La Juventus, l’Udinese et le Genoa ont été déférés vers la commission disciplinaire du secteur technique de la Figc et le tribunal fédéral national, pour violation d’un article de code de la justice sportive. 9 dirigeants ont également été déférés parmi lesquels Beppe Marotta et Fabio Paratici. L’affaire concernerait des irrégularités dans le transfert de Marco Motta et la Juve, au même titre que l’Udinese, aurait une responsabilité directe. La direction espère s’en sortir avec une amende ( entre 50 000 et 180 000 euros ) mais le risque d’une pénalisation d’un ou deux points n’est pour le moment pas à exclure.

Le portail communautaire Juventibus nous apporte plus d’informations pour comprendre ce qui est reproché à la Juventus. Il faut tout d’abord rappeler que lors d’un transfert ou d’une prolongation d’un joueur, chaque agent ou intermédiaire qui a participé à la transaction a le droit de recevoir une commission. Une règle fondamentale dans le milieu du sport est que cette rémunération doit provenir du joueur lui-même afin d’éviter les conflits d’intéret ( autrement dit que l’agent offre une réduction du salaire du joueur au club en échange d’une commission plus grande ). Cette règle, considérée comme fondamentele, n’est cependant pas toujours respecté par les agents, qui ne font pas toujours confiance à leurs clients pour la ponctualité des paiements. Ainsi ils s’arrangent de manière à recevoir fréquemment de l’argent directement des clubs. Et sans rentrer dans les détails du droit économique ou fiscal, ce n’est pas toujours fait de manière légale. Pour résumer simplement, ces paiements ne sont pas toujours déclarés. Dans d’autres cas cependant, les clubs peuvent aussi faire signer des contrats aux agents pour les déclarer intermédiaire nominé par le club plutôt qu’agent. L’opération est légale mais le problème du conflit d’intéret reste présent. Ce genre de pratique est donc fréquent. Parfois certaines situations finissent sur les bureaux de la justice mais tout cela se termine avec des amendes dérisoires compte tenu des moyens des clubs. Ces violations n’ont en revanche aucune influence sur le transfert ou la prolongation du joueur ni sur les résultats sportifs.

Dans le cas spécifique de la Juventus et compte tenu des éléments à disposition pour le moment, il semblerait que l’agent Bozzo ( avec qui la Juve travaille régulièrement ) ait géré les intérets de son client, Marco Motta, sans respecter les formalités évoquées précédemment, ne recevant donc pas la commission de la part du joueur mais par le biais d’un contrat signé avec la société : il y a donc conflit d’intéret. Il s’agit cependant d’une irrégularité de routine, et il est difficile d’imaginer que la société puisse être pénalisé au niveau sportif.

Le cas de Paratici en revanche est assez différent puisqu’on ne lui reproche pas cette irrégularité. Le directeur sportif est accusé d’avoir envoyé deux sms injurieux à l’agent Gianluca Fiorini en août et septembre 2014, ce qui constitue une violation du code de la justie sportive. Un tel comportement est généralement sanctionné par une journée de suspension pour les joueurs. Dans le cas des dirigeants ou des agents, la suspension peut durer plus longtemps : 2-3 mois. Fabio Paratici aura cependant le droit de se défendre d’autant que Fiorini est connu pour être un sanguin, qui n’a pas sa langue dans sa poche et qui, pour cela, s’est déjà retrouvé dans des situations litigieuses. Il est donc possible que le comportement peu amical de Paratici soit justifié par l’échange dans sa totalité.

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