Gigi Buffon et Andrea Agnelli avaient convoqué la presse ce jeudi à Vinovo pour une annonce attendue sur l’avenir du plus grand gardien de tous les temps. 

Une journée particulière

« Je voudrais avant tout remercier Andrea Agnelli, a déclaré Buffon, qui est bien plus qu’un Président pour moi : ces dernières années nous avons développé un rapport unique, fait de proximité, partage et amitié. Des facteurs comme l’honnêteté, la loyauté, la lutte féroce contre l’hypocrisie sont des dénominateurs communs qui nous ont unis. Sa présence, ainsi que celle de la direction et de Giorgio, qui héritera avec beaucoup de mérite du brassard de capitaine, sont un grand honneur et un grand plaisir pour moi ».

« Aujourd’hui, c’est une journée particulière, riche d’émotions, mais je l’aborde avec beaucoup de sérénité, de joie et de satisfaction. Des sentiments nés d’un parcours extraordinaire et magnifique que j’ai eu la chance de partager avec tant de personnes qui m’ont vraiment aimé. J’ai reçu cet amour jour après jour en essayant de tout faire pour le rendre au mieux ».

L’annonce

« Le match de samedi sera mon dernier match avec la Juventus. Je considère que c’est la meilleure façon de finir cette magnifique aventure, après de nouvelles victoires importantes et avec la proximité et l’accompagnement du Président ainsi que du peuple juventino ».

« Ma crainte était d’arriver à la fin de ce parcours avec la Juve comme un ‘assisté’ ou comme un joueur qui n’avait plus d’énergie dans le moteur. Ça ne s’est pas passé comme ça et je suis fier d’avoir pu m’exprimer sur le terrain jusqu’à l’âge de 40 ans, en maintenant des prestations à la hauteur de mon nom et de celui de la Juventus. C’est la plus grande gratification et pour cette raison, je suis serein et heureux au moment de prendre cette décision ».

Les dernières saisons

« A 32 ans, quand tout le monde pensait que Buffon était arrivé au terme de l’âge d’or de sa carrière, j’ai trouvé en moi et grâce au club la force pour rendre cette grande carrière unique. Et il y a huit ans, c’était impensable, même pour moi, de me retrouver ici avec autant de satisfactions et de trophées en plus. Mais la beauté de se battre pour un défi est l’essence de la vie, et en particulier celle d’un sportif ».

« Je veux remercier la famille Juventus. Si à 40 ans je suis encore sur le terrain, c’est uniquement le mérite de la Juve et de sa philosophie unique au monde. Une philosophie que j’ai adoptée, que je garderai dans le futur, même après le football si cela doit m’être utile. Au-delà des trophées et de tout ce qu’elle m’a donné, c’est une très grande leçon de vie pour moi et je la remercierai pour toujours ».

Le futur

« Samedi, je jouerai mon dernier match avec la Juventus et c’est la seule chose sûre. Il y a encore 15 jours, j’étais sûr que j’aurais mis un terme à ma carrière. Aujourd’hui, de nouvelles propositions intéressantes sont arrivées, à la fois sur le terrain et en dehors. De toutes ces offres hors du terrain, la plus importante est celle du Président Agnelli ».

« Je prendrai ma décision définitive la semaine prochaine, après trois jours empreints d’émotions. Je suivrai ce que me dictent ma nature et mon tempérament. Ce qui est sûr, c’est que ce ne sera pas en Italie. Peu importe ce qui arrive, je continuerai à être serein ».

« Un autre club ? Cela dépendra de l’importance du projet, des motivations qu’il pourrait transmettre et de mon état physique. Il y a beaucoup de réflexions que je dois faire sans me laisser conditionner par la fougue et l’excitation du moment. Je ne suis certainement pas quelqu’un qui pense à finir sa carrière dans un championnat de troisième ou quatrième catégorie parce que je suis une bête de compétition et sincèrement, je ne pourrais pas évoluer dans un contexte dans lequel je ne me sentirais pas à mon aise ».

