La troisième saison du Mister a été marquée par un début de championnat très compliqué, avec plus de dix points de retard sur le premier du classement, et une remontant inespérée pour aller chercher le titre. Une Supercoupe, un Scudetto et une Coupe d’Italie : Allegri est allé chercher trois titres pour sa deuxième saison. En Europe cependant, le Mister s’incline tristement… Retour sur une grande saison de la Juve, marquée par un échec en Ligue des Champions, qui aura déçu beaucoup de tifosi. Cruel football.

Un début de championnat dans la difficulté, finalement survolé

Alors que la saison est marquée par trois départs majeurs au mercato d’été, Allegri doit faire face à un gros renouvellement au sein de la Juve. Les départs de Pirlo, Tévez et Vidal ont fait verser beaucoup de larmes, mais Allegri a su garder la tête haute. La saison commence sur les chapeaux de roues avec une victoire en Supercoupe d’Italie parfaitement menée, grâce aux buts de deux nouveaux arrivants : Mario Mandzukic, et un certain Paulo Dybala. Cependant, le championnat commence d’une toute autre manière, et les tifosi de la Juve, qui ont un peu perdu la notion de la défaite lors des quatre dernières années, ne sont pas satisfaits du travail du coach. Sur les dix premiers matchs du championnat, la Juve ne sort gagnante que trois fois ! Très insuffisant pour un club de cette envergure : Allegri est-il capable de gérer un effectif un peu moins grandiose que celui de la saison passée ? En championnat, oui. Le 31 octobre 2015, soir de derby, la tendance change. Alors que Pogba permet à la Juve de rester accrochée au Torino pendant le match, Juan Cuadrado, recrue estivale de la Vieille Dame, la délivre à la 94ème minute. Commence alors une série de 15 victoires, interrompue par un match nul contre Bologne en février, mais qui reprend de plus belle avec 10 nouveaux succès. 26 matchs de suite sans défaite pour la Juve, qui remonte à une vitesse fulgurante dans le classement, et décroche le titre avec 9 points de plus que le Napoli. Allegri arrive à nouveau à convaincre, lui qui a su s’adapter, après certes un peu de temps, à l’effectif qu’on lui a donné. Il prouve encore une fois qu’il a une vision du football dont très peu peuvent se vanter.

La Coupe d’Italie moins mise à l’écart que la saison précédente

Pour cette Coupe, Allegri sort le grand jeu. La Juve, qui produit un jeu ultra offensif contre le Torino en huitièmes de finale, écrase ce dernier 4-0 et file vers les quarts. La Vieille Dame se retrouve face à la Lazio, qu’elle doit jouer à l’extérieur : c’est un dur obstacle à ne pas négliger. Lichtsteiner fait le nécessaire en marquant à la 66ème minute, et les bianconeri arrivent donc en demi-finales contre l’un de leurs plus grands rivaux : l’Inter. La Vecchia Signora prend tranquillement l’avantage à domicile en s’imposant 3-0, grâce à Morata et la nouvelle pépite du club, Paulo Dybala. Cependant, rappelons que ce match, opposant la Juve à l’Inter, est surnommé « Le derby d’Italie », et que dans un derby… tout peut arriver. Ainsi, l’Inter arrache les prolongations au match retour en l’emportant 3-0, et les deux équipes filent vers les tirs au but. C’est un sans-faute pour la Juve qui se fait une place en finale, face à l’autre club milanais. Allegri parvient à se défaire des griffes de son ancien club, et l’emporte 1-0 au terme d’un match de folie.

La Ligue des Champions, un faux reflet des performances turinoises

Deuxièmes de leur poule derrière Manchester City (battu à deux reprises tout de même), la Juve se retrouve face à un monstre d’Europe, le Bayern Munich. Ce match est celui qui pourrait symboliser le véritable éveil de la Juve en Europe, alors qu’Allegri a fait rêver tous les tifosi la saison dernière. C’est le match au cours duquel ce magnifique tifo est déployé, pour donner du courage aux joueurs, loin d’être favoris après le départ des trois stars l’été précédent.

