Capitaine et défenseur de la Juventus ainsi que de la Nazionale féminine italienne, Sara Gama s’est exprimée dans les colonnes de la Gazzetta dello Sport sur sa première saison en bianconero mais aussi sur le football féminin qui se développe de plus en plus en Italie, notamment grâce à la Juve.

Passion pour le football

« Elle est innée. Chez moi ils préféraient les voitures, motos… Moi je passais mes journées dans la cours avec les garçons et à 7 ans, l’un d’entre eux m’a dit : ‘‘ Tu es forte, pourquoi tu ne viendrais pas dans mon équipe ? ’’. Je ne me suis plus arrêtée. J’ai joué à plusieurs postes : arrière gauche, droite, maintenant je joue au centre dans la défense à 4. »

La Juventus

« Depuis que je suis petite je supporte la Juve. Dans la vie pour moi c’est soit blanc soit noir, il n’y a  pas de nuances. »

Barbie

« C’est un honneur de savoir qu’il y a quelqu’un qui s’inspire de mon parcours, je suis contente mais je suis consciente aussi de la responsabilité que cela implique. L’objectif de la campagne c’était de transmettre une pensée sur le rôle de la femme dans la société, de notre part, il y a aussi une réflexion sur la promotion du football féminin. C’est très important vu que nous sommes en retard par rapport aux autres pays. A l’étranger les femmes ne sont plus une partie faible du football. La première poupée footballeuse donne une idée de l’évolution. Cela dit elle est beaucoup mieux que moi… »

Football féminin en Italie

« Il est dans une phase d’évolution, aidée par des Sociétés comme la Juventus qui entrent dans ce circuit. Jouer ici signifie avoir les mêmes structures que les hommes. C’est une émotion que je pensais ne pouvoir jamais vivre en Italie avant la fin de ma carrière. Ça a été possible en peu d’année grâce aux nouvelles normes fédérales sur l’acquisition du titre sportif ainsi que les obligations sur les moins de 12. Ce n’est pas comme ça dans tous les clubs mais à la Juve nous sommes professionnelles de fait. Il nous manque en Italie la forme, ce qui n’est pas rien : les protections font la différence. Par exemple nous n’avons pas un salaire mais un remboursement des frais car nous sommes considérées comme amatrices. Il faudrait maintenant réajuster cela au niveau national, c’est une situation qui ne nous concerne pas seulement nous, mais toutes les athlètes. C’est bien que d’autres clubs nous rejoignent : Milan, l’Inter, la Roma : nous avons besoin de monter le niveau pour bien faire aussi en dehors de l’Italie. »

Différences avec le PSG

« En France, ils ont commencé en 2000 et sont arrivés au professionnalisme en 5-6 ans. Je suis allée à Paris pour pouvoir revenir dans mon pays avec un bagage important. A la Juve je vis la même réalité et du point de vue footballistique nous sommes devant. Le retard d’environ 15 ans peut être absorbé en peu de temps grâce à notre expérience. Je suis la seule italienne à avoir joué une finale de Ligue des Champions, je me souhaite que ce soit bientôt une équipe italienne qui ramène la coupe à la maison… »

Le racisme

« J’ai un esprit interculturel. Ma mère est originaire de Croatie et mon père est congolais. J’ai toujours vécu la couleur de la peau comme une valeur ajoutée, pour le physique que ça m’a donné et pour l’image. Les racistes existent et pas seulement ici, mais l’Italie n’est pas un pays raciste. »

Buffon

« Nous n’avons jamais eu de conversation privée, mais nous nous sommes souvent croisés avec lui et Chiellini. Cette nouvelle réalité du football féminin les intéresse beaucoup. Ce serait beau qu’ils viennent nous voir à Vinovo. Je suis allée au Stadium : c’est émouvant, y jouer serait le top. »

Mieux que la Juve d’Allegri ?

« Je n’aime pas les parallèles, mais pour donner envie à quelqu’un de nous suivre, je peux dire que notre football est moins tactique et physique, il a plus de géométries et il y a plus de place pour le geste technique. Il est donc très divertissant. »

Objectifs

« Je veux le Scudetto et la Coupe d’Italie. Ensuite, l’année prochaine, nous penserons à la Ligue des Champions. »

L’équipe d’Italie

« L’équipe est compétitive, nous avons nos chances pour le Mondial mais nous ne sommes qu’à la moitié du parcours. Ne nous chargez pas du poids de la qualification manquée des hommes en plus, nous avons déjà beaucoup de pression sur nous. »

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