Comparé à Sturaro pour son transfert du Genoa à la Juve, à Verratti parce qu’il a suscité l’intérêt du PSG en jouant à Pescara ou encore à Thiago Motta pour son profil, Rolando Mandragora est surtout un joueur à part entière et avec une forte personnalité. Voici son portrait :
Des débuts compliqués
Rolando Mandragora : « L’Atalanta, Palerme, le Chievo, la Juve, la Roma cinq fois même. J’ai pratiquement fait le tour de l’Italie mais ça ne donnait rien, on aurait dit que personne ne voulait de moi. Puis le Genoa est arrivé et ils ont cru en moi ».
Natif de Scampia, célèbre quartier populaire de la banlieue de Naples, en 1997, Rolando Mandragora provient d’une famille qui respire le football. Son père Giustino gère l’école de football créé par les frères Cannavaro et son oncle est un entraîneur réputé dans la région. La carrière de Mandragora débute dans l’école de football napolitaine Mariano Keller, dont on dit le plus grand bien. Malgré des prestations encourageantes, sa carrière peine à décoller. Il se voit refuser partout où il est testé : au Napoli, à la Roma, à Palerme, à l’Atalanta et même à la Juve, on dit non au petit Rolando, la faute, souvent, à un physique jugé trop léger. En 2011, le Genoa mise sur lui et relance finalement ses rêves de footballeur. En Ligurie, sa carrière prend un autre dimension : d’abord au sein des équipes jeunes puis avec la Primavera et enfin ses grands débuts en Serie A. C’était le 29 octobre 2014, contre… la Juventus, comme un symbole. Au final, Mandragora ne compte que peu de présences avec le Genoa, la faute à une vilaine blessure qui l’a tenu éloigné des terrains pendant quelques mois. Pour acquérir de l’expérience, il est prêté au Pescara, en Serie B, le 25 juillet 2015.
Un pur regista
Fabio Liverani (ancien entraîneur de Mandragora chez les jeunes du Genoa) : « Tactiquement, il a des qualités exceptionnelles, mais l’aspect qui me marque le plus est tout autre : il travaille toujours et constamment pour l’équipe. C’est un professionnel exemplaire« .
Rolando Mandragora est un milieu de terrain gaucher, parfait pour jouer devant la défense mais aussi capable de s’excentrer pour assurer le rôle de mezz’ala. Une capacité à évoluer dans deux rôles qui n’est d’ailleurs pas sans rappeler Claudio Marchisio, qui couvre lui aussi ces deux postes. Ce ne sont pas tant ses qualités techniques, remarquables tout de même, qui impressionnent le plus mais surtout sa personnalité et son intelligence tactique. Deux éléments presque innés chez lui et qui font donc de ce joueur un excellent regista. Mandragora est toujours conscient de sa position sur le terrain et de la situation qui s’offre à lui. Il représente ainsi un excellent point d’appui pour ses coéquipiers, qui n’hésitent pas à lui refiler le ballon dans les moments difficiles d’un match. D’un point de vue technique, il a un pied gauche très propre. En revanche, il a une grande marge de progression sur son pied faible, le droit, qu’il utilise très peu sauf pour des passes ou des gestes simples.
Défensivement, Rolando Mandragora assure également. Il le doit à Gasperini car au Genoa, son rôle était plus de casser les actions adverses que de diriger le jeu, même si il jouait devant la défense. C’est au Pescara qu’il a réussi à montrer ses qualités de regista. Il est rapidement devenu un titulaire indiscutable du 4-3-1-2 choisi par Massimo Oddo, qui n’a pas compté sur lui pour des choix techniques que deux fois cette saison. Ce dernier, contrairement à Gasperini, laisse à Mandragora la liberté de dicter le jeu et également de participer aux attaques pour placer des passes décisives. Mandragora est aussi devenu un cadre des U21 italiens, toujours dans le rôle de regista mais au sein d’un 4-3-3. Récemment, le site international Goal.com l’a aussi inséré à la 24ème place de son top 50 des meilleurs joueurs des U18 au monde.
Quel avenir ?
Daniele Sebastiani (président du Pescara) : » Mandragora a déjà l’air d’être un joueur de 30 ans. Il brûlera les étapes comme Verratti l’a fait, je le vois déjà protagoniste dès la saison prochaine « .
Rolando Mandragora vient de signer un contrat de 5 ans à la Juventus. Marotta et Paratici ont bien fait de bloquer rapidement un joueur si prometteur qu’il avait attiré les convoitises de plusieurs grands clubs italiens et européens parmi lesquels le Paris Saint Germain. Aussi, les bianconeri n’ont pas hésité à investir un montant important sur l’espoir transalpin : 6 millions d’euros tout de suite et potentiellement le double selon les bonus atteints ou non.
Mandragora peut maintenant finir en toute sérénité sa saison sous le maillot biancazzurro de Pescara. Il rejoindra la Juventus cet été et devrait très probablement participer à la première phase de la préparation. Reste à savoir quel futur la Vieille Dame lui offrira la saison prochaine. Deux scénarios semblent se dessiner : soit il sera envoyé en prêt dans une équipe de Serie A pour gagner du temps de jeu de l’expérience, soit il deviendra le vice-Marchisio. On voit effectivement cette saison que remplacer le Principino devant la défense n’est pas chose aisée. Padoin s’est révélé catastrophique à ce poste en début de saison et ce n’est pas le rôle naturel d’Hernanes, indépendamment de son niveau. Mandragora pourrait donc suppléer Marchisio et pourquoi pas, à terme, renvoyer le principino au poste de mezz’ala, qu’il a toujours affirmé préférer.
merci pour l’article
Bonne recrue 🙂