Longtemps attendu et considéré comme un pari sur l’avenir, le passage de Caldara à la Juventus n’aura duré que quelques jours et laisse songeur… 

Il devait être le futur de la défense bianconera. Lorsque la Vieille Dame l’a recruté en 2016, on annonçait que son avenir en défense était maintenant assuré : avec Caldara et Rugani, la relève était là. Mais avant de le rapatrier, la Juventus a voulu voir son investissement mûrir. Plutôt que d’interrompre sa courbe de progression à l’Atalanta, elle a préféré le laisser sous les ordres de Gasperini pendant plusieurs mois. Un choix payant puisqu’au delà d’une saison 2017-2018 convaincante, le joueur a également participé à ses premières joutes européennes grâce à l’Europa League.
Relire la fiche de présentation de Caldara : http://www.stilejuve.fr/lapprentissage-est-termine-pour-caldara/ 
On en arrive à cet été. Caldara est présenté à la presse le 13 juillet 2018. Loin de se douter de ce qu’il attend, il annonce que son objectif est de « jouer le plus possible » et vouloir prouver qu’il « mérite ce maillot« . Deux matchs amicaux plus tard et sans jamais avoir eu l’occasion de montrer sa valeur, Mattia Caldara est prié de faire ses valises pour laisser la place à un ex de retour : Leonardo Bonucci. 7 ans séparent les deux joueurs.

Un sacrifice jugé nécessaire

Pour la Juventus, la compétitivité à court terme n’est plus qu’un objectif : c’est une obsession. Il faut être performant tout de suite pour bonifier le transfert de Cristiano Ronaldo. Pour lancer l’assaut à la Ligue des Champions, la direction a considéré qu’il valait mieux miser sur un défenseur d’expérience, qui connaît la maison et aux précieuses qualités de relance plutôt que passer par la longue phase d’apprentissage que Massimiliano Allegri impose à ses recrues. Et c’est parfois double tarif quand on est jeune et concurrencé : arrivé à la Juventus en 2015, Rugani a du attendre cette saison pour dépasser la barre des 2 000 minutes.
Garder Caldara, la Juventus y a sans doute songé. Mais pour Milan, il était inconcevable de laisser filer son capitaine sans avoir une solution pour le remplacer. Et les rossoneri ne sont évidemment pas restés insensibles aux prestations du jeune défenseur du côté de Bergame, eux qui ont déjà recruté Kessie et Conti en provenance des nerazzurri l’an passé. Sacrifier Caldara sur l’hôtel de la compétitivité immédiate, c’est en somme le choix fait par la Juventus et concédé à demi-mot par Allegri il y a deux jours : « Caldara est plus jeune et avec Romagnoli et Rugani, il fait partie du trio de jeunes défenseurs les plus forts d’Italie. C’est dommage mais le mercato nous a obligé à le faire repartir ».

Et l’avis du joueur ?

Quelle a été la part de choix de Caldara dans cette décision ? Selon des paroles rapportées par le Corriere Dello Sport, il se serait dit « déçu de ne pas avoir la chance de jouer avec Ronaldo. J’espérais avoir la possibilité de jouer un jour à la Juventus et au final… Mais dans la vie il y a pire ». Une chose est sûre : à 24 ans, lui non plus n’a pas de temps à perdre. Le joueur vient d’obtenir sa place en Nazionale et doit maintenant évoluer dans un club d’une autre ampleur pour élever son niveau de jeu. D’un côté, il voit Rugani stagner depuis maintenant 3 saisons à la Juventus et dont le potentiel n’a pas été consacré. De l’autre, on note qu’à Milan, la confiance envers les jeunes est totale (en partie faute de budget certes) : Romagnoli, à seulement 23 ans, est en passe de devenir un taulier de la défense, Donnarumma était un titulaire stable dans les buts avant même d’avoir 18 ans, Cutrone a eu la confiance du club sans avoir à passer par des prêts à répétition. Et Davide Calabria (21 ans) est entrain de faire son trou. Autrement dit, le Milan est aujourd’hui une destination à la mode, ‘The Place To Be‘ pour les jeunes italiens. En cas de succès, la charnière Caldara – Romagnoli poussera peut-être Mancini à écarter Chiellini et Bonucci de la Nazionale, son projet s’inscrivant sur le long terme au contraire de la Juventus.
Avec les arrivées de Ronaldo et Bonucci, l’ambition de la Juventus est de gagner la Ligue des Champions d’ici les deux prochaines années. En 2020, Chiellini aura 35 ans, Benatia et Bonucci en auront 32 et la question du renouvellement de la défense se posera. Pour se maintenir au niveau des références européennes, les bianconeri devront ouvrir le porte-feuille et probablement pour un montant supérieur aux 15 millions dépensés pour Caldara (inflation du mercato oblige). Auront-ils alors le regret d’avoir laissé filer le jeune prodige ? Seul l’avenir nous le dira…

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