La Juve se déplaçait en Toscane sur la pelouse d’Empoli lors de la dernière journée de championnat avant la phase finale. Score final 3-0 pour les toscans, un score que la Juve a déjà encaissé une fois, contre le Chievo.
Pour rappel, les bianconeri étaient déjà qualifiés pour la phase finale, la défaite n’a donc eu aucune incidence, fort heureusement. Empoli quant à lui jouait sa place pour la qualification aux play-off. Mission réussie pour les toscans.
Déroulement du match
Côté formation, Grosso propose un 4-3-2-1 et place le prometteur Audero dans les cages, Semprini, Vogliacco, Andersson et Beruatto en défense, alors que Bove, Kanoute et Matheus Pereira forment le milieu, avec Mosti et Clemenza en soutien de Léris.
Et c’est parti! Empoli attaque fort: c’est l’autrichien Jakupovic qui ouvre le score sur coup franc dès la troisième minute. Il envoit une belle frappe du gauche dans les buts d’Audero, alors que le meilleur buteur Carlo Manicone double la mise une minute plus tard en reprenant un centre.
La Juventus réagit en se créant plusieurs occasions comme la reprise de volée de Mosti qui touche la barre transversale, ou encore la frappe de Beruatto qui passe peu à côté des buts de Giacomel. Empoli ne peut pas faire tourner la balle comme il le faudrait à ce moment du match, puisqu’il se trouve confronté à une multitude d’actions créées par la Juventus. Un manque de chance et trop peu de précision dans le dernier geste empêchent toutefois les bianconeri de remonter au score.
C’est à la 63ème que Grosso effectuera tous ses changements: Galtarossa, qui fait ses débuts en championnat, pour Clemenza, le défenseur Tripaldelli pour Kanoute, et Merio pour Léris.
A la 70ème, Andersson est expulsé pour avoir envoyé volontairement le ballon sur Jakupovic. C’est ensuite Zini, meilleur buteur à égalité avec Manicone qui achèvera la Juve avec sa 13ème réalisation de la saison.Les deux équipes se quittent sur le score de 3-0. L’envie aura fait la différence: Empoli avait bel et bien quelque chose à jouer et l’a fait avec succès.
Fair-play, le coach toscan Alessandro Dal Canto déclarera à la fin de la rencontre: «Je connais et ai vu jouer toutes les équipes et je crois que la Juventus peut être l’équipe la plus à même de remporter la victoire finale». Rien n’est donc compromis pour les turinois.
Conséquences sur le classement
La Juve donc, ne ressent pas les effets de la défaite et garde sa première place avec 7 points d’avance sur le second.Auteurs d’une bonne saison avec leurs 16 victoires et seulement 6 défaites, les toscans prennent logiquement la troisième place du classement et se qualifient pour les play-off qui se joueront les 20 et 27 mai.
Mentions spéciales
Caligara et Kean rentrent en Italie après avoir été éliminé avec l’équipe nationale U17, perdant contre la Turquie et l’Espagne. Clemenza quant à lui tente beaucoup sur ce match, à l’image de son coup franc qui passe de peu au dessus du but. Malheureusement, ses efforts seront vains.
Les qualifiés pour la phase finale
La Fiorentina rejoint les qualifiés Juventus, Chievo, Inter, Atalanta et Lazio avec sa victoire samedi contre Brescia 12 (!) à 1. Elle sera particulièrement à surveiller puisqu’elle est la meilleure attaque du championnat avec 84 buts, soit une moyenne de trois par match. L’Atalanta, réputée pour son centre de formation, a également fait une bonne saison, finissant première de la poule C. Elle peut se vanter d’avoir le plus grand nombre de victoires à égalité avec la Juve, soit 20 en 26 matchs. Cependant, le club bergamasque a moins perdu que le club turinois. Attention aussi à l’Inter qui talonne l’Atalanta avec 19 victoires et seulement 4 défaites. Si la Juve a ses chances, il faudra cependant compter avec les très bonnes formations en lice. Rendez-vous fin mai pour les tirages!
