Après le nul accroché au Wanda Metropolitano pour sa première de la saison en Ligue des Champions contre l’Atletico de Madrid, la Juventus s’est rassurée à domicile en battant sèchement le Bayer Leverkusen trois buts à zéro, à l’issue d’une rencontre maîtrisée face à une équipe allemande véritablement absente.

 

Un répit pour Sarri

 

Trois points pour trois buts marqués, Sarri peut enfin souffler au coup de sifflet final. L’entraîneur de la Juve, qui tâtonnait depuis le début de saison pour trouver un onze de départ stable et régulier, peut – avec raison – se réjouir de cette victoire convaincante. Son 4-3-3, qu’il chérie outre-mesure, a été évidemment choisi pour ce match à enjeu, en mettant de côté le prometteur milieu en losange qui avait permis de mettre en lumière Dybala et Ramsey lors des matchs précédents. L’Argentin et le Gallois ont donc fait les frais de ce choix tactique de leur entraîneur, et ont été relégués sur le banc.

Ce choix fort de Sarri a entraîné la reconduction du duo Higuaìn-Ronaldo, qui avait notamment brillé lors du match contre Naples (4-3). Ce choix s’est avéré payant tant Higuaìn a performé hier soir, en s’offrant une deuxième jeunesse depuis que le staff turinois a décidé de lui laisser sa chance. Il s’est offert l’ouverture du score en s’amenant parfaitement une transversale de Cuadrado sur son pied droit, pour enchaîner en une touche une frappe chirurgicale dans les buts allemands.

Dans un match globalement maîtrisé par la Juve, le Bayer Leverkusen s’est compliqué la tâche tout seul, ne parvenant à ressortir aucun ballon alors que la Juve n’exerçait pas un pressing asphyxiant. Face à ces Allemands plus qu’amorphes, la Juve a, lentement mais sûrement, dessiné son succès en restant très solide et patiente pour trouver la faille.

Logiquement, la Juve a pris le large après l’heure de jeu, d’abord en faisant le break par l’intermédiaire de Bernardeschi sur un énorme travail de Gonzalo Higuaìn dans la surface, puis en s’assurant la victoire par l’inévitable Ronaldo, servi dans le bon tempo par Dybala entré en jeu pour les dix dernières minutes.

 

Des individualités qui s’affirment

 

Ce match a aussi été l’occasion pour certains joueurs de démontrer qu’ils avaient leur place dans le onze de départ de Maurizio Sarri. Cuadrado a été étincelant hier soir au poste de latéral droit, utilisant sa justesse technique pour ressortir très proprement le ballon, conserver la balle et se projeter vers l’avant, l’un des seuls joueurs en première mi-temps à créer du mouvement dans la profondeur pour déséquilibrer la défense du Bayer. Il a aussi montré qu’il avait progressé dans le secteur défensif, expliquant en conférence de presse qu’il a maintenant la chance d’avoir le meilleur mentor pour apprendre à bien défendre : Andrea Barzagli. C’est aussi une chance pour Sarri qui sait désormais qu’il peut compter sur le Colombien à ce poste en étant bien plus qu’un simple dépanneur, même si, il faut le dire, les défenseurs de la Juve ont profité de la docilité des attaquants allemands. Bonucci et De Ligt n’ont jamais été en difficulté, même si dans un match aussi maîtrisé par la Juve, on s’attendait à voir le défenseur hollandais utilisé son aisance technique à la relance qui se fait pour l’instant toujours attendre.

Le milieu à trois de Sarri a fonctionné, toujours sous le signe de la sobriété quant au match sérieux mais très discret des deux milieux qui entourent Pjanic, Khedira et Matuidi. Le Bosnien lui a été fidèle à lui-même, toujours si précieux dans les transitions en phase offensive, capable sur une passe de prendre de court la défense adverse. Devant, il était assez compliqué de comprendre le poste de Bernardeschi sur le terrain. Tout au long du match, l’ailier italien s’est littéralement baladé d’un côté à l’autre de l’attaque, en étant partout mais jamais à son poste. Cette liberté, sûrement voulue par Sarri, n’a pas créé l’effet attendu en première mi-temps tant l’italien a été invisible. C’était mieux en deuxième, où il a su mettre le pied sur le ballon en participant aux mouvements offensifs, récompensé par son but à la 69e minute. Higuaìn a été épatant, auteur d’un but et d’une passe décisive, et, à ce rythme-là, va devenir un pion essentiel de la saison de la Juve… c’est une vraie surprise ! Cristiano Ronaldo quant à lui a joué son rôle de leader, c’est toujours lui qui initie le pressing et encourage ses coéquipiers à faire de même, quand le rythme de la rencontre redescend. Il n’a pas été inspiré devant le gardien du Bayer Hradecky, manquant notamment un face à face taillé pour lui, servi sur un plateau par Higuaìn. Il s’est rattrapé à la 83e minute, finissant froidement du plat du pied une passe millimétrée de Dybala pour assurer la victoire aux bianconeri.

 

Ce match est satisfaisant pour toute l’équipe, et résonne comme un vrai ouf de soulagement pour les joueurs, l’entraîneur et les supporteurs. La Juve s’est montrée appliquée, mais il n’est pas nécessaire de tirer des conclusions trop hâtives de cette rencontre tant le Bayer Leverkusen n’a pas été au niveau, offrant aucune confrontation aux Turinois, très loin de jouer un match avec l’intensité que l’on connaît en Ligue des Champions.

 

C’est à présent l’esprit tranquille que la Juventus peut préparer le match le plus attendu de son début de saison, le déplacement à Giuseppe Meazza pour affronter l’Inter dimanche soir. Ce Derby d’Italie s’annonce bouillant, notamment à cause du six sur six des coéquipiers de Handanovic en Serie A, et surtout pour tout un peuple, les « retrouvailles » d’Antonio Conte, lâchement parti à l’Inter, avec ses anciens joueurs ou plus simplement, son ancienne équipe. A suivre.

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