Demain Pescara affrontera la Juventus et Simone Pepe se retrouvera face à son ancien club, ses amis et ex-coéquipiers, et les tifosi qui l’ont toujours soutenu durant son passage en bianconero de 2010 à 2015. Passage marqué par une longue blessure à la cuisse, mais aussi par 95 présences et 13 buts. Encore très attaché à ses anciennes couleurs, c’est aux micros de la Gazzetta dello Sport qu’il s’est confié sur le match qui l’attend face à la Juventus.
Pepe, pourquoi es-tu encore amoureux de la Juve ?
« Parce que c’est quelque chose de différent de tout le reste. Quand on est en dehors de ce monde, on entend toujours parler de leur mentalité. Ça parait être un discours exagéré mais lorsqu’on y entre, on comprend ce que cela signifie : c’est l’histoire qui se transmet. Tu dois gagner parce que ceux qui sont passés avant toi l’ont fait et ceux qui passeront après le feront aussi. »
Tu as gagné 4 scudetti avec la Juve : lequel de tes ex-coéquipiers durant ces années était le plus surprenant ?
« Je pourrais dire Pirlo et Buffon : mais ils ne peuvent rentrer dans aucune case. Du coup je dirais Vidal : même l’entraînement était plus intense avec lui. Il emportait l’équipe 20 mètres en avant avec son pressing même si c’était parfois brouillon. Si je devais donner un autre nom je dirais Vucinic. »
Tu as marqué le soir où sont nés le 3-5-2 et la BBC : la Juve doit-elle passer à autre chose désormais ?
« Novembre 2011, contre le Napoli. Conte me dit : on change de module, tu veux jouer mezzala ou externe ? La force de ce module était et est encore la BBC et le gardien : on ne peut pas renoncer à eux. Maintenant il y a aussi Benatia et Rugani, ce sera très difficile pour Pescara contre ces gens là. »
Qu’est-ce qu’il faut à la Juve pour réussir en Ligue des Champions ?
« Ce peut être la bonne année. Comme durant la première année d’Allegri, il faut prendre confiance petit à petit et puis surprendre les adversaires. Le jour après la finale de Berlin, j’étais dévasté même si j’apparaissais peu dans l’équipe. »
De toi et Lichtsteiner à Cuadrado et Dani Alves : il y a une transformation génétique sur le côté droit à Turin ?
« Ce sont des joueurs plus tacticiens et ordonnés, là où il y avait peut être plus de qualité et de folie. J’ai joué avec Cuadrado à l’Udinese : il jouait défenseur latéral et moi sur l’aile, il montait beaucoup et je le couvrais. A propos de côté droit, en arrivant après Camoranesi, j’étais souvent embarrassé. Je voulais dire aux gens : excusez-moi, je ne suis pas aussi bon que lui. »
Comment te sens-tu maintenant à Pescara ?
« Bien, je suis en cours d’acclimatation. Oddo est un grand entraîneur. J’ai eu quelques problèmes physiques et pour quelqu’un comme moi, sans une bonne condition, cela embrouille un peu la vue des choses. C’est pour cela que je n’ai pas joué titulaire encore, mais j’espère que cela arrivera vite. »
Comment appréhendes-tu le match face à la Juventus ?
« Ce sera un match d’une difficulté extrême car nous jouerons contre une équipe qui est forte dans tous les secteurs du terrain. Le moment que traverse Pescara est compliqué mais nous devons en sortir tous ensemble en essayant de se compléter et de corriger les erreurs. Je crains tout de la Juve car je connais bien leur force et leur mentalité gagnante. Ce ne sera jamais un match comme les autres pour moi. J’y ai passé les années footballistiques plus belles de ma vie, j’ai gagné tant de trophées et j’ai fait partie d’un groupe et d’une Société top à laquelle je suis très lié. Le rapport avec les tifosi de la Juve ont aussi été fantastiques, ils m’ont apprécié avant ma blessure et sont restés proches de moi quand j’en avais besoin lorsque j’ai été absent si longtemps. C’est pour cela que ce rapport d’affection et d’estime existe entre eux et moi, j’en suis très fier et je les remercierai toujours pour cela. »