La Nazionale

« Si Buffon est devenu un problème il y a trois mois, je n’ose pas imaginer ce qu’il en est maintenant. Et donc par extension six mois ou un an plus tard… Ca deviendrait quelque chose de compliqué à gérer, quelque chose dont je veux m’éloigner car je ne pense pas le mériter. Et puis je pense que la Nazionale a déjà des jeunes et grands gardiens qui ont besoin de prendre de l’expérience ».

« Je ne serai pas sur le terrain contre les Pays-Bas. La Nazionale est une autre parenthèse qui a caractérisé mon parcours et ma vie footballistique. Les personnes qui ont composé la direction et l’équipe m’ont donné le meilleur d’elles-même alors que nous combattions ensemble pour les résultats. Je n’ai pas besoin d’autres témoignages d’estime, d’affection et de célébrations particulières ».

L’héritage

« La Juve a Szczesny, un gardien de très grande valeur, au moins aussi fort que moi et avec 13 ans de moins. C’est un garçon intelligent, qui a voulu apprendre ce que cela signifie d’être dans le vestiaire de la Juventus. Il a de nombreux exemples dont il peut s’inspirer. Le club sait programmer le futur, qui, comme le présent et le passé, sera un futur gagnant ».

« Je n’ai aucun conseil à donner à Giorgio. Nous avons vécu en symbiose pendant 13 ans, dans le vestiaire et sur le terrain. Giorgio incarne à la perfection ce que doit être le Capitaine de la Juve. Je lui souhaite bonne chance, avec beaucoup d’affection. Tous les records d’invincibilité ne sont pas seulement les miens mais je les dois en grande partie à mes coéquipiers et surtout à quelqu’un comme Giorgio, qui a toujours été une certitude. Je le remercie énormément et je suis sûr qu’il fera ce qu’il y a de mieux pour la Juve et ses tifosi ».

Une sanction de l’Uefa

« Je pense qu’une suspension après ce qu’il s’est passé à Madrid serait logique. Sur le terrain, je continue de penser que l’arbitre a décidé de sortir un carton rouge que je n’ai toujours pas compris aujourd’hui. Pour ce que j’ai dit en dehors du terrain, et comme je l’ai expliqué quelques jours après, il est évident que je suis allé trop loin et j’en suis extrêmement déçu parce qu’en 23 ans de Ligue des Champions, je n’ai jamais été ni expulsé, ni suspendu, et c’est la raison pour laquelle je pense que j’ai toujours fait preuve d’éducation et de sportivité avec tout le monde ».

« C’était une situation particulière et à distance de quelques jours, je dirais que le Buffon de ce soir-là, avec les sentiments l’âme anéantie, ne pouvait pas dire autre chose. C’est clair que je suis déçu d’avoir offensé l’arbitre. Parce qu’il fait un métier difficile, mais si je l’avais vu ne serait-ce que deux jours plus tard, je l’aurais pris dans mes bras en lui demandant pardon mais en restant fidèle à mes pensées. Mais rien de plus, je n’ai pas de rancœur en moi  ».

Les mots d’Agnelli

« Trouver les mots a été difficile. Gigi est une personne altruiste, charismatique, transparente, ambitieuse. C’est un ami et c’est le Capitaine. Il est allé en enfer avec nous et il est revenu au paradis. Nous lui en serons toujours reconnaissants ».

« Gigi est une des personnes qui a le plus fréquenté mon domicile ces dernières semaines et nous avons tout décidé ensemble. Il a des propositions pour des rôles sur le terrain et en dehors. De notre côté, il aura toujours notre soutien le plus total peu importe la décision qu’il prendra ».

« Je tiens à te remercier pour ces 17 dernières années. Profite bien de l’Allianz Stadium, tout comme l’Allianz Stadium profitera de toi. Merci, fino alla fine ».

« Dans un football global qui ne cesse de changer, les icônes existent encore et Gigi en est la preuve. Tu représentes 20% des 100 ans de notre famille. 30% des trophées remplissant le Musée t’appartiennent. T’avoir et raconter ton histoire nous a fait vivre de grandes émotions. Tu mérites les applaudissements de tout le monde ».

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