’est que mon esprit allait leur manquer. Qu’ils allaient regretter ma préoccupation que j’avais pour le vestiaire, le sang que j’étais toujours prêt à verser à chaque fois que j’endossais mon maillot.

Quand j’ai eu à jouer contre le Barça au tour suivant, c’était un sentiment très étrange. Surtout au retour au Camp Nou, je me suis senti chez moi de nouveau. Juste avant que le match commence, je suis allé vers le banc du Barça pour dire bonjour à mes vieux amis et ils m’ont dit : ‘‘ Dani, vient assieds toi avec nous ! On a gardé ta place ! ’’

PHOTO BY JOAN VALLS/NURPHOTO/ZUMA PRESS

Je tournais le dos à l’arbitre pour serrer la main de tout le monde. Soudain, j’ai entendu un sifflement. Je me suis retourné et l’arbitre avait déjà commencé le match. Je suis revenu en sprint sur le terrain et j’ai pu entendre mon ancien entraîneur, Luis Enrique, rire.

C’est drôle non ? Mais ce match n’était pas une blague, surtout pas pour moi. Les gens me voient et disent : ‘‘ Dani est toujours en train de rire. Il sourit tout le temps. Il n’est pas sérieux. ’’

Ecoutez, je vais vous raconter un autre secret. Avant d’aller à l’encontre des meilleurs attaquants du monde – Messi, Neymar, Cristiano – j’ai étudié leurs forces et leurs faiblesses avec obsession, et ensuite j’ai planifié comment j’allais attaquer. Mon but est de montrer au monde que Dani Alves est au même niveau. Peut-être qu’ils vont me dribbler, une ou deux fois. Bien sûr, ok. Mais je vais les attaquer aussi. Je ne veux pas être invisible. Je veux le devant de la scène. Même à 34 ans, après 34 trophées, j’ai toujours le sentiment que je dois prouver cela à chaque fois.

C’est même plus profond que cela.

Juste avant chaque match, j’ai la même routine. Je me tiens devant un miroir pendant 5 minutes et je bloque tout. Ensuite, un film commence dans ma tête. C’est le film de ma vie.


Dans la première scène, j’ai 10 ans. Je dors dans un lit dans la petite maison de ma famille à Juazeiro, Brésil. Le matelas sur le lit est aussi fin que votre petit doigt. La maison a l’odeur du sol humide et il fait toujours noir dehors. Il est 5h du matin et le soleil ne s’est pas encore levé mais je dois aller aider mon père dans notre ferme avant d’aller à l’école.

Mon frère et moi, nous nous promenons dans le champ. Mon père est déjà là, en train de travailler. Il a un gros réservoir lourd sur le dos et il pulvérise les fruits et les plantes avec des produits chimiques pour tuer les bactéries.

Nous sommes probablement trop petits pour pouvoir manipuler ces toxines mais nous l’aidons quand même. C’est juste notre moyen de survivre. Pendant des heures, je fais la course avec mon frère pour voir qui travaillera le plus dur. Celui que mon père désignera comme étant celui qui l’aura le plus aidé aura le droit de prendre notre unique vélo.

Si je ne gagne pas le vélo, je devrais marcher les 19kilomètres depuis la ferme jusqu’à mon école. Le retour de l’école est pire encore car les matchs de football de notre quartier commenceront sans moi. Alors je cours les 19kilomètres du retour et ensuite je continue de courir sur le terrain.

Mais si je gagne le vélo ? Alors je peux avoir les filles. Je prends l’une d’entre elle sur le chemin et lui offre de l’emmener jusqu’à l’école. Pendant 19kilomètres, je suis l’homme.

Alors je travaille dur, je me dépasse. Je regarde mon père lorsque je pars pour l’école et il a toujours son gros réservoir sur le dos. Il a une journée entière dans le champ qui l’attend et ensuite, le soir, il s’occupe d’un petit bar qu’il tient pour avoir un peu plus d’argent. Il était un très bon footballeur quand il était jeune, mais il n’avait pas l’argent pour aller dans une plus grande ville et être vu par des recruteurs. Il veut être sûr que j’aurai cette opportunité, même si ça doit le tuer.

L’écran devient noir.

Maintenant nous sommes dimanche et nous regardons les matchs de football sur notre TV en noir et blanc. Il y a de la paille de fer enroulée autour de l’antenne afin que nous puissions capter le signal de la ville, très loin. Pour nous c’est le meilleur jour de la semaine. Il y a beaucoup de joie dans notre maison.

L’écran devient noir.

Maintenant, mon père me conduit en ville dans sa vieille voiture pour que je puisse tenter ma chance devant de potentiels recruteurs. La voiture a un levier de vitesses mais elle n’a que deux vitesses – doucement et encore plus doucement. Je peux sentir la fumée. Mon père est un débrouillard. Je dois donc en être un aussi.

