C’est acté, Kingsley Coman est désormais totalement Bavarois. Après 2 années de prêt, Le français rejoint à titre définitif le Bayern Munich contre l’enveloppe de 21 millions d’euros qui constituait l’option d’achat. Que retenir du passage en bianconero de « King » ?
C’était un lundi d’été 2014. Le 7 Juillet plus exactement, la Juventus officialise l’arrivée dans ses rangs de Kingsley Coman, arrivé libre (donc gratuitement) du Paris Saint-Germain, encore une belle affaire à zéro centime signée Monsieur Beppe Marotta. Pas de présentation grandiloquente, une simple brève sur le site officiel suffit à présenter celui que l’on qualifie pourtant de futur crack mondial. Le jeune français, 18 ans à ce moment-là, signe alors pour un quinquennat à la Juve.
Formé au Paris Saint-Germain et intégré au groupe pro par Carlo Ancelotti himself, Kingsley quitte très tôt le nid francilien car gêné par la hiérarchie en place dans le vestiaire. Fraîchement débarqué à Vinovo, il s’empare du numéro 11 et se retrouve titularisé par Max Allegri lors de la 1ère journée de Serie A édition 2014/2015, lors d’un déplacement contre le Chievo. Aligné sur le front de l’attaque avec Carlitos Tevez, le français fait alors étalage de son talent évident, entre sa vitesse, sa percussion, et ses facilités techniques. Il rend une copie très propre et sans doute pense-t-il avoir fait le plus gros du travail pour convaincre son coach. C’est sans connaître Mister Allegri.
L’HOMME PRESSÉ
Parce que les semaines suivantes, Coman les verra passer depuis le banc. Deux raisons à cela ; la première, c’est que le coach Toscan est très méticuleux, perfectionniste, et forcément exigeant, et encore plus quand il s’agit de jeunes joueurs. Allegri laisse donc à Coman le temps de s’adapter au jeu italien, et au niveau de jeu exigeant qu’est celui de la Juventus, forcément très différent de celui qu’il pratiquait en France jusqu’alors. Dybala et Rugani peuvent eux aussi en parler, eux qui ont pourtant joué une saison entière en Serie A avant d’arriver à la Juve. Seconde raison, le français rentre mal dans le schéma en 3-5-2 de l’équipe cette année-là. Pourtant Allegri l’assure ; il compte sur Coman dans l’avenir.
#TeamStreamingRusse.
Mais le jeune King s’impatiente et vit mal sa situation, et doit parfois se contenter de miettes, comme ce match de coupe d’Italie contre L’Hellas Verona, où il propulse un missile après avoir effacé deux défenseurs depuis son côté gauche. « Parmi les cinq attaquants (Coman, Morata, Tévez, Giovinco, Llorente, ndlr), c’est actuellement le plus sacrifié, mais c’est un garçon qui a un grand avenir devant lui, un joueur rapide, technique, qui peut mettre les adversaires en difficulté à certains moments du match » lâchera Allegri à son sujet. Des paroles qui ne suffisent pas à apaiser son impatience. Bilan de la saison : cinq titularisations sur ses quatorze apparitions en Serie A. Et quand on y regarde, pour un jeune de 18 ans qui débarque dans un club avec le standing de la Juventus, c’est plutôt pas mal.
JEUNE ET AMBITIEUX… PARFOIS VICIEUX
La saison 2015-2016 débute, et Allegri assure cette fois compter sur l’ex-parisien. Preuve en est, Coman est titulaire lorsque la Juve commence sa saison par une défaite au Stadium face à l’Udinese (0-1). Des rumeurs l’envoient depuis plusieurs semaines du côté du Bayern, ce que Max Allegri confirmera le 29 Août à la suite du match contre la Roma.
.@OfficialAllegri: "#Coman will be leaving the club, he wanted to go." #RomaJuve
— JuventusFC (@juventusfcen) August 29, 2015
Prêté pour deux ans aux Rekordmeister, Coman rejoint Arturo Vidal et réussit à se faire sa place sous l’égide de Guardiola. Dès lors, il ne montre aucune envie de remettre les pieds à Vinovo un jour et exprime à plusieurs reprises son envie de rester en Allemagne, où il dit ressentir « moins de pression ». Pire encore, lorsque la Juventus et le Bayern se croisent en Champions League pour un huitième de finale d’anthologie, il est celui qui enterre définitivement les espoirs des Bianconeri en signant le 4e but munichois et célèbre même son but.
Depuis son arrivée à Munich, Coman a vécu ses premières sélections en Bleu et a même participé à l’Euro 2016. Après une première belle saison avec Guardiola (6 buts, 11 assists), Coman est clairement dans le moins bien avec seulement 2 petits buts cette saison avec Ancelotti. Le Français n’est pas aidé par des blessures de longue durée ainsi que les retours en forme de Robben et Ribery, notamment. Cela n’a pas dissuadé le Bayern de lever son option d’achat contre une enveloppe de 21 millions d’euros, sans compter les 7 millions du prêt payant. On ne retiendra pas grand-chose de son passage en bianconero, si ce n’est la sensation d’un rendez-vous manqué d’un joueur ambitieux qui voulait s’imposer très (trop) vite dans une équipe comme la Juve. Son passage lui a tout de même permis de remporter un Scudetto et une Coppa Italia à son palmarès personnel.
Le petit « King » a oublié de se faire prince en voulant devenir trop vite Roi. Tant pis. Cela n’empêche pas, bien évidemment, de lui souhaiter le meilleur pour la suite, sauf contre la Juve.