Malgré sa victoire 1-2 sur le terrain de la Lazio avant-hier, la Juventus n’a pas été étincelante, loin de là. Pis, cela fait même quelques matchs que son milieu de terrain prend l’eau et balbutie son football. Un couac, pour le moment sans conséquence majeure, mais qui pourrait s’avérer lancinant. Sans tomber dans l’alarmisme primaire, il nous semble important d’analyser ce phénomène récurent. En effet, à trop dédramatiser parfois, un rhume peut bien vite se transformer en pneumonie.
(L’avis donné est celui de l’auteur de cet article. Tous les joueurs de la Juve ont leur importance. Dybala, Ronaldo, Chiellini…font partie d’un « tout » mais d’un « tout » fortement conditionné aux 3 cités ci-après).
Oui, le trio Bonucci/Pjanic/Mandzukic est irremplaçable.
La colonne vertébrale Bonucci/Pjanic/Mandzukic est irremplaçable. Quand les trois joueurs sont absents du système tactique, c’est l’ensemble du rouage qui se grippe. Curieusement, c’est aussi le milieu de terrain tout entier qui déjoue lors de leur absences. Un micmac que va devoir prendre en considération Allegri en cas de pépins.
Bonucci #Visionario. Les longs ballons et la vision du jeu de Bonucci sont précieux. Même s’il continue de faire s’embraser certains juventini, il faut rendre à César ce qui lui appartient. Dans une forme optimale, il est le lien essentiel et fondamental entre la défense et l’attaque où ses relances permettent bien souvent de casser les lignes adverses. Duo interchangeable avec son compère Chiellini, il récupère de son côté moins « sauvage » par rapport à son coéquipier par un sens du placement souvent impeccable. Toujours à défendre debout et la tête levée, son soucis de ressortir le ballon proprement est un vrai plus pour le jeu bianconero. En manque de temps de jeu, son remplaçant Rugani n’a pas la même allure et ne semble pas encore prêt à faire face tout prochainement à des « vieux de la vieille » de type Diego Costa.
Pjanic #Maestro. De son côté Pjanic est bel et bien celui qui dicte le jeu de la Juve, celui qui l’anime, qui le freine ou l’accélère. Sa capacité à créer des espaces et à distiller des passes mesurées à la perfection permettent à ses coéquipiers au milieu de ne s’occuper que des basses besognes en le protégeant. Tantôt regista en phase défensive, tantôt trequartista lors des temps forts et des possessions, un Pjanic XXL est indissociable de tout bon parcours en Ligue des Champions. Côté remplaçants, Bentancur est encore trop jeune pour prendre le jeu de la Juve à son compte. Can et Matuidi sont davantage mezz’ala.
Par rapport aux dernières rumeurs de mercato pour l’année prochaine, question simple : Vendriez-vous Pjanic pour récupérer le duo Zaniolo-Milinkovic Savic ? #Juventus #Mercato #CentroCampisti #Rumeurs
— BERTONCELLI Matthias (@BERTONCELLIM) 27 janvier 2019
Mandzukic #Idolo. Enfin, Mandzukic est peut être le joueur qui manque le plus à cette Juventus. C’est un fait. Ronaldo et Dybala brillent quand celui-ci est présent sur le terrain. Premier défenseur, il leur permet de délaisser le replis défensif et attire les attentions lors des attaques de position. Tour de contrôle lors des phases de conservation de balle, il use son vis à vis et marque le but salvateur durant les périodes de doutes. Surtout, il apporte cette hargne et cette rage lors des matchs couperets, sentiments que s’octroie alors l’ensemble du reste de l’équipe. Côté remplaçant, seul Kean est un pur produit avant-centre. Trop jeune et inexpérimenté pour prétendre dynamiter de rugueux défenseurs.
Attention, contre les hargneux la vieille dame titube presque toujours !
Le match contre la Lazio est un exemple parmi d’autres. La Juventus a du mal contre les équipes hargneuses. Le problème, c’est que c’est exactement ce qui l’attend contre l’Atletico. La Lazio a fourni une copie bien propre et ne doit sa défaite qu’à 2 critères. Son incapacité à avoir su « tuer » le match et une défense trop fébrile. Pour autant, durant 70 minutes la Juventus a été prise à la gorge par un pressing de tous les instants. Harcelé et violé par la prise à deux systématique de 2 laziali pour un bianconero, le milieu de terrain de la Juve n’a jamais vu le jour. Un non match qui aurait pu coûter une première défaite en championnat.
Malgré la score victorieux, ce fut un naufrage collectif presque à tous les étages. Rugani a perdu presque tous ses duels, Ronaldo a été bien trop esseulé devant, Costa et Sandro ont été trop contraints à cimenter les espaces laissés par la perte du combat au milieu. En outre, jamais un Matuidi fatigué n’a réussi à véritablement passer la seconde. Emre Can, lui, n’a pas existé une seule minute et a cristallisé à lui seul le loupé collectif. Enfin, Bentancur n’a pas assez apporté de sérénité dans la conservation du ballon et a été bien trop brouillon. Bref, malgré la victoire à l’arrachée, le voyant est…orange.
Certes, des facteurs extérieurs peuvent très bien être mis en avant. Parmi ceux-là, la pluie diluvienne rendant le terrain presque impraticable au beau jeu, un retour récent d’Arabie Saoudite pour le compte du match de Supercoupe qui a pioché dans les organismes (chaleur et différentiel de température par rapport à l’Europe), ainsi que 2 penaltys à quelques secondes d’écart non sifflés sur des épisodes pourtant flagrants. Il n’empêche ; attention tout de même à ce milieu de terrain n’apportant pas assez de possibilités offensives et perdant le combat tactique contre des équipes agressives ou monopolisant le ballon.
Une anomalie qui fait tendre bien souvent la Juventus a « forcer » son jeu en ne se basant que sur des exploits individuels alors même que son credo prône l’équipe avant l’individu. Pour la Serie A cela passe encore, mais en Europe le problème va conduire la Juventus a de terribles désillusions. C’est écrit ; et voici que LA grande échéance arrive déjà à grands pas. Rendez-vous donc dans 3 semaines à Madrid, dans l’enfer du Wanda Metropolitano et face à une équipe qui ne fera aucun cadeau, pour savoir de quel bois est fait cette Juventus prétendante au titre suprême.