L’écran devient noir.

Maintenant j’ai 13 ans et je suis dans cette académie pour jeunes footballeurs dans une ville plus grosse, loin de ma famille. Il y a 100 enfants compressés dans un petit dortoir. C’est un peu comme une prison. Le jour avant de partir de chez moi, mon père est allé en ville et m’a acheté une nouvelle tenue de football. Il a doublé ma garde robe car je n’avais qu’une seule tenue pour commencer.

Après le premier jour d’entraînement, j’ai accroché ma nouvelle tenue sur le fil pour la faire sécher. Le matin suivant, elle n’y était plus. Quelqu’un l’avait prise. C’est là que j’ai réalisé que je n’étais plus à la ferme pour de bon. C’est le monde réel, et la raison pour laquelle on l’appelle le monde réel c’est parce que c’est vraiment la merde dedans.

Je retourne dans ma chambre, je suis affamé. Nous nous sommes entraînés toute la journée et il n’y a pas assez de nourriture. Quelqu’un a volé mes vêtements. Ma famille me manque et je ne suis définitivement pas le meilleur joueur ici. Sur 100, je suis peut être le 51ème. Alors je me suis fait une promesse.

Je me suis dit, ‘‘ Tu ne retourneras pas à la ferme tant que tu n’auras pas rendu ton père fier. Tu es peut être le 51ème. Mais tu vas devenir le 1er ou le 2ème. Tu vas devenir un guerrier. Tu ne rentres pas à la maison, peu importe ce qu’il se passera. ’’

L’écran devient noir.

Maintenant j’ai 18 ans et je suis en train de raconter un des seuls mensonges que j’ai jamais dit dans le football.

Je joue pour Bahia dans la ligue brésilienne quand un grand recruteur vient vers moi et me dit : ‘‘ Séville est intéressé par toi et veut te signer. ’’

J’ai dit, ‘‘ Séville ! Incroyable. ’’

Le recruteur m’a demandé, ‘‘ Est-ce que tu sais où cela se trouve ? ’’

J’ai répondu, ‘‘ Bien sûr que je sais où est Séville. Séviiiiille. J’adore. ’’

Mais je n’avais aucune idée d’où Séville se trouvait. Ça aurait même pu être sur la lune du peu que je savais. Mais la manière dont il avait dit le nom l’a fait paraître important, alors j’ai menti.

Quelques jours plus tard, j’ai commencé à demander autour de moi et j’ai découvert que Séville jouait contre Barcelone et le Real Madrid. En portugais, nous avons une expression pour ce genre de moment.

Je me suis dit, ‘‘ Agora. ’’

C’est comme, Bang. Maintenant. Allons-y.

L’écran devient noir.

Maintenant, je suis à Séville et je suis tellement en état de malnutrition que les entraîneurs et les autres joueurs me regardent en pensant que je devrais jouer pour l’équipe des jeunes. Je suis au milieu des 6 mois les plus durs de ma vie. Je ne parle pas la langue. L’entraîneur ne m’utilise pas et c’est la première fois que je pense vraiment à rentrer chez moi.

Mais ensuite, pour une raison quelconque, j’ai pensé à la nouvelle tenue que mon père m’avait acheté quand j’avais 13 ans. Celle qui avait été volée. J’ai pensé à lui avec son réservoir attaché sur son dos, en train de répandre des produits chimiques. Et j’ai décidé que j’allais rester et apprendre la langue et essayer de me faire des amis, pour qu’au moins je puisse rentrer au Brésil avec une expérience à partager.

Quand la saison a commencé, l’entraîneur a donné ses instructions à tout le monde, ‘‘ A Séville, notre défense ne va jamais au-delà de la ligne médiane. Jamais. ’’

J’ai joué quelques matchs, en frappant le ballon autour, en regardant cette ligne. Juste en la regardant, comme un chien qui a peur de franchir une barrière invisible dans sa cour. Puis, lors d’un match, pour une raison quelconque, j’ai laissé tomber. Je me devais d’être moi.

Je me suis, ‘‘ Agora. ’’

Et j’y suis juste allé. En attaquant, attaquant, attaquant.

Cela a fonctionné comme par magie. Après cela, l’entraineur a dit, ‘‘ O.K. Dani. Nouveau plan. A Séville, tu attaques. ’’

En juste quelques saisons, nous sommes passés d’un club de relégation à un club qui soulevait la Coupe UEFA deux fois.

L’écran devient noir.

Mon téléphone sonne. C’est mon agent.

‘‘ Dani, Barcelone est intéressé par toi, ils veulent te signer. ’’

Je n’ai pas eu besoin de mentir cette fois. Je savais où était Barcelone.


