Aujourd’hui nous abordons un de nos meilleurs joueurs, j’ai nommé Gaetano Scirea. Pilier légendaire de la défense turinoise entre 1974 et 1988, Gaetano Scirea nous a quitté il y’a 29 ans lors d’un terrible accident de la route. Au panthéon des plus grands artistes défensifs (oui cette antithèse est valable) aux côtés d’autres Benckenbauer, Baresi ou Maldini, Gaetano Scirea a été un modèle d’exemplarité en dehors et sur les terrains, aimé et respecté de tous, il fut une véritable source d’inspiration pour tous ceux l’ayant côtoyé ou non. Compétiteur hors pair, celui qui est l’un des seuls joueurs à avoir gagné tous les trophées ayant existés a perdu la vie un jour de septembre 1988, sur les routes polonaises au retour d’un match face au futur adversaire de la Juventus en Europe qu’il avait supervisé.

On vous parle d’un « fuoriclasse », d’une bandiera qui a porté le brassard Juventino, ayant déclaré un jour que la Juve est « quelque chose de plus qu’une équipe, je ne saurais dire quoi mais je suis fier d’en faire partie ». Un exemple de Juventinita incarnée avec un savant mélange de classe.

Retour sur l’un des plus grands joueurs du calcio italien et mondial, et le meilleur libéro ayant foulé un terrain de football. Action !

Promis à un bel avenir
Cernusco sul Naviglio, le 25 mai 1953. C’est ici que tout commence pour Gaetano Scirea, qui jouera quelques années après sa naissance dans le club de sa ville natale nommé Cinisello Balsamo.
Des clubs il n’en connaîtra d’ailleurs que peu : il jouera à l’Atalanta Bergame avant bien sûr de poser ses valises du côté de Turin. C’est donc à 21 ans que le jeune Gaetano débarque à la Juve fraîchement deuxième du dernier championnat et finaliste de la coupe intercontinentale. A l’époque, un nom bien connu est déjà installé en défense, le non moins célèbre Claude Gentile, également âgé de 21 ans. Cependant l’effectif de cette saison ne s’arrête pas ici, on pourrait signaler la présence de Bettega et Paolo Rossi devant ou bien Capello au milieu, et pour terminer un certain Dino Zoff dans les buts. Du beau monde en somme.
Titulaire dès le 28 août suivant, il jouera presque tous les matchs dès sa première saison, et avec son jeune âge. Vous savez tous que pour tenir la défense turinoise il faut beaucoup de talent mais pareillement une bonne charge de travail. Avec 89 matchs d’affilés (oui vous avez bien lu), le jeune Scirea fournira des prestations de qualité. La Juve avait eu juste, en voyant en lui le potentiel futur titulaire pour tenir la défense turinoise. Resté au club jusqu’en 1988, soit 14 ans, le numéro 6 de la Vecchia Signora a eu le temps de se forger une réputation de joueur hors normes, aussi bien dans le club qu’en Italie et pour ne rien omettre, dans le monde du football.
Une légende sur tous les fronts
Scirea était un joueur aimé et respecté de tous. Pourquoi ?
Tout d’abord car il n’a jamais fait de déclaration houleuse ou compromettante. Important pour l’image d’un joueur n’est-ce pas, même si aujourd’hui avec l’avènement des médias web notamment, les informations sont plus difficilement contrôlables avec une répercussion supérieure. Cependant, sur le terrain de football et dans les vestiaires, sa discrétion fut un atout, paradoxal quand on sait qu’il a tenu sa défense pendant 14 ans, mais c’est sans doute ce que l’on nomme le charisme. Ou bien le Stile Juve.
Gaetano Scirea c’est également 0 cartons rouges en carrière et seulement 2 jaunes. Tout cela en 554 matchs avec la Juve et 78 en Azzuro. Comme disait Michel Platinin qui fut son coéquipier, « le champion qu’il était me manque, mais aussi son éducation, son sens du respect et du sport, sa loyauté ».
Sur le terrain Scirea a prouvé à maintes reprises qu’il était parmi les plus grands si ce n’est le plus grand. Elégant balle au pied, il était très à l’aise techniquement. Remonter le terrain accompagné de son ballon au milieu de plusieurs joueurs, pour finir par marquer dans certains cas, cela peut paraitre fou. Pourtant il l’a fait. Très bon relanceur, son jeu de passe était très précis et très agréable à observer. Auteur de 32 buts avec les bianconeri, Scirea était un défenseur avec la technique d’un mileu offensif et la finition d’un attaquant.
Nous évoquons ses qualités offensives qui font de lui un joueur très complet néanmoins il est impossible de ne pas parler avec vous du roc défensif qu’il fût. Très intelligent, Gaetano Scirea savait pertinemment comment défendre sur un joueur, comment se saisir de la balle sans pour autant aller à la faute. L’anticipation était une de ses plus grandes forces, ses interventions étant la plupart du temps en sobriété et en douceur. Solide sur ses appuis malgré sa taille pour un libéro (1,78m), il restait très solide physiquement et très difficile à bouger. Comme il le déclarait lui-même « Etre libéro est un rôle compliqué […] ou vous devez posséder un instinct exceptionnel et votre concentration doit toujours être au maximum. Quand vous intervenez (face à une attaque ndlr) vous devez libérer la surface de réparation mais aussi poser le jeu de façon à refaire partir vos coéquipiers ». Ce qu’il faisait à merveille. Elégant, charismatique, intelligent et technique, l’Homme avec un grand H est bien évidemment accompagné du palmarès qui va avec.

Un palmarès à la hauteur du joueur
On pourrait faire simple en vous disant que Gaetano Scirea a juste tout gagné. Il a fait parti du cycle victorieux du coach Giovanni Trapattoni qui rafle tout : 7 scudettis, 2 Coppa Italia, 1 Supercoupe, 1 Coupe Intercontinentale, 1 Ligue des Champions, 1 Coupe de l’Uefa et une Coupe des Coupes. Tout bonnement incroyable, un palmarès qui est parmi les plus imposants, pour un joueur qui l’est tout autant. Bien sûr, pour un tel joueur la victoire du Mondial 1982 paraît presque logique.

Il jouera sous les couleurs de la Juventus jusqu’en 1988, année à laquelle il mettra fin à sa carrière à 35 ans. Titulaire indiscutable en club comme en Sélection pendant 10 ans, il aura été parmi les 6 seuls joueurs ayant remporté toutes les compétitions majeures en Italie et en Europe avec la C1, la C2 et la C3. Il deviendra entraîneur adjoint de Dino Zoff à la Juve par la suite, avant qu’il ne subisse le drame qui lui est arrivé, à savoir un accident de voiture en Pologne.

Ce joueur était l’essence même du Stile Juve. Pour une partie de l’opinion italienne, il fut le plus grand défenseur italien. Recordman de matchs joués avec la Juventus, seul Del Piero, 20 ans après, l’aura dépassé. Pour tout ce que tu as donné à la Juve et au football italien, merci Gaetano.

Amoureux de la Juventus et des changements d'ailes de Claudio Marchisio

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