Le travail paie toujours. C’est en tout ce qu’on est tenté de penser quand on constate comme Bernardeschi a changé en un été. 

« Je voudrais qu’il devienne un titulaire à la Juve. Aujourd’hui, il entre souvent et change le cours du match mais il peut être plus que ça. Au fond, il a beaucoup de qualités, c’est un joueur moderne difficile à comparer avec un joueur du passé tout simplement parce qu’il joue comme on se doit de jouer aujourd’hui ».

Dans le football, il y a deux types de jugement : les sentences expéditives et quotidiennes de la presse d’une part. Et puis la reconnaissance des légendes du club comme Marco Tardelli, qui encense Federico Bernardeschi dans les colonnes de la Gazzetta Dello Sport. Comme le reste de l’Italie, le milieu aux 375 présences avec la Juventus est tombé sous le charme de l’ailier italien. Auteur d’une bonne préparation et de premières prestations encourageantes, Federico Bernardeschi a surtout confirmé lors des deux dernières rencontres : d’abord avec une prestation XXL contre Valence qui l’a vu se dépenser pour deux après l’expulsion de Ronaldo, ensuite en réveillant une Juventus sous anesthésie contre Frosinone. Des efforts récompensés par un but mérité (le deuxième cette saison) en fin de match contre les Giallazzurri. Il est le sensation du moment au point d’éclipser Dybala. Et voilà que l’Italie se met à rêver de Ronaldeschi.

Les débuts de saison sont souvent laborieux pour les grands clubs. Avec les difficultés physiques et psychologiques de Dybala, la blessure de Douglas Costa ou encore un Mario Mandzukic qui finit par payer sa dépense d’énergie durant la Coupe du Monde, Federico Bernardeschi se fait trouver prêt au meilleur moment pour accompagner Cristiano Ronaldo à la conquête de l’Italie et l’Europe. Sur les derniers matchs, l’entente entre le quintuple Ballon d’Or et l’espoir azzurro est grandissante. C’est sur le terrain que Fede a obtenu la confiance du meilleur joueur du monde.

Work Hard, Play Harder

Pour comprendre la réussite de Federico Bernardeschi, il faut remonter à cet été. Comme pour prendre un nouveau départ, le natif de Carrare s’est coupé les cheveux : un look de soldat pour une préparation physique aussi exigeante que celle d’un militaire. Travail, le mot clé d’un été destiné à accomplir un objectif : se mettre à la hauteur du club qui s’est payé CR7. « Federico a beaucoup mûri, mais à Turin c’est toujours comme ça. Si tu ne deviens pas plus mature, tu ne peux pas rester ».

A la force mentale qu’il a toujours eu, Federico Bernardeschi a ajouté une dimension physique. Entre les blessures et les négociations pour son arrivée à la Juve, cela faisait plusieurs saisons que l’ailier bianconero n’avait pas effectué une préparation estivale de A à Z. Cette année, il était au travail avant même la reprise avec le groupe, prêt à envoyer un message fort alors qu’on doutait de l’intégrité physique de son genou. Pendant un moment en fin de saison dernière, il avait même été question d’une opération et d’une longue absence. Le joueur et le club avaient finalement opté pour une thérapie préventive exigeante mais qui porte aujourd’hui ses fruits. Au retour de ses vacances et après une année d’adaptation aux exigences d’une grande institution, le Florentin est enfin prêt à faire taire les sceptiques qui remettaient en cause l’investissement de 40 millions d’euros réalisé par Beppe Marotta.

Une arme en plus au milieu ?

C’est grâce à sa polyvalence que Bernardeschi est aussi entrain de conquérir son entraîneur. Après l’avoir teasé pendant plusieurs semaines, Allegri n’a pas hésité à le lancer au milieu contre Frosinone lorsqu’il a pris la place de Bentancur. Pour répondre aux exigences tactiques du poste, Federico Bernardeschi a étudié tout l’été. Avec une attention toute particulière à la phase défensive pour assimiler des mouvements différents de ceux qu’on attend d’un ailier. Des mouvements qui s’associent parfaitement au volume physique dont il s’est doté à l’intersaison.

Alors Bernardeschi milieu de terrain ? Marco Tardelli n’est pas encore prêt à franchir le pas. « Il a changé physiquement, il a plus de force mais pour moi un milieu est un joueur qui défend et attaque, attaque et défend. Il lui manque encore le rythme du vrai mezz’ala, en phase défensive mais aussi en attaque. Ce sont des petits détails mais ils comptent : comprendre le moment de la rencontre, quand donner le ballon, quand ralentir et quand accélérer. Une fois j’en ai parlé à Allegri. Je le lui ai demandé si Federico pouvait vraiment devenir un milieu de haut niveau. Il m’a répondu qu’ils cherchaient à le comprendre. ‘A mon avis oui’ a-t-il fini par me dire ».

Une chose est sûre, Max dispose d’une arme offensive d’un nouveau genre qu’il pourra déplacer sur le terrain comme il veut sans qu’une chose ne change : la grinta et la détermination que Bernardeschi mettra sur le terrain.

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