Miralem Pjanic, à la Juventus depuis la saison 2016-2017, est devenu l’incontestable maître à jouer du club bianconero. Adoré de la plupart des tifosi, le bosnien n’a plus grand chose à prouver : son niveau est exceptionnel et très régulier, les statistiques depuis qu’il est à la Juventus parlent d’elles-mêmes. De tous les milieux de la Juve, il est sans doute le plus constant, rarement décevant. Connu pour sa grande maîtrise de coup franc, le numéro 5 de la Juve ne cesse d’impressionner les tifosi. Retour sur un excellent début de carrière en noir et blanc.
Les statistiques de Miré depuis son arrivée
Dès sa première saison avec la Vieille Dame, Pjanic s’impose comme un titulaire indiscutable. Auteur de six buts, dont deux coups francs directs, et de quatorze passes décisives, le bosnien montre qu’il est nécessaire dans la formation des bianconeri. Intéressons-nous maintenant à la saison actuelle, les statistiques étant encore plus impressionnantes. Par match, en moyenne, le numéro 5 effectue deux passes clés. Une passe clé peut se définir comme une passe qui peut aider à mener au but, en profondeur ou l’avant-dernière passe avant une grosse chance de marquer. C’est absolument considérable, et le bosnien montre ici qu’il a une grande vision du jeu. De plus, en restant dans une moyenne par match, le joueur réussit 88,1% de ses passes ! C’est le deuxième bianconero avec le plus gros taux de réussite, juste derrière la recrue estivale, Blaise Matuidi. Inutile de préciser que Pjanic est également un bon dribbleur : ceux qui regardent les matchs de la Vieille Dame le savent. Bien qu’il ne dribble pas très souvent (0,9 dribble par match en moyenne en championnat ; 0,8 en moyenne en Ligue des Champions), « le pianiste » réussit la grande majorité de ses dribbles : 83% réussis en Serie A, et même 100% en Ligue des Champions cette année !
La surface de réparation : la zone interdite ?
Cette statistique est impressionnante : sur les six buts inscrits cette saison, un seul a été inscrit dans la surface de réparation, et c’est… le pénalty contre l’Atalanta. Les cinq autres ont été inscrits depuis l’extérieur de la surface ! Parmi eux, on compte deux superbes coups francs. On peut également voir cette Heatmap, qui s’étale sur toute la saison du joueur, pour voir qu’il fuit les surfaces de réparation.
Pourtant, il est partout sur le terrain, et montre son indispensabilité en défense comme en soutien offensif.
L’héritier
« Pjanic est sur le bon chemin pour devenir mon successeur. Miralem est un joueur qui peut changer le jeu quand il y a besoin. Il est excellent et doit continuer dans cette direction. Pjanic est sûrement le joueur qui se rapproche le plus de moi aujourd’hui. Il a trouvé le rôle qui correspond bien à ses qualités. C’est le seul qui regarde toujours vers l’avant et qui ne se contente pas de faire la passe derrière, qui amène de la verticalité et qui change le jeu quand c’est nécessaire. » C’est ce qu’a déclaré Andrea Pirlo, ancien tireur de coup franc et regista de la Vieille Dame dont il a été l’un des plus grands joueurs, ayant récemment raccroché les crampons. Vu par beaucoup comme l’un des plus grands tireurs de coups francs de l’histoire du football, les propos qu’il porte sur le bosnien bianconero ne sont pas à prendre à la légère : Miralem Pjanic est bel et bien l’un des meilleurs milieux de terrain du moment, et symbolise le réveil d’un type de joueur en extinction.
Euh, c’est quoi, un regista ?
