Allegri, dès son arrivée, hérite d’un effectif exceptionnel. Pas forcément adoré lorsqu’il prend les rênes du club, le Mister parvient à continuer le travail d’Antonio Conte avec ses joueurs. Retour sur une saison 2014/15 marquée par un Scudetto, une Coppa Italia et une finale de Ligue des champions.
Un championnat largement dominé
C’est une saison survolée qui marque l’arrivée de l’ancien tacticien de Milan à la tête de la Juve, qui permet à celle-ci de gagner son quatrième Scudetto consécutif. 17 points d’avance sur la Roma, meilleure attaque et meilleure défense du championnat, Allegri montre qu’il sait parfaitement gérer l’effectif que lui a légué Antonio Conte (effectif qui, d’ailleurs, fait rêver : Vidal, Tévez, Morata, Pereyra, Pirlo, Pogba…). Aucune défaite à domicile, jamais de défaite avec plus d’un but d’écart, 7 buts encaissés de moins que la deuxième défense (l’AS Roma), et une saison totalement dominée de A à Z. Absolument rien à dire de ce côté, car l’entraineur a su mettre en valeur ses joueurs sans jamais être en mauvaise posture pour aller chercher le titre. Une métamorphose par rapport au Allegri de l’AC Milan.
Une Coppa plus difficilement gagnée
La Vieille Dame d’Allegri commence par affronter l’Hellas Verona en huitièmes de la Coppa Italia. Elle s’impose facilement 6-1 à domicile. Ensuite, dès les quarts de finale, la situation se complique. Opposée à Parme et jouant le match à l’extérieur, la Juve passe 89 minutes à souffrir et à ne pas réussir à marquer, contre le club ayant fini dernier de Serie A. C’est finalement Morata qui délivre le match dans les derniers instants. La compétition avait-elle été sous-estimée par le manager ? Tévez et Buffon, par exemple, n’étaient pas titulaires, tout comme Bonucci. L’entraîneur avait sûrement voulu faire tourner, mais cela a failli lui coûter un trophée ! Les demi-finales ont été tout aussi difficiles. Au match aller, Mohamed Salah passe la défense de la Juventus deux fois, donnant la victoire à son équipe (2-1). Une fois encore, Buffon, Tévez, et cette fois-ci Chiellini ne sont pas présents. Allegri perd donc logiquement le match à domicile, contre une Viola largement dominante. Au match retour, Allegri semble avoir compris la leçon. Si Tévez souffre d’une fatigue musculaire et Pirlo est encore trop incertain pour jouer, le Mister aligne Pereyra, Chiellini, Bonucci et tous les symboles de la Juve (sauf Buffon, qui ne joue que très rarement les coupes), pour renverser la tendance. Et c’est réussi : la Vieille Dame écrase la Fiorentina 3-0, et s’envole en finale. Finale gagnée contre la Lazio (2-1) dans un match largement dominé par la Juve, qui sort le grand jeu à la conquête d’un énième titre.
L’Europe apprend à connaître le Mister
Dans une saison marquée par déjà deux titres pour le club et un nouveau tacticien, la Juve frôle le Triplete. Allegri amplifie ses performances avec une Ligue des Champions presque parfaitement menée. Après avoir fini deuxième de sa poule derrière l’Atletico Madrid, la Juve rentre dans le grand bain. Battant d’abord le Borussia Dortmund 2-1 à domicile, la Vieille Dame remet ça à l’extérieur en écrasant le club allemand 3-0, pourtant réputé pour son public et son jeu à domicile. Ce match est l’un des meilleurs coups de l’entraîneur, et nombreux sont les tifosi qui s’en rappellent aujourd’hui. Après avoir éliminé l’équipe allemande, la Juve se retrouve confrontée à l’AS Monaco, qu’elle bat simplement 1-0 à domicile et tient en échec au retour (0-0). Mais vient la tempête… Le tirage au sort des demi-finales annonce que la Juventus se retrouve confrontée au Real Madrid, roi de la compétition. Et pourtant… après une double confrontation de folie, la Juve l’emporte sur un score de 3-2 au total. Alors que le Real était l’un des favoris de la compétition, la Juve, dirigée par Allegri qui gère, parfaitement ses joueurs (encore une fois), parvient à tenir en échec le club madrilène, et fonce droit vers la finale. Finale qui finit tristement avec une défaite 3-1 contre le FC Barcelone, après un match assez équilibré pourtant, face au club catalan à son meilleur niveau.