Zoom sur: Pietro Beruatto, l’ascension laborieuse d’un «fils de»
Mis en avant sur ce match alors que ses coéquipiers ont été peu étincelants, c’est Pietro Beruatto mérite d’avoir sa minute de gloire aujourd’hui. Le jeune arrière gauche, arrivé en provenance de la Fiorentina lors de la saison 2014-2015 n’a pas connu que du bonheur à ses débuts. Âgé de maintenant 18 ans, retour sur le parcours d’un jeune garçon qui a déjà connu pas mal de galères.
Il y a trois ans, la Juve l’appelait pour le recruter. «Ce fut une sensation incroyable, c’est mon père qui m’a dit que la Juve avait appelé. Il me disait, et me répète encore, que c’était l’occasion de progresser dans le club, qui, à tous les niveaux, est le numéro un en Italie».
Son père? Il s’agit de l’ancien défenseur du… Toro, Paolo Beruatto, à qui l’on doit ceci: «La Juve c’est le top, l’excellence, imaginez vous pour un défenseur ce que c’est que d’avoir un coach comme Grosso, un dirigent comme Pessotto, et parfois des collègues d’entraînement comme Barzagli Bonucci et Chiellini.»
Si Pietro est né à Trieste à cause du métier de papa, les Beruatto sont à la base bien piémontais. Le gamin, malgré l’atmosphère granata qui règne chez lui, n’a jamais nié être né bianconero: «J’avais un maison colorée, mais à cause de mon fils maintenant, elle est pleine de trucs noir et blancs.», se désole son père en plaisantant.
Pietro débarque donc dans son club de toujours: «Pietro a hérité de mon sens de l’appartenance, il est très lié à ses couleurs, même si ce ne sont pas les miennes.», déclarait son père.
Mais la belle histoire ne se transforme pas tout de suite en conte de fées; c’est bien simple, il joue très peu, bloqué par le prometteur Pol Lirola.
Cette saison la concurrence reste forte, mais s’il s’en donne les moyens,c’est l’occasion de se montrer! Mais voilà qu’il se blesse à l’épaule, ce qui lui fait rater une bonne partie de la saison. Il est cependant à créditer de 8 apparitions en championnat, quasi tous en tant que titulaire, ce qui n’est pas rien si l’on considère le nombre de matchs manqués à cause de cette vilaine blessure.
Une ascension difficile donc pour le gamin qui, aujourd’hui, s’est montré l’un des meilleurs sur le terrain, prouvant que s’il sait défendre, il sait aussi créer l’animation offensive, comme avec ce centre inspiré pour Mosti, ou cette frappe qui effleure le poteau de Giacomel. Mais ce n’est pas tout: il est, à chaque fois qu’il joue, l’un des meilleurs sur le terrain.
Peut être que le fait qu’il soit dans son club de coeur y est pour beaucoup: «La Juventus, c’est le top, c’est un rêve. Je me sens vraiment chanceux d’avoir le privilège de m’entraîner aux côtés des joueurs de l’équipe une. Il a aussi eu la chance de pouvoir participer à la Youth League, dans laquelle il s’est particulièrement illustré. Et avec ses trois sélections en azzurro, il peut aussi déclarer que «l’équipe nationale, c’est un grand honneur.»
En ce qui concerne son rôle sur le terrain, il déclare: «Je suis un arrière, comme mon père. Je le bat sur le plan technique, mais lui avait plus de rage que moi. Je suis gaucher, j’ai commencé en tant qu’ailier et maintenant je suis redescendu, je joue arrière. Il m’a toujours aidé, sans être intrusif, et sans me mettre de pression.» Et c’est effectivement à ce poste qu’il a le plus joué cette saison, mais sachez également que le jeune garçon peut aussi dépanner à droite. On est complet ou on ne l’est pas.
«Mon rêve, c’est d’arriver en Serie A, et si c’était avec la Juve ce serait encore plus particulier. Ensuite, je mettrais la ligue des champions, mais si on doit faire une compétition des rêves, c’est le mondial qui l’emporte.» a-t-il déclaré récemment.
Avec 13 présences en club toutes compétitions confondues, et 12 lors de la saison précédente, il ne peut que mieux faire cette année puisqu’il reste la phase finale à jouer. Souhaitons donc que son enfance entourée de granata ait donné assez de courage au petit bianconero pour pouvoir s’affirmer encore et encore jusqu’à devenir grand. Et pourquoi pas, avec son club de toujours.