« Il Codice Paratici » : le directeur sportif de la Juventus est devenu une personnalité assez importante du football italien pour avoir le droit à sa propre émission sur Sky Sport. Il inaugure en réalité un nouveau format d’entretiens organisés avec des dirigeants du calcio par le célèbre Gianluca Di Marzio. L’occasion pour lui de révéler de nouvelles anecdotes sur les coulisses de la Juventus.

« Je me sens chanceux rien que pour le fait d’avoir pu voir autant de passionnés du football tous les jours pendant dix ans. Le plus grands joueurs de la dernière décennie. J’ai pu profiter de Pirlo, Vidal, Pogba, Dani Alves, Buffon… ».

La venue de Cristiano Ronaldo

« Tout est né quand on s’est vu avec Jorge Mendes pour parler de Cancelo. En parlant de Joao, Mendes me dit ‘tu ne me croiras pas mais Cristiano veut venir à la Juve’. Je lui ai répondu ‘Si, je veux bien te croire mais ça me paraît difficile à réaliser. Avec Cristiano, c’était assez simple parce qu’il avait en tête de venir ici. Il n’y a pas vraiment eu besoin de le convaincre. Autour du 25 mai, après la finale de la Ligue des Champions, il s’est vite décidé ».

« Il a dit ‘s’il y a la Juve, c’est la seule équipe que je veux’ ».

« Le Président est très présent dans notre vie quotidienne : il est toujours avec nous ou en tout cas il est toujours joignable. On peut le rencontrer facilement. Nous étions entrain de planifier la saison prochaine, sans avoir parlé de ce transfert et je lui ai dit ‘Il y aurait bien une opportunité, l’important c’est que tu m’écoutes jusqu’à la fin’. Tu sais quand tu te présentes dans son bureau et que tu dois lui expliquer qu’il faut acheter Cristiano Ronaldo… C’est une bonne nouvelle sportive mais ensuite il y a tout un autre aspect. Et il l’a tout de suite compris. Il m’a fallu une minute pour comprendre qu’il réfléchissait à la faisabilité du transfert. Quand je suis sorti du bureau, j’avais la certitude qu’on pouvait y arriver. Agnelli m’a dit ‘Laisse-moi y penser un jour ou deux’ mais il m’a téléphoné trois heures plus tard. Pour rédiger tous les contrats, on s’est enfermé dans une villa sur le Lac Majeur pendant une journée entière avec les avocats de la Juve et du joueur ».

Le secret du tandem Marotta-Paratici

« Je crois que nous étions bien assortis, complémentaires. Dans le sens que je m’occupais en priorité de la partie strictement sportive, le scouting, les relations avec les agents, le choix des joueurs ».

« C’est moi qui choisissais les joueurs et ensuite j’en parlais avec lui ».

« C’est quelqu’un d’expert qui connaît bien le football et qui connaît très bien les chiffres et jusqu’où on pouvait aller dans une négociation. Le plus important c’était cette complémentarité. Je menais les contacts jusqu’à la dernière phase où il intervenait avec son expérience et m’aidait à faire le moins d’erreurs possibles ».

Son transfert le plus dur

« Je crois que, en termes de durée, c’est Tevez. Car au final, c’est un joueur qu’on a contacté à la fin de notre première année à la Juve, quand nous n’avions pas fait une belle saison. Il fallait relancer la Juve et nous avions contacté Tevez, même sans être qualifiés pour la Ligue des Champions. Mais les grands joueurs, quand tu ne joues pas la Ligue des Champions, n’ont pas très envie de venir. Pourtant, il m’a tout de suite dit ‘Oui, même si nous ne sommes pas en Ligue des Champions, je viendrais à la Juve’. Ensuite, les négociations n’ont pas abouti pour d’autres raisons économiques entre autres, mais nous sommes toujours restés en contact parce que j’étais obstiné à l’idée d’amener Tevez à la Juve ».

Le rapport avec les entraîneurs

« Conte était lié au poste du joueur et qu’il voulait en faire, ce qui est légitime, ça facilite même le travail de qui doit chercher le joueur. Conte avait un schéma de jeu et, justement, il fallait trouver des joueurs adaptés à ce schéma. Allegri, de ce point de vue-là, est plus flexible. Il n’a pas qu’un système de jeu, il a plusieurs options. Donc le mercato s’élargit un peu plus ».

Négocier plusieurs joueurs en même temps

« Oui, mais je crois que c’est quelque chose que tout le monde fait. Dans mon cas, ce n’est pas vraiment une stratégie pour gêner la concurrence ».

« Je suis obsédé par la connaissance ».

« Quand je vois, je lis ou j’entends des agents que qu’un tel négocie un joueur, je ne peux retenir ma curiosité, je veux savoir ce que vaut ce joueur. C’est quelque chose qui me stimule énormément. Donc parfois je gêne les autres sans le vouloir stratégiquement. C’est surtout une question de connaissance et de savoir. Mais dès que tu te renseignes sur un joueur, en toute logique on l’associe à ton équipe et tu deviens un potentiel prétendant ».

LAISSER UN COMMENTAIRE

Please enter your comment!
Please enter your name here