Sur le déclin, fini, cassé etc… Nombreux étaient les termes pour décrire le milieu de terrain d’à peine 29 ans lors de son arrivée en juin. D’autres allaient même plus loin en disant que « Si le Real laisse partir un joueur gratuitement, c’est qu’il y a bien une raison ». Ceux-là auront sûrement oublié les cas de Raul, Luis Enrique ou encore Cambiasso, tous partis en fin de contrat.
Au terme de la saison, Sami Khedira a fait taire les critiques. Certes, du point de vue physique, la saison n’a pas été facile pour l’Allemand, mais qui considérait son achat comme une erreur est contraint d’abdiquer : Sami a largement contribué aux succès de la Juventus. Et au niveau personnel, l’ancien joueur de Stuttgart a peut-être même réalisé la meilleure saison de sa carrière. Retour en chiffre sur cette performance.
Apparitions :
C’est surtout la première partie de saison qui aura suscité le plus de doutes sur lui. Khedira a été contraint à regarder ses coéquipiers en tribune ou à la télévision à de multiples reprises, la faute à des muscles fragiles et en particulier une blessure dès le début de la préparation face à Marseille.
#JuveUdinese, Morata e Khedira seguono la partita in tribuna pic.twitter.com/RoWLWcZDv6
— SportMediaset.it (@Sport_Mediaset) 23 août 2015
Mais avec 25 apparitions toutes compétitions confondues, Sami fait mieux qu’en 2014/2015 (17 présences) et 2013/2014 (18). Ca reste cependant loin des 44 apparitions de la saison 2012/2013 avec le Real. Mais après deux années compliqués où il aura passé plus de temps à l’infirmerie que sur le terrain, cette saison ne peut-être qu’encourageante. Très incertain pour la finale de Coupe d’Italie mais d’ores et déjà sélectionné par l’Allemagne pour l’Euro, il faut cependant espérer que la compétition internationale n’ait pas un impact négatif sur sa prochaine saison.
Buts et passes décisives
A son arrivée, Sami Khedira était présenté comme un joueur utile, intelligent et charismatique mais qui marque rarement et déserte la surface de réparation. A Turin, l’Allemand s’est métamorphosé dans son nouveau rôle de mezz’ala. Autrefois réduit à un travail plus défensif dans le 4-2-3-1 du Real, le numéro 6 bianconero s’est très vite adapté au 3-5-2 et n’hésite jamais à monter pour participer aux actions. Il termine la saison avec 5 buts, tous inscrits dans la surface de réparation, et 4 passes décisives. Il n’a jamais été aussi prolifique au Real Madrid. En revanche, il avait inscrit deux buts de plus lors de sa meilleure saison à Stuttgart (7 réalisations en 2008-09). Mais si on s’intéresse au rapport buts/minutes jouées, cette saison est sa meilleure : 1 but toutes les 276 minutes à la Juve contre un but toutes les 303 minutes avec Stuttgart. Pour ce qui est des passes décisives, Sami a déjà été plus prolifique en Allemagne : il en avait fait 7 lors la saison 2009-10 en 30 apparitions toutes compétitions confondues.
Participation à la phase défensive
Cette saison, Sami Khedira a effectué beaucoup moins de tacles que lors de sa première année au Real Madrid. Il est ainsi passé de 2 tacles par match à 0,7. Cela peut s’expliquer cependant par les nombreuses blessures mais aussi l’expérience acquise (tacler moins mais mieux) ainsi qu’un rôle différent puisque sa position devant la défense des merengue le forçait à effectuer plus d’interventions défensives. Pour ce qui est des interceptions, avec une moyenne de 1,1 par match, Khedira montre son importance au cœur du jeu. Il n’a fait mieux que lors de sa dernière saison à Stuttgart. Concernant les fautes (0,7 par match) et les dégagements (0,7 par match aussi), il reste dans des moyennes assez similaires à celles qu’il a connu durant sa carrière.
Participation au jeu
L’une des plus grandes qualités du milieu allemand a toujours été son importance dans la phase de possession. Habitué à des hauts pourcentages de passes réussies, et surtout en Espagne, Sami Khedira tourne cette saison à 85,1% en Serie A, pour une quarantaine de passes par matchs en moyenne. Une performance similaire donc à celle qu’il a connu au Real, oscillant entre 81% et 86% de passes réussies durant son passage à Madrid. Outre ces hauts pourcentages, la faible absence de déchets dans son jeu se confirme par le nombre de contrôles ratés : 0,4 par match, soit moins d’un contrôle manqué tous les deux matchs, la meilleure performance de sa carrière.
Comme nous l’avons souligné plus haut, le passage au 3-5-2 a permis à Khedira de se projeter beaucoup plus vers l’avant. Il a ainsi retrouvé des caractéristiques de milieu « box to box » qu’on n’avait plus vu depuis son passage à Stuttgart. On note ainsi une moyenne de 0,7 dribble par match soit mieux qu’au Real ainsi qu’1,2 tirs par match contre moins d’un au Real.
Le bilan
Au final, on note que l’âge avancé (mais n’oublions pas qu’il n’a pas encore 30 ans) ainsi que les nombreuses blessures n’ont pas eu d’impact négatif sur les performances. Surtout, depuis son arrivée à Turin, il a su évoluer en tirant le meilleur de ses expériences à Stuttgart, dans un rôle plus offensif, et au Real Madrid dans un rôle au contraire plus défensif. Le bilan comptable de son année au niveau des buts et des passes décisives est l’un des meilleurs de sa carrière. Surtout, son impact sur la Juventus est encore plus remarquable lorsqu’on réalise qu’avec lui, la Vieille Dame a connu vingt victoires, trois matchs nuls et seulement une défaite : le match retour contre le Bayern Munich, alors que les bianconeri menaient 2-0 à sa sortie. Désormais bien adapté à la Serie A et intégré à l’équipe, on peut imaginer un Sami Khedira encore plus performant la saison prochaine, à condition qu’il ne soit pas ralenti par les blessures.
Source : http://www.juventibus.com/il-miglior-khedira-di-sempre/