« Pourquoi la Juve ? Parce qu’ils ont fait deux finales de Ligue des Champions en trois ans, c’est l’équipe qui a le plus de désir et d’opportunités de gagner la Ligue des Champions. » Qui l’eut cru ? Douglas Costa, qui avait terrorisé la défense de la Vieille Dame lors de cette fameuse rencontre face au Bayern en quarts de finale de Ligue des Champions en 2016 fait maintenant partie des rangs de la Juventus. Et c’est pour notre plus grand bonheur. The Flash, que l’on appelle ainsi grâce à son impressionnante vitesse, apporte un aspect technique qui manquait beaucoup jusqu’ici. Fluide avec le ballon, rapide et imprévisible, l’international brésilien est devenu l’une des pièces maîtresses de la Vieille Dame en une seule saison. Analyse.

Les bienfaits du Piémont

En apprenant l’arrivée de Douglas Costa à Turin, l’avis des tifosi était très mitigé : pourquoi aurions-nous besoin d’un dribbleur fou trop perso ? C’était sans compter sur les capacités de la Vieille Dame à relever certains joueurs après les avoir recrutés. Nous pensons notamment à Mario Mandzukic, Juan Cuadrado ou même Carlos Tévez. Ces trois joueurs étaient arrivés après une phase un peu sombre dans leurs clubs respectifs, avant de s’enflammer à la Juve. Douglas Costa illustre parfaitement ce cas. En effet, bien qu’il ait toujours eu un certain « QI football », il n’avait plus beaucoup de temps de jeu en Bavière, à cause de sa philosophie de jeu trop personnelle. Allegri a mixé tous les talents du brésilien à la manière de la meilleure salade piémontaise, pour créer le Douglas que nous connaissons aujourd’hui : une machine à dribbler et passer.

Pour le meilleur et pour le pire ?

« Il y a presque un an je décidais de rejoindre Turin, et cela a été sans aucun doute la meilleure décision de ma vie » a déclaré l’international brésilien sur Instagram après la désillusion vécue face au Real Madrid. Si Uli Hoeness, président du Bayern Munich, avait qualifié Douglas Costa de « mercenaire » à cause de ses perpétuelles demandes de hausse de salaire, il est possible que la Juventus ait bel et bien mis fin à cette philosophie. Avec cette déclaration suite au match contre le Real, on peut se demander si le joueur n’est pas tombé amoureux de son nouveau club, privilégiant les résultats et le beau jeu au salaire. Le début d’une longue histoire ? On l’espère.

Un talent perso au service de l’équipe

Si Douglas Costa a été un joueur trop perso au début de la saison, le voilà méconnaissable. Rappelez-vous : à la mi saison, le joueur n’effectuait en moyenne que 26 passes par match lorsqu’il était titulaire. Aujourd’hui, il en réalise 39 par rencontre ! Un progrès considérable qui fait de lui une pièce maîtresse de la Vieille Dame en cette fin de saison. Meilleur passeur décisif du club cette saison (onze toutes compétitions confondues, avec dix en Serie A et une en Coppa Italia), l’international brésilien a vite su effacer ce cliché qu’on lui collait sur le front. Lors de ses deux derniers matchs, la Juve a marqué à quatre reprises (trois fois contre la Sampdoria et une fois contre Crotone), et Douglas Costa a toujours été le dernier passeur, trois fois grâce à ses centres parfaitement calculés. C’est de l’art.

Un aperçu des centres du brésilien

S’il y a bien un joueur en forme pour le sprint final, c’est lui. Le Napoli a du souci à se faire. En plus d’avoir une bonne vision de jeu lui permettant d’offrir de jolis ballons à ses coéquipiers, il est également excellent en un contre un, laissant souvent sur place les défenseurs adverses. L’exemple le plus frappant est le match retour face au Real Madrid. Si toute l’équipe était sur un nuage, l’international brésilien était vraiment en grande forme : sept dribbles réussis sur huit tentés. C’est autant que toute l’équipe du Real réunie ! Il a d’ailleurs réussi 77% de ses dribbles en Serie A, et 87% en Ligue des Champions. Difficile de faire mieux : Allegri a-t-il fait de Douglas Costa un top player ? Il est encore trop tôt pour juger, mais le brésilien ne s’est jamais aussi bien porté.

Chaud devant !

Douglas Costa, en plus d’être excellent avec un ballon dans ses pieds et d’avoir une vision de jeu hors-pair, est un grand coureur. Sa vitesse de pointe cette saison est en effet de 34km/h. S’il avait couru à cette vitesse en agglomération, il aurait été flashé. On vous laisse imaginer la frustration des joueurs adverses lorsque Flash les laisse sur place.

Toujours plus décisif

Nous avons cherché les stats du joueur par tranche de 90 minutes pour un rendu plus concret. Avec 0,19 but (quatre au total TCC) toutes les 90 minutes, Douglas Costa serait buteur une fois tous les cinq matchs s’il jouait toujours titulaire. Avec 0,57 passe décisive en 90 minutes, il serait passeur un peu plus d’un match sur deux en cas de titularisation perpétuelle. En additionnant son ratio de buts et de passes, on obtient 0,76 : en jouant la totalité des matchs, il serait décisif trois fois sur quatre. Pour moins vous embrouiller la tête et aller vers le concret, actuellement, le brésilien est décisif toutes les 112 minutes en moyenne. Le seul problème reste son hésitation face aux buts, comme l’avait déclaré Allegri : « lorsqu’il se retrouve face au but, il doit être persuadé de pouvoir marquer ».

Depuis la mi-saison, Douglas Costa est un homme nouveau. Le 31 décembre 2017, l’international brésilien avait effectué 4 passes décisives et marqué une fois. Aujourd’hui, à encore six matchs de la fin de la saison, le joueur a quadruplé son nombre de buts et presque triplé son nombre de passes décisives : quatre buts, onze passes. Au-delà des mots, Douglas Costa est peut-être le joueur que la Vieille Dame recherchait depuis longtemps.

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