Bien qu’il soit en Italie depuis plusieurs saisons maintenant, l’Angleterre n’a pas oublié Wojciech Szczesny. Le Polonais a longtemps été imaginé par les supporters d’Arsenal comme le futur portier éternel des Gunners. Le joueur lui-même rêvait de cette trajectoire. Mais le destin en a décidé autrement et il est aujourd’hui en passe de devenir le successeur du plus grand gardien du monde : Gianluigi Buffon. Dans les colonnes du très sérieux journal The Independant, Wojciech revient sur sa carrière et son avenir. Extraits :
Tourner la page Arsenal
« J’ai toujours été très honnête avec la Roma. Quand je suis allé là-bas, mon seul objectif était de revenir à Arsenal et jouer à nouveau avec eux. Quand j’ai compris que cela n’arriverait pas, j’ai eu cette opportunité de rejoindre la Juventus… C’était dur. Accepter que ma carrière à Arsenal était terminée fut difficile parce que je n’avais jamais imaginé partir. Je les supportais quand j’étais petit et j’ai eu la chance de jouer pour le club de mes rêves, mais la vie continue. C’était la meilleure chose à faire pour les deux clubs et moi. Alors qu’une part de moi avait du mal à s’admettre que c’était terminé, une autre se disait qu’il fallait juste tourner la page ».
Wojciech Szczesny holding back the tears when asked about Arsenal by @GoalItalia‘s @romeoagresti during his press conference. pic.twitter.com/IiA94uPlr0
— Goal (@goal) 19 juillet 2017
La différence entre la Premier League et la Serie A
« Je pense qu’en général, les entraîneurs en Italie sont beaucoup plus tactiques. C’est comme ça que le championnat marche. Que ce soit Spaletti à la Roma ou Max Allegri ici, la préparation des matchs est différente de ce à quoi j’étais habitué en Angleterre. On travaille sur la structure de l’équipe pendant toute la semaine pour un seul match. A Arsenal, on ne se prépare que physiquement mais ici, on regarde les matchs, on analyse un adversaire en particulier avant le match et après, on le regarde à nouveau pour voir ce qui a marché et ce qui n’a pas marché ».
Sa progression en Italie
« J’ai apprécié pouvoir travailler avec des grands entraîneurs à Arsenal, la Roma et ici. Mais l’école des gardiens est très différente en Italie, c’est très technique et on accorde plus d’attention aux détails. C’est vraiment une grosse différence pour moi parce que j’ai commencé à jouer très jeune avec Arsenal et plus on joue, plus on gagne d’expérience et c’est comme ça qu’on progresse. Mais honnêtement, d’un point de vue technique, je ne peux pas dire que j’ai vraiment progressé entre le moment où je suis devenu titulaire à Arsenal et le jour où je suis parti pour la Roma.
Alors qu’en deux en demi en Italie, j’ai considérablement progressé. Je le dois à mes entraîneurs et leurs façons de travailler. Il ne s’agit pas de s’améliorer en jouant, c’est au quotidien, il faut travailler tous les aspects de ton jeu à l’entraînement et c’est quelque chose que j’ai vraiment apprécié ».
Le joueur qui l’a le plus impressionné
« J’ai joué avec Thierry Henry, Cesc Fabregas et Mesut Ozil. S’entraîner avec des joueurs aussi forts signifie aller chercher sans cesse le ballon au fond des filets. Mais Paulo Dybala est vraiment un talent spécial. Il peut vraiment devenir le meilleur joueur du monde ».
Sa relation avec ses coéquipiers
« Les gardiens forment toujours une équipe à l’intérieur de l’équipe et j’ai toujours eu de bonnes relations avec les autres car personne ne comprend mieux l’état d’esprit d’un gardien qu’un autre gardien. On se serre toujours les coudes. Jack Wilshere a été mon ami le plus proche pendant des années mais c’est surtout avec les gardiens que je m’entends le mieux. Bogdan Lobont était intéressant à la Roma parce qu’il avait beaucoup d’expérience et on passait beaucoup de temps ensemble, pas seulement sur le terrain. C’est la même chose ici. Je peux apprendre en échangeant avec Gigi mais aussi avec Carlo Pinsoglio. Il a de l’expérience dans les petites divisions et il n’y a pas que les joueurs qui jouent des finales de Ligue des Champions qui peuvent t’apprendre des choses. La difficulté de jouer dans ces petites ligues aide aussi, c’est considérable ».
Sur Gigi Buffon
« Je n’aurais jamais imaginé avoir rien que la chance de jouer contre lui. J’avais 15 ans quand je le regardais gagner la Coupe du Monde et l’avoir comme coéquipier aujourd’hui, c’est presque irréel. C’est comme jouer avec Francesco Totti à la Roma. Ce sont des joueurs d’une ancienne génération que j’ai admiré en grandissant et maintenant, j’ai la chance de m’entraîner avec eux tous les jours.
Prendre la place de Buffon ? C’est encore mieux maintenant parce que je peux déjà travailler avec lui. Remplacer Buffon n’est pas simple. Tu ne seras jamais meilleur que lui. Mais maintenant, j’ai une année pour être avec lui et apprendre à ses côtés, profiter de ses connaissances. Il y a un million de gardiens qui rêveraient de vivre cette expérience. Échanger avec lui et comprendre ce qui fait sa grandeur me rend humble parce que le niveau qu’il a, à presque 40 ans, est juste fou.
En le voyant de près, je savais qu’il était bon mais je n’imaginais pas qu’il était si fort. En le voyant à l’entraînement, en voyant sa personnalité dans les vestiaires, le leadership qu’il exprime, le respect qu’il obtient de ses équipiers, des fans et partout dans le monde, je n’ai jamais rien vu de tel ».
J’ai l’expérience du championnat, je parle la langue et on sait à quel point la communication, à mon poste, est vitale. Mes deux saisons à Rome m’ont bien préparé parce que passer directement d’Arsenal à ici aurait été beaucoup plus difficile ».
Son choix de rejoindre la Juventus
« J’ai parlé avec mon sélectionneur parce que je pensais que rejoindre la Juventus pouvait réduire mes chances de jouer la Coupe du Monde. Mais je ne pouvais pas baser mon choix sur ce qui pourrait arriver sur un mois l’été prochain. Je devais être honnête avec moi-même et penser aux dix prochaines années de ma carrière. Je suis sûr que j’ai fait le bon choix et de toute façon, je pense que je jouerai assez de matchs de haut niveau pour disputer la Coupe du Monde. Évoluer à la Juventus requiert un certain standard et si tu es assez bon pour y jouer, alors tu es assez bon pour jouer la Coupe du Monde.
Si je n’avais pensé qu’à 2018, j’aurais choisi un plus petit club où j’aurais joué plus mais je ne veux pas changer d’équipe tous les deux ou trois ans. J’aime avoir un lien émotionnel avec l’équipe pour laquelle je joue donc j’ai fait le meilleur choix pour ma carrière et si tout se passe bien, je ne suis pas près de changer de maillot. Je ne suis là que depuis trois mois et je suis déjà convaincu que c’était le bon choix ».
« il le successeur du plus gardien du monde : Gianluigi Buffon ». Le plus gardien du monde c’est un nouveau titre??