Si le onze titulaire qui doit dominer l’Europe est connu et a fait ses preuves en 2018, les absences cumulées de Pjanic et Mandzukic (puis de Bonucci et Chiellini) ont fait mal à notre Juventus en ce début d’année 2019. Les dernières mauvaises prestations inquiètent, les plans B, C et D de Max Allegri n’ont pas été efficaces.
La vieille dame et CR7 nous ont donné faim, très faim. Et comme souvent, beaucoup de Juventini gardent un gout de trop peu. La victoire face à la Lazio, exceptionnelle par son scénario réécrit en cours de match par un auteur au mental d’acier, n’a pas fait que des heureux. Allegri, lui, en a tiré une leçon : en cas d’absence de Pjanic, la Juventus jouera désormais avec un double pivot, comme contre le Chievo Verone.
Emre Can étincelant puis décevant
Contre cet adversaire, d’un autre calibre que la Lazio, la Juventus avait brillé, notamment grâce à Emre Can et Dybala, excellents. Au Stadio Olimpico de Rome, l’Allemand a par contre livré sa pire prestation avec le maillot de la Juventus. Pointant son manque de rythme, Allegri a pris la responsabilité de ce mauvais match.
Avec l’abondance de (bons) joueurs offensifs, on imaginait la vieille dame abandonner son milieu à trois cette saison. Mais avant Juventus – Chievo Verona, Allegri n’avait choisi que trois fois de disposer un double pivot, et pas dans les plus grosses affiches de la saison. Chaque fois, Pjanic était titulaire.
Pjanic – Khedira contre le Chievo Verona / 18 août / victoire 2-3
Pjanic – Matuidi contre le Young Boys de Berne / 2 octobre / victoire 3-0
Pjanic – Bentancur contre la SPAL / 24 novembre / victoire 0-2


Dans le rôle du regista, Pjanic a atteint le niveau expert. Difficile pour Emre Can ou Bentancur (ou même pour les plus grands milieux de terrain) de l’imiter. Compliqué, aussi, de jouer sans lui, comme s’il était sur le terrain. Tout en simplicité, le Bosniaque donne le tempo, se déplace bien pour recevoir le ballon ou permettre à d’autres de le contrôler. Il crée, fait des différences depuis son camp. Forcément, ses absences déforcent la Juventus…sauf si le plan B est bon.
En privilégiant le double pivot, Allegri se donne la possibilité de placer un joueur offensif en plus et donc de disposer d’un trio composé de Ronaldo, Dybala, Douglas Costa, Cuadrado ou Bernardeschi, voire Cancelo. Cancelo qui, à son poste de prédilection sur le côté de la défense, amène aussi un énorme plus à la construction. Au terme de la victoire face à la Lazio, Allegri avait déjà fait son choix.
Le bluff face à l’Atalanta ?
Avec Pjanic sur le banc, Max Allegri avait finalement choisi de placer Bentancur en regista avec Matuidi et Khedira devant lui, pour affronter l’Atalanta en coupe d’Italie. La Juventus a alterné le moyen et le mauvais, mais a globalement été dominée dans le milieu du jeu. Le 3-0 encaissé a fait mal et a remis en lumière les carences de Khedira, notamment. Avec des jambes lourdes, l’équipe n’a pas été en mesure de contrôler le ballon… Celle-là, elle a fait mal…
Une défense (trop ?) inédite face à Parme
De retour à domicile contre Parme, Allegri pouvait replacer Pjanic devant la défense et Mandzukic devant. Avec Ronaldo, Matuidi et Cancelo, cinq titulaires de 2018 étaient sur le terrain. En première période, la vieille dame a complètement écrasé Parme dans son rectangle. Malgré la relative faiblesse de l’adversaire, une telle domination n’est jamais anodine. A la pause, la Juve n’était en avance que d’un but malgré les nombreuses possibilités.
Plus bousculée en deuxième période, la vieille dame a encaissé trois buts, dont les responsabilités sont chaque fois collectives. Heureusement, Ronaldo et Rugani avaient eux aussi marqué… Ce match nul concédé dans les dernières secondes du match est une nouvelle petite claque. Avec un quatre défensif inédit et Khedira à nouveau titulaire, la bande à Allegri n’est pas parvenue à prendre plus qu’un point.
En conclusion, seul le onze titulaire a vraiment fait ses preuves sur la durée, et les absences cumulées de joueurs cadres sont arrivées après une préparation hivernale intense. Dans le même type de match, la vieille dame s’en est sortie face à la Lazio, pas contre l’Atalanta. Face à Parme, un bloc défensif trop inédit a empêché l’équipe de prendre trois points mérités. Mais ces expérimentations, qui ont aussi eu le mérite de donner du temps de jeu à (presque) tout le monde, sont des passages obligatoires d’une saison qui se veut mémorable.