Andrea Pirlo a accordé hier une longue interview à Tuttosport. Le sujet principal ? Les ambitions clairement affichées de la Vieille Dame qui assume son statut de favori et désire coûte que coûte conquérir la Ligue des champions cette année.
Agnelli l’avait déclaré en début de saison: le but sera de remporter la Ligue des champions. Des paroles claires et sans ambiguïté que Pirlo a commenté : «Je suis souvent en contact avec le président, nous avons un très bon rapport. C’est un Agnelli, mais c’est avant tout quelqu’un de simple et de fantastique : il traite les employés du club de la même manière qu’il traite les champions. Il a raison de dire que le but, c’est la Ligue des champions. Les Bianconeri partent favoris avec le Real Madrid qui a gagné les trois dernières éditions. Il y a aussi Manchester City, le PSG et Barcelone.
Un petit conseil au passage ? «Pour gagner la Ligue des champions, trois choses sont nécessaires : une équipe forte, et la Juve en est une, une bonne condition en mars-avril et une pointe de chance».
L’ancien bianconero ne s’étonne pas de cette sortie. Pour lui, ce n’est que la suite logique des choses : «La Juventus est un grand club historique. J’ai tout de suite compris que la direction avait un projet ambitieux en tête, elle venait tout juste de construire un nouveau stade pour recommencer à gagner en Italie et en Europe. En le vivant de l’intérieur, comme ce fut le cas pour moi, on n’est pas surpris du parcours du club et de ses victoires : lorsque l’on gagne, on ressent de belles choses et on a envie de continuer. La Juve a réussi durant ces années à s’améliorer encore et encore».
Et par s’améliorer la Juve a entendu cet été «recruter l’un des meilleurs joueurs du monde»: «Au début, je pensais qu’il s’agissait seulement d’une rumeur estivale, comme il y en a beaucoup», explique Pirlo. «Ensuite, j’ai appelé Paratici et il m’a dit : – C’est vrai, nous sommes en train de négocier pour lui –. Je l’ai félicité, ainsi que Marotta et Agnelli. Mais je n’éprouve pas de nostalgie; durant ma carrière, j’ai eu l’occasion de partager le vestiaire avec beaucoup de Ballons d’Or».
Avec un compteur qui reste bloqué à zéro. Pirlo tient à rassurer : «Les phénomènes s’aident tout seuls : il restent calmes et pensent à travailler. Ronaldo n’a pas marqué lors des trois premiers matchs, mais peut-être que lors des cinq prochains, il mettra dix buts».
D’ailleurs, Pirlo le prédit, le capocannoniere, ce sera «Ronaldo ou Icardi, avec environ trente buts».
«Je ne sais pas si Cristiano aime être seul en pointe, il préfère plutôt partir de la gauche, il a besoin de quelqu’un qui joue près de lui. Mandzukic est le partenaire idéal».
Laissant ainsi Dybala de côté? L’ancien turinois exhorte au contraire le jeune Argentin a ne pas accepter son sort et à s’impliquer outre mesure. «Il y a beaucoup de matchs, et il a de très grandes qualités. Ce n’est simple pour personne d’accepter de ne pas être titulaire, et Paulo fera tout pour jouer le plus possible. S’il se met à s’entraîner avec la même envie que Ronaldo, ce sera compliqué de le laisser sur le banc. Quand on ne joue pas, c’est parce qu’il faut faire plus. Il doit y mettre du sien: les qualités de Dybala sont indiscutables. Pour devenir un joueur fondamental pour la Juventus, il faut qu’il trouve quelque chose en lui, et il doit le faire avant tout pour lui-même».
Cependant, l’arrivée de Cristiano Ronaldo ne doit pas éclipser celle d’autres joueurs tout aussi important. L’une des grandes nouvelles du mercato a en effet été le retour de Bonucci : «Ça m’a surpris, je ne pensais pas qu’il parte du Milan la première année. Mais la Juventus cherche les joueurs les plus forts et Bonucci est l’un des meilleurs à son poste».
Beaucoup de rumeurs affirment que la grande nouvelle du prochain mercato sera le retour de l’un des autres anciens prodiges de la Vieille Dame, Paul Pogba. «Je ne serais pas surpris parce que la Juventus, comme je l’ai dit, cherche les plus forts et si l’un d’entre eux s’en va, ce n’est pas dit qu’il ne revienne pas».
Un banc de plus en plus difficile à gérer pour un entraîneur sur lequel le Maestro ne tarit pas d’éloges. «C’est l’un des meilleurs, avec la Juve il s’est très bien débrouillé, il a beaucoup gagné. Il lui manque seulement la cerise sur le gâteau : la Ligue des champions. Il a progressé par rapport à sa première année au Milan : il a plus d’expérience et plus on gagne, plus on acquiert de conscience. J’aime le fait qu’il sache varier les systèmes de jeu sur la base des caractéristiques des joueurs. Et ne pensez pas que ce soit facile de gérer un vestiaire pareil à celui de la Juventus, bien au contraire. Il est très doué pour ça».