Les matchs à retenir
Deux matchs ont vraiment marqué cette saison, et les deux ont été européens. Le premier, c’est sans aucun doute le huitième de finale retour contre le Borussia Dortmund, gagné 3-0. Alors que le premier match avait été gagné 2-1 à domicile, dans la souffrance, le doute est permis quant à la qualification de la Juve. C’est sans compter sur le génie d’Allegri. On remercie Morata et Tévez qui marquent, à eux deux, tous les buts de la double rencontre, et qui aujourd’hui manquent à tous les tifosi. Grâce à eux, le Mister a frappé fort en Allemagne. Face au mur jaune et à un tifo rappelant à la Juve la victoire de Dortmund en finale de la Ligue des Champions 1997 (3-1), l’entraîneur italien est tout de même parvenu à l’emporter.
Avec un but de Carlos Tévez dès les premières minutes grâce à un pressing très fort demandé par Allegri en début de rencontre, la Juve prend un avantage énorme. Allegri remplace ensuite Pogba, blessé avant la demi-heure de jeu, par Barzagli. Un nouvel apport défensif demandé par Allegri pour assurer la victoire et limiter les dégâts en défense. Avec une Juve solide défensivement et basée sur des contre-attaques en majorité, Allegri a encore une fois fait parler le mur de fer du club. De multiples occasions ont été données à Alvaro Morata en début de seconde période, et cela se concrétise finalement à la 70ème minute. Dortmund a 20 minutes pour espérer marquer quatre buts face à une équipe monstrueuse défensivement : mission impossible. Et c’est sans compter sur Carlos Tévez qui achève le club allemand à la 79ème minute en trouvant le chemin des filets, assurant la qualification. Allegri a absolument tout misé sur la défense dès la demi-heure de jeu, tout en s’assurant de l’efficacité des contre-attaques partant des ailes. Comme l’a dit Patrice Evra : « Il nous a montré quelques-uns de leurs circuits de passes et tout s’est passé comme il l’avait prédit une fois sur le terrain. C’était incroyable. Je n’avais jamais eu un entraîneur capable de faire ça ».
Quant à la deuxième rencontre parfaitement menée, c’est probablement le match retour contre le Real Madrid.
Après avoir gagné 2-1 à domicile, la double confrontation était loin d’être gagnée : on connaît la force de l’un des plus grands clubs du monde à domicile, surtout en Ligue des Champions. Buffon, Evra, Chiellini, Bonucci, Lichtsteiner, Pirlo, Vidal, Marchisio, Pogba, Morata et Llorente sont choisis par l’entraîneur : le 4-4-2 par défaut de la saison est mis en place pour tenir en échec le Real. 1 penalty encaissé dès la 23ème minute, des statistiques accablantes : 23 tirs dont 11 cadrés pour le Real, seulement 7 pour la Vieille Dame. 5 hors-jeu du côté de la Juve, montrant la domination du Real sur l’attaque bianconera. Et pourtant, le résultat est là. Grâce à l’égalisation d’Alvaro Morata (encore lui) à la 57ème minute, le club croit encore en la qualification. Le « fino alla fine » est mis en place. Tous les joueurs se mobilisent en défense, enchaînent les arrêts et les contres face à une avalanche de tirs madrilènes, tous sans succès. Allegri remplacera tout de même Pirlo par Barzagli à la 70ème minute, pour assurer le succès de la défense. Les images sont à regarder sans modération, car c’est l’un des plus beaux matchs de l’entraîneur que nous avons eu la chance de voir.
En 2014, Allegri arrive à la tête d’une Juve impériale, d’une équipe encore source des plus beaux rêves qu’un jeune tifoso de la Vieille Dame puisse faire. Il gère parfaitement l’effectif, roulant littéralement sur l’Italie, et impressionnant fortement l’Europe. La saison 2015/2016 et ses enjeux dans le prochain article !