Tout ne se passe pas comme prévu, et la Juve s’incline après deux matchs de folie. Menée 2-0 à domicile, ultra dominée pendant 60 minutes et visiblement pas au niveau, la Juve semblait perdue. Pourtant, Dybala en a décidé autrement, et relance le match à la 63ème en trompant Neuer. Allegri fait alors un changement étrange : il fait sortir Khedira, qui était à cette époque à un niveau excellent (car moins utilisé qu’aujourd’hui, et donc moins fatigué), pour faire rentrer Sturaro, qui faisait déjà douter les tifosi. Et pourtant… l’italien parvient à égaliser huit minutes après son entrée en jeu. Inespéré ! Chance ou coup de génie ? Allegri savait visiblement ce qu’il faisait, mais le match retour est un cataclysme. Alors qu’à la 90ème minute, la Juve est encore qualifiée (le score est de 2-1 au tableau d’affichage), le Bayern égalise dans le temps additionnel, puis marque deux buts en prolongation, privant la Juve de rêve européen. Ce match est pourtant, tactiquement, l’un des meilleurs d’Allegri au cours de la saison, même si les joueurs se sont énormément relâchés en fin de match, étant persuadés d’avoir décroché la qualification. Encore et toujours ce problème de mental. 

Les coups de génie de la saison

Le match contre Milan en finale de la Coupe d’Italie et sans aucun doute l’un des plus beaux coups de poker du Mister. Dominé par un Milan qui n’a plus qu’une seule compétition dans laquelle il peut espérer gagner un titre cette saison, Allegri est poussé dans ses derniers retranchements et les deux clubs vont jusqu’au prolongations. Ayant pourtant remplacé Lichtsteiner par Cuadrado vers la fin du match pour accentuer l’agressivité offensive, les 90 premières minutes restent vierges. Alors que le match n’avait vu que trois cartons jaunes distribués jusqu’ici, le rythme s’accélère. Deux cartons sont donnés dans la première mi-temps des prolongations. Allegri prend alors la décision qui va renverser le match : envoyer Morata aux côtés de Dybala, Mandzukic et Cuadrado pour faire plier la défense adverse. Deux minutes plus tard, Morata trouve le chemin des filets après une passe décisive de Cuadrado. Les deux joueurs rentrés sur le terrain pour faire basculer le match l’ont, comme l’avait prévu Allegri, totalement changé. Après ce but, 4 cartons sont encore distribués. Ce match entre les deux équipes, c’est donc : 9 cartons jaunes (5 pour la Juve, 4 pour Milan), 25 fautes de chaque côté, deux remplacements clés et une nouvelle Coppa pour la Juve. Allegri avait encore frappé l’Italie.

Un autre match qui marque la saison d’Allegri est le tristement célèbre retour contre le Bayern en huitièmes de finale retour de la Ligue des Champions. Oui, la Juve a perdu 4-2 et n’a pas été qualifiée en quarts. Non, ce n’est pas la faute d’Allegri. En effet, le tacticien avait parfaitement neutralisé les attaques du Bayern Munich, pourtant beaucoup plus fort sur le papier. Après un match durement mené à l’aller (2-2), la qualification était impossible pour les bianconeri. Grâce à Allegri, les tifosi ont pu y croire pendant plus de 90 minutes, jusqu’à ce que Müller profite de la baisse mentale et physique de la Juve pour aller chercher les prolongations. La Juve, épuisée, n’a pu tenir le reste du match, et on sait tous comment cela s’est fini, malheureusement. Allegri aura tout de même réussi à tenir tête à un Bayern survolté pendant 90 minutes, et on ne peut pas lui en vouloir si ses joueurs ont craqué physiquement en fin de match, face à une équipe objectivement beaucoup plus forte.

La deuxième saison du Mister est marquée par un mercato difficile et le départ de grandes stars du club. Allegri parvient cependant à glisser l’Italie dans sa poche, mais n’est pas à la hauteur de l’Europe cette fois-ci. Avec un effectif bien moins avantageux que celui du Bayern, Allegri a tout de même réussi à tenir tête au géant allemand pendant 90 minutes. L’entraîneur a prouvé qu’il restait un excellent tacticien avec un effectif inférieur à celui de sa première saison, et est parvenu à faire le break en empochant trois nouveaux titres.

On vous laisse sur ce but exceptionnel de Juan Cuadrado et Morata. Frissons garantis.

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