C’est le film qui se joue dans ma tête quand je me tiens devant le miroir avant chaque match. A la fin, avant de retourner dans le vestiaire, je me dis toujours la même chose.

Merde, je viens de nulle part.

Je suis là maintenant.

C’est irréel, mais je suis là.

Quand j’avais 18 ans, j’ai traversé l’océan juste pour avoir l’opportunité de jouer pour un club qui jouait contre Barcelone. Alors avoir l’honneur de joueur pour le Barça ? C’était incroyable. Je devais être un témoin du vrai génie.

Je me rappelle que pendant une séance d’entraînement, Messi faisait des choses avec le ballon au pied qui défiaient la logique. Bien sûr, c’est ce qu’il faisait tous les jours. Seulement cette fois, quelque chose était différent.

Maintenant, je dois vous rappeler que c’était une séance d’entraînement très intense. Nous ne nous dispersions pas. Messi était en train de dribbler à travers la défense et finissait comme un tueur.

Et alors qu’il est en train de courir vers moi, je regarde en bas ses crampons et je me dis, C’est une blague ?

Il revient courir vers moi de nouveau, et je pense, C’est impossible.

Il revient courir vers moi de nouveau et maintenant je suis sûr de ce que je vois.

Ses crampons n’étaient pas attachés. Les deux.

Je veux dire complètement défaits. Ce gars était en train de jouer contre les meilleurs défenseurs du monde, juste en flottant au dessus du terrain et il se comportait comme un dimanche au parc. C’est à ce moment que j’ai su que je ne me retrouverais plus jamais à jouer avec quelqu’un comme lui de ma vie.

Ensuite bien sûr, il y a Pep Guardiola.

Si on retourne le mot ordinateur à l’envers, il s’épelle Steve Jobs.

Si on retourne le mot football à l’envers, il s’épelle Pep.

C’est un génie. Je vais le redire. Un génie.

Pep vous dirait exactement comment chaque chose va se passer dans un match avant même qu’il ait lieu. Par exemple, le match contre le Real Madrid en 2010, quand nous avons gagné 5-0 ? Pep nous avait dit avant le match, ‘‘ Aujourd’hui, vous allez jouer au football comme si le ballon était en feu. Il ne doit jamais rester entre vos pieds. Pas même une moitié de seconde. Si vous le faite, il n’y aura aucun moment pour eux où ils auront la possibilité de nous presser. Nous gagnerons facilement. ’’

La sensation de tout le monde lorsque nous sommes partis de son discours d’avant match était que nous étions déjà en train de mener 3-0. Nous étions tellement chargés en énergies, si préparés, que l’on aurait dit que nous étions déjà en train de gagner.

Le plus drôle c’est si nous étions rentrés à la mi-temps et que le jeu ne se passait pas bien. Pep se serait assis et aurait frotté son front. Vous savez comment il frotte sa tête ? Vous l’avez déjà vu, n’est ce pas ? Comme s’il faisait un massage à son cerveau en attendant que le génie vienne à lui.

Il ferait ça juste en face de nous dans le vestiaire. Ensuite, comme par magie, cela viendrait à lui.

Bang !

‘‘ Je l’ai ! ’’

Ensuite, il sauterait sur ses pieds et larguerait ses instructions, dessinant des figures mathématiques sur le tableau.

‘‘ Nous allons faire ça, ça et ça, et ensuite voilà comment nous allons marquer. ’’

Ensuite nous sortirions, et nous ferions ça, ça et ça. Et c’est comme cela que nous marquerions. C’était dingue.

Pep était le premier coach dans ma vie qui m’a montré comment jouer sans le ballon. Et il ne demanderait pas juste que ses joueurs changent leur jeu, il nous assiérait par terre et nous montrerait pourquoi il voulait que nous changions avec des statistiques et des vidéos.

Ces équipes du Barça était plutôt imbattables. Nous jouions par cœur. Nous savions déjà ce que nous allions faire. Nous n’avions pas à réfléchir.

C’est pour cela que, jusqu’à ce jour, le Barça est dans mon cœur.

C’est pour cela que lorsque nous avons battu Barcelone en quarts de finale de la Ligue des Champions, j’ai marché vers mon frère Neymar et je l’ai pris dans mes bras. Il pleurait, et une part de moi pleurait aussi.

Je peux imaginer les personnes qui lisent ceci et qui se demandent pourquoi je partage ces secrets.

Bien, la vérité c’est que j’ai 34 ans. Je ne sais pas pour combien de temps encore je jouerai. Peut être 2 ou 3 ans. Et j’ai l’impression que les gens ne me comprennent pas moi, ni mon histoire entière.