Le regista est un type de joueur particulier, dont les italiens raffolent. Entre le numéro 10 traditionnel (Modric, Dybala, Zidane, Ronaldinho) et le milieu défensif, il est le véritable « créateur » de jeu. C’est un technicien offensif et défensif, placé devant la défense et chargé de faire avancer l’équipe. Le regista, c’est le joueur qui peut renverser une partie de football en une passe, grâce à sa vision du jeu hallucinante. Souvent désigné comme le tireur de coups francs de son équipe, c’est aussi un joueur spécialisé dans les frappes lointaines. En fait, c’est le joueur que tout le monde aime voir jouer, par sa grâce et son style de jeu incomparable.
La stat croustillante
Depuis la saison 2012/2013, Miralem Pjanic est, à égalité avec son « maître » Pirlo, le troisième meilleur tireur de coups francs des cinq grands championnats, derrière… Ronaldo et Messi. 14 coups francs directs inscrits ! Miré ne cessera jamais de nous épater. Et tant mieux : on aime bien parler de lui.
« Miré est le meilleur tireur de coup franc aujourd’hui. A l’OL, il avait toujours envie de travailler et cherchait toujours comment faire plus ». Juninho, en 2015, avant même que Pjanic n’atteigne son meilleur niveau.
En dehors des stats…
Les statistiques ne peuvent pas tout dire, et les mots non plus, mais on va quand même essayer. Miralem Pjanic, c’est le joueur très frustrant quand tu joues contre lui : dès qu’il y a coup franc, tu comprends que tu viens de signer pour que la balle des bianconeri vienne faire trembler tes filets. En plus de cela, Miré est un joueur hors pair, qui a une vision du jeu absolument parfaite : ses passes en profondeur sont à regarder sans modération. D’après les médecins, elles redonnent la joie de vivre et ont déjà sorti des milliers de personnes de la dépression (on exagère peut-être un peu, mais regardez donc cette compilation des plus belles actions de Miré depuis le début de la saison, et remettez votre vie en question). Entre dribbles incompréhensibles, passes en profondeurs parfois décisives sorties de nulle part et coups francs inimitables, Pjanic est un joueur unique en son genre. Il est cependant difficile de placer des mots sur toutes les actions du bosnien, et nous vous invitons à suivre la Juve assidûment pour regarder ses performances de vos propres yeux !
Une responsabilité à prendre ?
La Juventus n’a pas vraiment de tireur de pénalty désigné. Alors que Paulo Dybala en a déjà raté deux cette saison, c’est Higuain qui n’a pas su transformer son deuxième contre Tottenham. Si Dybala semble être le tireur par défaut, la Vieille Dame a besoin d’un joueur spécialisé dans le domaine, ou pouvant en tirer un si un joueur en a déjà tiré un pendant le match. En effet, on sait que tirer deux penaltys dans le même match est un exercice difficile et souvent contre-productif. Higuain nous l’a montré en ratant son deuxième pénalty de façon étonnante, manquant visiblement d’inspiration. Contre l’Atalanta, Pjanic a montré qu’il était capable de marquer sur ce type d’action. Et s’il devenait le second tireur de pénaltys ? Cela permettrait à Higuain de se débarrasser d’une pression supplémentaire.
Miré est le joueur « propre » par excellence. Toujours motivé et prêt à donner le meilleur de lui-même, il a rarement déçu les tifosi de la Juve, qui l’admirent beaucoup. Joueur de qualité et indiscutable titulaire de la Vecchia Signora, son alliance avec Matuidi au milieu de terrain fait des ravages (et des jaloux). N’ayant joué que dans quatre clubs dans sa carrière, on peut espérer une certaine fidélité de la part du pianiste. Une fin de carrière comme son mentor, Andrea Pirlo ? On espère qu’il continuera de nous impressionner et de presque faire l’unanimité chez les supporters juventini. Il est en tout cas le symbole de la renaissance du poste de regista, mis de côté pendant quelques temps, aujourd’hui de retour pour une durée indéterminée.
BONUS : on est généreux, alors on vous fait cadeau de cette vidéo d’une des plus belles passes de la saison de notre Miré. Rincez-vous les yeux !