Alessandro Del Piero a tout récemment accordé une interview à la Gazzetta Dello Sport. Si encore une fois, l’ancien capitaine turinois revient sur quelques moments marquants de sa carrière, le principal de l’entretien concerne la Ligue des champions et le nouvel atout de la Vieille Dame pour espérer la conquérir : Cristiano Ronaldo.
Revenons tout d’abord sur l’un des exploits que l’ancien capitaine juventino se fait un plaisir de conter à ceux d’entre nous qui n’ont pas eu la chance de le vivre : «La saison 1996 a été exaltante, ça n’a rien à voir avec une Coupe du Monde qui dure un mois et qui nous fait vivre dans une sorte de bulle. La Ligue des champions est un long parcours et cette année là, nous avons désintégré tous les obstacles. Sur le plan personnel, je me suis affirmé. Pour le peuple juventino duquel j’ai fait et je fais toujours partie en tant que supporter, ça a été l’année du rachat. Finalement, les plus forts en Europe, c’était nous».
Et alors, le titre, c’est pour cette année ? «Je pense que le Real est toujours favori malgré la perte de Ronaldo. Ensuite, je vois la Juve, Manchester City et le PSG. Et encore derrière, Barcelone, le Bayern et Liverpool. La Juve joue pour gagner, il n’y a pas de demi-mesure».
L’ancien turinois ouvre ensuite une petite parenthèse sur la situation des équipes italiennes dans la compétition : «La Roma vise haut parce qu’elle a déjà prouvé qu’elle avait la bonne mentalité pour devenir une sorte de Liverpool italienne, c’est-à-dire une équipe capable de se surpasser lors des soirées européennes. Le Napoli et l’Inter jouent pour se mettre à l’épreuve: ils veulent voir à quel niveau ils se trouvent. J’espère que tout le monde parviendra à passer le tour, mais si l’une de ces équipes devait être reversée en Europa League, j’espère qu’elle jouera la compétition avec la mentalité qu’il faut».
«Messi et Ronaldo ont encore beaucoup à donner, en particulier en Ligue des champions. Je suis très curieux de voir Mbappé. Même si je crois que tout le monde a tendance à oublier Dybala un peu trop vite. Je tiens à dire qu’un tel joueur ne peut qu’être fondamental», souligne Del Piero.
Evidemment, les entraîneurs ne sont pas en reste et l’ancien capitaine tient à préciser : «Je ne vois pas le module de jeu comme une fin en soi : c’est un moyen. En générale, les entraîneurs qui savent changer me fascinent. Je parle de ceux qui sont capables de coups de génie qui marquent une saison, par exemple, la position de Casemiro au Real ou bien la Juve aux quatre attaquants d’Allegri. Guardiola aussi a su faire évoluer son jeu. La Ligue des champions sera passionnante également de ce point de vue là».
Parmi les anciens juventini qui risquent d’affronter la Vieille Dame, en voici un de taille : Gigi Buffon. «Lorsque j’ai quitté la Juventus, j’avais la possibilité de jouer au Celtic Glasgow. J’ai refusé cette proposition et quelques autres parce que j’avais décidé de quitter l’Europe. Et cette année là, la Juve et le Celtic s‘étaient affrontées en huitièmes. J’ai pensé –heureusement que je n’y suis pas allé-. Si ça arrive à Gigi, ce sont ses affaires. Blague à part, je le suivrai avec beaucoup d’affection, mais s’il y a un Juve-PSG, je serai contre lui».
Enfin, passage obligé dans l’interview: l’arrivée de Cristiano Ronaldo à la Juventus sera-t-elle déterminante? Si le capitaine ne répond pas directement à la question, il souligne toutefois l’importance de la présence d’un champion hors pair tel que le Portugais au sein l’effectif bianconero : «C’est un champion, il est extraordinaire et a une mentalité propre aux grands du sport. Il saura la rendre contagieuse. Au début, je n’y ai pas cru. Je pensais que c’était une intox. La Juve avait besoin d’un tel joueur».
Del Piero termine enfin l’entretien en faisant l’éloge du numéro 7: «Ce qui m’a le plus touché c’étaient ses considérations sur la mentalité de battant, sur le perfectionnisme qu’il met dans sa préparation et dans ses entraînements et sur sa capacité à se fixer sans cesse de nouveaux objectifs et de trouver d’autres motivations. L’essence du sport se trouve dans ces mots et sincèrement, je m’y suis retrouvé. Et ceux-ci expliquent pourquoi les champions ont quelque chose de plus que les autres».