Le bilan de la tournée asiatique

La Juventus est rentrée ce week-end de sa tournée estivale en Asie. Epine dans le pied d’un Sarri qui cherche à construire son équipe, cette tournée aura quand même permis de tirer quelques conclusions.

Les résultats : zéro victoire

Evacuons d’entrée la partie la moins signifiante : les résultats. La Juventus rentre en Italie bredouille après une défaite contre Tottenham (3-2) grâce à un exploit individuel de Kane dans le temps additionnel ; un match nul contre l’Inter (1-1) mais une victoire attribuée aux tirs aux buts grâce à un Buffon phénoménal et un dernier match nul (3-3) contre une sélection des meilleurs joueurs du championnat coréen et qui n’aura même pas vu Ronaldo entrer en jeu. En résumé, aucune victoire (sauf si on veut compter celle contre l’Inter) mais pas de mauvaise figure non plus comme lorsqu’Allegri, pour sa première avec la Juventus, s’était incliné contre Lucento, une équipe de 5ème division.

Sarri au cœur de l’attention

Après 5 ans sous Allegri, la Juventus a effectué un virage à 360 degrés. Et naturellement, les premiers pas de Maurizio Sarri, même dans des matchs sans enjeux, étaient très attendus. C’est un entraîneur aux idées claires qu’on a pu voir dans cette tournée. Il a tout de suite fait comprendre qu’il voulait produire du jeu : « Et je veux m’amuser. Un groupe de personnes qui s’amuse réussira toujours à donner plus ». Quelques séquences de jeu laissent espérer qu’il pourrait y arriver. Si ses concepts de base sont bien définis (intensité physique, défense agressive, jeu en une touche de balle…) et commencent à faire leur apparition, il semble aussi déterminé à assurer une transition douce avec ses joueurs. Il n’a ainsi pas hésité à laisser Ronaldo dans sa position préférée, excentré à gauche, même s’il espère encore le convaincre de jouer dans l’axe.

Mais l’une des plus grandes révolutions de la Juve de Sarri, c’est surtout la façon de défendre. Et c’est là qu’il y a le plus de travail. Les joueurs n’ont pas encore intégré les mécanismes d’une phase de non possession beaucoup plus agressive qu’elle ne l’était sous Allegri. Sarri attend d’eux qu’ils regardent la balle et non l’adversaire. On a donc vu les erreurs se multiplier et les bianconeri se mettre même en difficulté tout seul. « En ce moment, nous devons améliorer notre capacité à aller récupérer les ballons plus hauts, admet Sarri. L’équipe doit s’habituer à défendre ce qu’elle a face à elle et non derrière elle : ce n’est pas facile de voir un changement aussi important s’appliquer en aussi peu temps ». Maintenant que la tournée est terminée et que le groupe est au complet, Sarri se réjouit de pouvoir se concentrer sur l’apprentissage de ces nouveaux mouvements.

Les tops

Crisitano Ronaldo est déjà prêt et l’a montré. Alors qu’il était arrivé tardivement la saison dernière suite à la Coupe du Monde, il revient cette fois bien reposé après plus d’un mois de vacances et se révèle fidèle à sa soif de buts. Deux buts en deux matchs pour lui et un rôle déjà central dans le jeu de Sarri.

Merih Demiral est sans doute l’un des grands gagnants de la tournée. Alors qu’il n’est pas encore sûr d’être confirmé dans l’effectif et convoité avec grande insistance par l’AC Milan, il a profité de la blessure de Chiellini pour se mettre en valeur. Le passage de Sassuolo à la Juventus ne semble pas semer le doute chez lui. Impressionnant, surtout contre l’Inter où il est le meilleur en défense, il vole la vedette à De Ligt et séduit le public. Si les rumeurs de mercato risquent de persister jusqu’à la fin de l’été, la Juve serait déterminée à conserver le Turc dans son effectif.

Gonzalo Higuain veut à tout prix rester à la Juventus et a montré toute sa motivation sur le terrain. Très actif, l’attaquant argentin est récompensé avec un but contre Tottenham et confirme qu’une entente avec Cristiano Ronaldo est possible. Des efforts donc mais pas de quoi pousser la Juve à changer d’avis. La direction souhaite toujours le vendre tandis qu’il continue de refuser l’offre de la Roma, seule prétendante pour le moment.

Les flops 

Les grands perdants sont les joueurs qui étaient appelés à séduire Sarri s’ils espéraient rester à la Juventus. Et en l’occurrence, Blaise Matuidi et Mario Mandzukic n’ont pas marqué de points. On ne sait pas si c’est le voyage et le décalage horaire qui ont épuisé le milieu français mais il est apparu complètement hors du coup contre Tottenham et l’Inter. Il multiplie les erreurs et rate même les gestes les plus simples. Seule éclaircie : un coup de casque contre la K-Team qui finit au fond des filets. Quant à Mandzukic, le Croate voulait profiter de la tournée pour prouver à Sarri qu’il pouvait s’épanouir dans son jeu, c’est un échec.