Des défenseurs de talent, la Juve en a connu. Mais Paolo Montero restera à jamais une personnalité unique et inimitable. Il est difficile de cerner l’arrière uruguayen en quelques mots mais voici dix citations pour mieux connaître ‘Pigna’ Montero. 

Pour en savoir plus : Paolo Montero : force et honneur

1 La terreur des attaquants

David Trezeguet est un homme chanceux. Il n’a jamais eu à affronter Paolo Montero en match. Et il s’en réjouit presque.
« C’était une très belle personne. Il était l’un des éléments les plus importants du vestiaire. Il te faisait comprendre ce qu’était la Juventus. Pour lui, il n’y avait que le dimanche qui comptait : pendant la semaine tout le monde était libre mais le dimanche, tu savais que tu pouvais compter sur un gros joueur. Les adversaires avaient peur. Je voyais la terreur dans les yeux des attaquants, ils s’écartaient quand il y avait Paolo dans les parages. Sa technique était la suivante : la première intervention devait toujours être dure pour tout de suite marquer son territoire. Et il parlait constamment à ses adversaires, il les rendait fous. Il était vraiment très craint ».

Grand romantique, Paolo déclare sa flamme à Zamorano.

2 Le code d’honneur

Paolo Montero est un homme de principes. Avec un « code d’honneur » comme le raconte Carlo Ancelotti :
« Un matin, à quatre heures du matin à l’aéroport de Caselle, alors que nous revenions d’Athènes, où nous venions de jouer un très mauvais match de Ligue des Champions contre le Panathinaikos, nous avons rencontré un groupe de garçons qui ne nous voulait pas que du bien. Au passage de Zidane, ils l’ont poussé et cet acte les a condamnés. Pas à mort, mais presque. Montero a vu la scène de loin, il a enlevé ses lunettes avec une élégance que je ne lui connaissais pas puis les a mises dans une boîte. Un beau geste mais un terrible signal parce qu’en l’espace de quelques secondes, il s’est mis à courir vers ces ingrats et les a recouverts de coups, bien aidé aussi par Daniel Fonseca, un autre qui ne se faisait certainement pas prier. Paolo adorait Zizou, et moi j’adorais Paolo, il avait le coeur et l’esprit sain. C’était une canaille mais il avait son code d’honneur ».

Zidane toujours reconnaissant envers son « bodyguard »

3 Soirée trop arrosée (1)

Preuve de l’amour d’Ancelotti envers Montero, il intervient en personne pour sauver sa tête après une soirée un peu trop arrosée.
« Une fois, pendant la pré-saison, Ancelotti nous avait laissé une soirée libre. Moi j’ai exagéré et le jour suivant, je me suis présenté à l’entraînement dans de piètres conditions. A tel point que la société avait dit aux journalistes que j’étais malade. Ils voulaient me virer mais heureusement, le mister a insisté pour que je reste et il m’a sauvé ».

4 Football vintage

Paolo Montero, c’est aussi une époque révolue. Quand les querelles entre joueurs se réglaient à l’abri des regards.
« A la fin des matchs contre certaines équipes, nous allions toujours dans le vestiaire adverse pour chercher la baston. Une fois, je me suis pris la tête avec Toldo et, lui qui était beaucoup plus gros que moi, a cherché à me donner un coup de poing. Heureusement, il ne m’a pas touché parce que je me suis baissé. Donc je lui ai rendu son coup mais lui aussi l’a évité. A la fin, Davids Tudor, Iuliano et tous les autres sont venus mais il n’y avait aucun problème. Ca arrive toujours ce genre de choses. Notamment avec la Salernitana, quand Gattuso y jouait par exemple. Contre le Milan en revanche, il y avait le plus grand respect, on ne s’est jamais cherché ».

Du genre impatient, Montero n’attendait pas toujours d’être rentré au vestiaire pour distribuer les pains.

5 Un type dur mais pas méchant…

Ne luis dîtes pas qu’il est méchant !
« Je suis comme ça. Mais ne dites pas que je suis méchant. Ca, il n’y a que mes parents qui peuvent le dire. Le fait est que je joue toujours pour gagner : dans les vestiaires, je serre la main de mes adversaires mais sur le terrain, il n’y a pas de cadeaux ».

6 … Et qui assume ses responsabilités

Dans les grands matchs, il y a ceux qui tremblent. Et ceux qui assument leurs responsabilités. En 2003, Montero a tiré mais raté. Comme on dit, il n’y a que ceux qui tentent qui échouent.
« J’y ai tellement repensé. Je n’en avais encore jamais tiré en matchs officiels. Mais à la fin du match, le coach Lippi vient vers moi et me dis ‘Paolo, tu t’en sens capable ?’. Qu’est-ce que j’aurais pu répondre ? J’aurais tout fait pour gagner ce soir-là. Tout ».

En 2003, Montero avait pourtant marqué en Ligue des Champions un de ses sept buts avec la Juventus.

7 Soirée trop arrosée (2)

La charnière Iuliano-Montero devait faire des ravages en boîte de nuit ! On en regrette presque l’absence des réseaux sociaux.
« A chaque fois qu’on gagnait, on prenait tout de suite la voiture pour Milan. J’en ai vécues des fêtes, mais aujourd’hui je suis marié et je ne peux rien raconter. Que de soirées avec mon ami Mark (Iuliano ndlr). C’était un vrai dragueur, et moi j’étais son ailier. Quand on allait danser et qu’on rencontrait des tifosi de la Fiorentina et du Torino, il se passait toujours quelque chose. Une fois, à Viareggio, on en est venu aux mains et ils nous ont sorti de la boîte de nuit mais heureusement, j’ai convaincu Mark de laisser tomber parce qu’ils étaient une dizaine et ils nous auraient recouverts de coups ».

8 Record et Dignité

Paolo Montero détient un record en Serie A : il est le joueur le plus expulsé. 16 cartons rouges pour lui dont 13 directs.
« J’ai peut-être le record d’expulsions mais moi au moins j’ai une dignité : je n’allais pas pleurer vers les journalistes comme certains le font aujourd’hui… »

Certains de ses cartons rouges sont sévères. Ici, on voit bien qu’il joue le ballon.

9 Chouchou d’Agnelli

Quand on demande à Andrea Agnelli qui est son joueur préféré, ce dernier répond Paolo Montero.  « Pablo est le numéro un » disait-il chez Sky en juin 2016.
« Je remercie Andrea. Quand je l’ai connu, il était adolescent et maintenant il fait des choses incroyables à la tête de l’équipe. Il aurait pu préférer Zidane, Del Piero ou n’importe quel autre fuoriclasse et pourtant il a choisi quelqu’un de ‘normal’ comme moi. Peut-être parce que, d’une certaine manière et je le dis avec beaucoup d’humilité, ‘je suis’ la Juve. Dans le sens que je représente toute l’envie de lutter et gagner de ce grand club ».

10 L’esprit Montero en une phrase

« Ou le ballon passe, ou la jambe passe. Mais jamais les deux ».

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