Au terme d’un match brouillon qui n’a jamais vraiment démarré, la Juventus a concédé le match nul à Florence. La troupe de Sarri peut même s’estimer heureuse de repartir de l’Artemio Franchi avec un point, tant la Juve a bafoué son football et ne s’est montrée en rien supérieure à la Viola.

 

Un échec physique

 

A quatre jours d’un déplacement déjà capital à Madrid pour le premier match de la saison en Ligue des Champions, la Juventus ne s’est pas rassurée. Et c’est un euphémisme. La rencontre a d’abord été marquée par les déboires physiques des uns et des autres. Dès la quatrième minute de jeu, Douglas Costa – un des plus fidèles à l’infirmerie – a demandé le changement après s’être tenu l’arrière de la cuisse. Puis, juste avant la mi-temps, c’est Pjanic qui est sorti, lui aussi touché à la cuisse, remplacé par Bentancur. Comme si l’hécatombe n’était pas assez importante, Danilo, qui semblait souffrir de crampes aux primes abords, s’est finalement écroulé avant de céder sa place au revenant Cuadrado. Ces trois blessures entrainent deux constats concernant ce match : le premier est que la préparation physique globale des joueurs est à remettre en question, tant les joueurs tombaient comme des quilles à chaque contact. Les blessures se sont répandues dans l’équipe comme une épidémie et privent la Juve de joueurs clés avant d’affronter l’Atletico Madrid mercredi. Deuxièmement, ces trois changements forcés ont empêché Sarri d’entreprendre des changements tactiques, ce qui a inévitablement influencé la performance monocorde de la Juve dans ce match qui n’a jamais réussi à changer de rythme.

 

Un échec tactique

 

En dépit des déboires physiques des bianconeri dans ce match, l’inquiétude est plus profonde à l’issue de ce match tant la Juve s’est montrée impuissante face à l’organisation toscane orchestrée par Vincenzo Montella. Frank Ribery, très inspiré sous le soleil de Florence et encouragé par des dizaines de milliers de supporteurs de la Fio amassés dans un stade à guichets fermés, le néo-florentin de 36 ans a montré la voie à ses coéquipiers en menant avec brio les phases offensives en mettant la défense de la Juve en difficulté. D’abord par un pressing soutenu, la Fio a fait déjouer la Juve à l’image de Chiesa, pas loin de profiter d’un Szczesny beaucoup trop facile à la relance. De Ligt a encore vécu un match très compliqué, avec une erreur de relance qui aurait pu profiter à Ribéry juste après celle de Szczesny. Le défenseur hollandais a été mis sur les rotules par les attaquants florentins durant l’ensemble de la rencontre, n’a dégagé aucune sérénité dans les airs comme au sol et s’est même montré nerveux en écopant d’un carton jaune évitable sur Ribéry, encore lui.

Les trois milieux de terrains, surtout Khedira et Matuidi, semble se marcher dessus dans ce 4-3-3 qui donne l’impression d’enfermer l’équipe, qui manque cruellement d’oxygène et de créativité pour faire la différence dans les trente derniers mètres.

La relation entre les latéraux et les ailiers a été inexistante, ce qui explique l’incapacité des joueurs de la Vieille Dame à apporter de la vitesse et à créer des décalages. La Juventus n’a tiré que cinq fois au but en obligeant pas Dragowski, le portier de la Fiorentina, à forcer son talent.

 

 

Les faillites individuelles

 

La Juventus, et surtout en Serie A, est coutumière du fait de proposer des matchs sans intensité, sans effort, sans envie. Mais dans ces cas-là, l’équipe a souvent été sauvée par ses individualités. Or ces dernières ont été absentes à l’appel cet après-midi, surtout chez les attaquants. Cristiano Ronaldo a été impuissant, muselé par la solide défense florentine et maladroit dans ses transmissions. Il n’a pas non plus été aidé, peu servi par ses partenaires incapables de créer du rythme et des espaces. La lubie du Portugais de repiquer sans cesse dans l’axe a contraint Gonzalo Higuaìn à s’excentrer côté gauche, un poste qui, sans surprise, ne lui convient pas et l’a fait traverser ce match dans un anonymat déconcertant. L’entrée de Bernardeschi a été insignifiante voire inquiétante en vue du choix de remplacement de Costa à la disposition de Sarri pour les prochains matchs.

Aussi, il est (depuis un an) regrettable de voir Dybala cantonner à un rôle sporadique, à peine considéré comme un second couteau. Difficile d’imaginer comment l’Argentin continuera d’accepter cette mise à l’écart injustifiée par rapport au niveau de ses concurrents directs.

 

 

La Juventus est tombé sur une équipe très organisée et solide cet après-midi, le niveau de jeu proposé par les Turinois n’est pas adéquat à un match de ce calibre en Serie A. La Fiorentina, peu en confiance en ce début de saison, n’a pas su faire plus mal à la Juve et nous offre le partage des points.

La Vieille Dame est inquiétante avant d’affronter l’équipe de Diego Simeone dans quatre jours : il ne lui reste plus qu’à nous surprendre, comme elle a toujours su le faire.

 

 

LAISSER UN COMMENTAIRE

Please enter your comment!
Please enter your name here