Quand je suis venu à la Juventus cette saison, c’était comme si je partais de chez moi une nouvelle fois. Je l’ai fait quand j’avais 13 ans pour aller à l’académie. Je l’ai fait encore à 18 ans pour aller en Espagne. Et maintenant, je l’ai fait de nouveau à 33 ans pour aller en Italie.

Quand je suis arrivé à la Juve, c’était complètement comme aller dans une nouvelle école. Ma vie entière, j’ai adoré l’attaque. Et maintenant, j’arrive dans un endroit où l’on valorise la défense par-dessus tout.

Encore une fois, j’étais le chien dans la cour. Je me tenais devant la barrière invisible.

Devrais-je y aller ?

Mais je ne l’ai pas fait. Au début de la saison, je voulais être sûr que les joueurs de la Juve comprennent que je respectais leur philosophie et leur histoire. Une fois que j’ai été sûr que j’avais leur respect, j’ai essayé de leur montrer mes forces aussi.

Un jour, je regardais la ligne médiane et je me suis dis, Dois-je y aller ?

… Bang. Agora.

Attaque, attaque, attaque. (Et, O.K., peut être que j’ai défendu un peu, aussi, ou Buffon m’aurait crié dessus.)

J’ai parfois l’impression que la vie est un cercle.

Vous voyez, je n’arrive pas à me tenir loin de ces argentins.

Au Barça, j’avais Messi.

A la Juve, j’ai Dybala.

Les génies me suivent partout, je vous jure.

« Au Barça, j’avais Messi. A la Juve, j’ai Dybala. Les génies me suivent partout, je vous jure. » DANI ALVES

A l’entraînement un jour, j’ai vu quelque chose en Dybala que j’avais déjà vu avant en Messi. Ce n’est pas juste le cadeau d’un talent pur. J’ai vu cela de nombreuses fois dans ma vie. C’était le cadeau d’un talent pur combiné avec le souhait de conquérir le monde.

Au Barça, je jouais par cœur.

A la Juve c’est différent. C’est notre mental collectif qui nous a porté à la finale de la Ligue des Champions. Au coup de sifflet, nous trouvons simplement une manière de gagner, peu importe laquelle. Gagner n’est pas seulement un but à la Juve, c’est comme une obsession. Il n’y a pas d’excuses.

Ce samedi, j’ai la chance de gagner mon 35ème trophée en 34 ans de présence sur terre. C’est une opportunité spéciale pour moi, et cela n’a rien à voir avec le fait de prouver que les dirigeant du Barça ont fait une erreur en me laissant partir.

Je sais qu’ils ne l’admettront jamais.

Ce n’est pas le propos.

Vous vous souvenez quand je vous ai raconté ce moment à l’académie au Brésil ? Quand je me suis dit que je ne retournerais jamais à la ferme jusqu’à que j’ai rendu mon père fier ?

Et bien, mon père n’est pas un homme très émotif. Je n’ai jamais su quand je l’ai rendu vraiment fier. Pendant la plus grand partie de ma carrière, il était à la maison au Brésil. Mais en 2015, il était là à Berlin pour me voir gagner la finale de la Ligue des Champions, pour la première fois en vrai. Je me rappelle qu’après la remise du trophée sur le terrain, le Barça avait organisé une fête spéciale pour les familles des joueurs. Nous devions passer le trophée à la personne qui nous avait le plus aidé à réaliser nos rêves. Je me rappelle que quand ça a été mon tour, j’ai passé le trophée à mon père, et nous étions tous les deux en train de le tenir, en posant pour une photo.

Et il m’a dit quelque chose en portugais qui est en fait un gros mot, donc je ne le traduirais pas mot à mot.

Mais en gros il a dit, ‘‘ Mon fils est un homme maintenant. ’’

Et vous savez quoi ? Il était en train de pleurer comme un bébé.

C’était le meilleur moment de ma vie.

Samedi, j’aurai la chance de jouer pour un autre trophée de la Ligue des Champions contre un adversaire très familier. Comme toujours, je vais étudier Cristiano comme une obsession.

Comme toujours, j’irai devant le miroir avant le match et je jouerai le même film dans ma tête.

L’écran deviendra noir, et je me rappellerai ces choses…

Mon lit en béton.

L’odeur du sol humide.

Mon père avec le réservoir de produits sur son dos.

Les 19 kilomètres de vélo pour aller à l’école.

La nouvelle tenue de sport.

La corde à linge vide.

‘‘ Bien sûr que je sais où est Séville. ’’

Merde, je viens de nulle part.

Je suis là maintenant.

C’est irréel, mais je suis là.

DANI ALVES

»

(Source : https://www.theplayerstribune.com/dani-alves-juventus-the-secret/ , traduit de l’anglais)

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