Chelsea est champion d’Angleterre, le Real Madrid est champion d’Espagne, le Spartak Moscou est champion de Russie, l’Equipe de France enchaîne les victoires et a échoué à un pas de l’Euro. Toutes ces équipes ont une chose en commun : elles sont entraînés par des anciens juventini.

Génération Lippi

Zinédine Zidane, Antonio Conte, Massimo Carrera et Didier Deschamps ont tous les quatre joué à la Juventus dans les années 90, sous les ordres d’un des plus grands entraîneurs italiens de l’histoire : Marcello Lippi. Si ses apports ont profondément marqué l’histoire de la Juventus, y-compris après son départ , ils sont aussi entrain de laisser une trace à l’échelle de l’Europe, alors que ses disciples enrichissent leur palmarès. « Je regarde les milieux que j’avais à l’époque et oui, ils sont plutôt pas mal comme coaches, non ? » a récemment déclaré le mister.

Marcello Lippi a toujours recherché des joueurs qui avaient une vraie lecture tactique des rencontres et qui étaient capables de voir le match de la même façon que lui. Et ainsi, depuis son premier passage à la Juventus, Lippi a créé et inspiré une nouvelle génération d’entraîneurs. Outre Massimo Carrera, Antonio Conte, Didier Deschamps et Zinedine Zidane, on peut aussi mentionner Filippo Inzaghi, sacré champion avec Venise en Lega Pro cette année ou encore Paulo Sousa (Fiorentina), régulièrement annoncé comme le successeur d’Allegri. L’héritage de Lippi n’est cependant pas une garantie de succès : Ciro Ferrara, Fabrizio Ravanelli ou encore Pietro Vierchowod ont connu des fortunes différentes dans ce rôle si particulier.

Le pragmatisme avant tout

Alors que de nombreux joueurs n’évaluent les situations qu’en fonction de leur position, Marcello Lippi a toujours privilégié les profils dotés d’une analyse d’ensemble. C’est notamment pour cela qu’il a construit une partie de ses succès en cherchant avant tout des joueurs polyvalents plutôt que des références à chaque poste. Lippi voyait son équipe comme une mosaïque : l’addition des contributions des joueurs dans un système déterminé. C’est pour cela qu’il n’a pas hésité à laisser sur la touche certains des meilleurs éléments italiens pour la Coupe du Monde 2006, pour favoriser une plus grande cohésion d’équipe. Une qualité dont Zidane s’est inspiré dans sa gestion des stars au Real Madrid, n’hésitant pas à se passer de joueurs talentueux comme James Rodriguez et Alvaro Morata, mais moins bien intégrés dans la globalité de l’équipe.

La patte de Lippi à la Juventus, qui se basait sur un pressing haut et une capacité à couper les lignes de passe associé à une mentalité pragmatique, se retrouve aujourd’hui en Conte et Zidane. « J’aime les équipes qui sont capables de changer de système et de s’adapter aux circonstances, même au cours d’un match », déclarait Lippi. « Je ne m’inscris pas dans la pensée des entraîneurs qui veulent maintenir leur système à tout prix ».

Si les succès de Lippi basés sur des variations tactiques sont nombreux, la finale de Ligue des Champions 1996 remportée par la Juventus fait office d’exemple de référence. Ce jour-là, son équipe a parfaitement su s’adapter à son adversaire, l’Ajax. Lippi aligne un 4-3-3 empreint de sa personnalité, qui ne sera pas destiné à faire le jeu mais bien à déjouer les plans de l’Ajax. Le pressing acharné de Deschamps et Conte au milieu de terrain assuraient une grande liberté à Alessandro Del Piero. Cette même liberté dont a bénéficié Eden Hazard cette saison, grâce au pressing de Matic et Kante.

C’est avec Lippi que la Juventus a connu sa dernière victoire en Ligue des Champions et elle le doit en grande partie à la capacité de Lippi à d’adapter son style en fonction des joueurs. Chaque élément connaissait son rôle dans l’ensemble de l’équipe. Un souci du détail que Conte et Zidane ont tous les deux intégré à leurs travaux sur le terrain. Cette saison, Eden Hazard déclarait ainsi : « Nous savons exactement ce que nous devons faire sur le terrain. Je sais où je dois aller. Les défenseurs savent où ils doivent aller. Mourinho se contentait de mettre son système en place mais nous ne travaillions pas beaucoup dessus. Nous savions ce que nous devions faire car nous savons jouer au football mais les automatismes étaient différents ».

Ne dépendre de personne

L’autre force de Lippi était de faire évoluer son équipe sans dépendre de ses meilleurs joueurs. Alors qu’ils étaient des références à leur poste, Fabrizio Ravanelli, Gianluca Vialli et Paulo Sousa ont été cédés à l’étranger quelques mois seulement après avoir remporté la Ligue des Champions. Pour les remplacer, la Juve a recruté Cristian Vieri et Zinedine Zidane, à leur tour vendus quelques saisons plus tard en générant au passage des profits conséquents pour la Juventus. Et malgré ces départs, la Juve a continué de gagner. Lippi n’a jamais eu peur de bousculer, voire de se passer de ses meilleurs éléments. C’est aussi un trait de caractère d’Antonio Conte qui n’hésite pas à affronter ses joueurs, peu importe leur statut. Quant à Zidane, il a prouvé cette saison par son turn-over qu’il était aussi capable de s’imposer en mettant au repos des cadres comme Cristiano Ronaldo (ce qui n’a jamais été évident au Real).

Mais cet atout de Lippi n’a pas seulement été transmis à ses disciples, il s’est également enraciné dans l’ADN de la Juventus. Massimiliano Allegri a lui aussi montré sa capacité à maintenir une équipe gagnante malgré le départ d’éléments clés, ce qu’il n’avait pas su faire à l’Ac Milan (notamment à cause d’une absence de recrues de qualité). Les départs de Pirlo et Tevez ont vu les arrivées de Khedira et Dybala. Puis, Pjanic et Higuain ont succédé à Pogba et Morata et la Juventus a maintenu son niveau, participant ainsi à sa seconde finale de Ligue des Champions en 3 ans.

Aujourd’hui, les succès de tous ces anciens juventini à travers l’Europe sont la preuve que la Juventus n’a pas seulement marqué l’histoire de son pays, elle a aussi élargi son influence à l’étranger.

Source : https://www.youtube.com/watch?v=05Fz0bQfiYQ

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