Le sport est fait de cycles permanents et le renouvellement est toujours des plus compliqués. Quand un cadre d’une équipe est sur le déclin et vient à partir ou non, la question du renouvellement n’est pas toujours posée ou alors, quand c’est trop tard. Souvent, soit un club se débarrasse du joueur sans prendre en compte son vécu historique dans l’institution (Casillas est un exemple parmi tant d’autres), soit il n’arrive pas à faire comprendre au joueur qu’il fait plus de mal que de bien au collectif et ne soigne pas sa fin de carrière (Totti pour ne citer que lui). On ne peut pas dire que la Juve ne fasse jamais d’erreur, car la rupture du contrat de Marchisio pourrait enclencher un recrutement cet hiver par exemple, mais elle tend toujours à les minimiser.

Le travail entrepris par l’institution depuis presque 10 ans est une réponse suffisante à nos inquiétudes. Quand il a fallu répondre au cas de Del Piero en 2012, la Juve l’a fait sans se retourner. Elle a fait de même avec Buffon. Mais contrairement aux clubs milanais qui se sont vus détruits à cause de leurs non-renouvellements, la Vieille Dame avait tout prévu. D’abord avec Neto il y a quelques années de ça, mais pas de chance pour le Brésilien, Buffon fait l’une des meilleures saisons de sa carrière et se voit donc transférer à Valence. Puis Szczesny est arrivé. Les stéréotypes et le poids de l’héritage sur le Polonais sont des points qui ne mettent pas assez en lumière ses très grandes performances depuis son arrivée.

Une image dégradée

Lorsque Szczesny est arrivé en tant que numéro 2 la saison dernière, les doutes n’ont pas tardé à se faire entendre. D’une part, la mauvaise expérience de Neto qui n’a jamais réussi à être au niveau nous fait penser que le joueur ne sera qu’un joker de luxe et qu’il n’aura de toute façon pas le niveau de la légende Buffon. De plus, si son passage à la Roma a été très bon, il a quand même été poussé à la porte, car un certain Alisson faisait lui aussi de grandes performances. Mais par-dessus tous, Szczesny a souffert de son image de son époque à Arsenal, où il a souvent été décrié pour ses nombreuses fautes de mains et cette étiquette de loser qui colle au club anglais. Lors de cette saison, Buffon était normalement sûr d’arrêter sa carrière à la fin de celle-ci et le polonais était désigné comme le successeur de Gigi. En prenant comme exemple les saisons passées, la gestion des gardiens était claire : Buffon joue le championnat et la Ligue des Champions pendant que son numéro 2 joue la coupe. Comment un gardien qui ne dispute qu’a peine 10 rencontres peut être performant ?

Opportunité saisie et doutes estompés

Le moins que l’on puisse dire, c’est que la dernière saison de Gigi à la Juve aura été des plus mouvementé. Entre la non qualification pour la Coupe du Monde, les critiques sur sa non retraite en sélection et sa sortie médiatique lors du quart de final de Ligue des Champions, son image et son mental en a pris un coup. Mais surtout, Buffon a joué des matchs de Coppa Italia et ça n’était pas arrivé depuis 2012. Pourquoi ? Parce qu’un certain Szczesny était difficile à sortir du onze à ce moment-là. En décembre et janvier, Buffon se blesse et le polonais se voit propulser comme titulaire. Pendant cette période, Szczesny ne se sera pris qu’un seul but dans une victoire 3-1 contre le Chievo Vérone. Hasard du calendrier me direz-vous ? Dans cette série, nous avons des rencontres contre la Roma, Naples et l’Inter. D’ailleurs, dans une saison marquée par des ascenseurs émotionnels, cette partie de la saison est la meilleure période en termes de résultats et de jeu pour la Juventus. Suite à ce passage du Polonais, Allegri a fait jouer Szczesny et Buffon avec quasi égalité dans la deuxième partie de saison, ce qui prouve la confiance envers l’ancien goal romain.

Szczesny n’est pas Buffon, et tant mieux !

On n’efface pas 17 ans de bons et loyaux services comme ça et ce n’est pas ce qu’on demande à Szczesny. Sur ce début de saison, le polonais est tout simplement impeccable. Sur chaque but pris, il n’est pas le fautif principal, mais surtout, il ne fait aucune erreur. Chaque intervention est propre, ses sorties de balles sont rassurantes et n’hésite surtout pas à faire des arrêts importants. Il est à l’origine de l’arrêt décisif contre Cagliari à 2-1 et permet sur le contre qui suit de sceller le match. Il est présent sur sa ligne contre Valence mardi dernier. Il a même gagné son un contre un en fin de match contre Manchester, ce qui permet de ne pas alourdir le score. Avec un taux de 100% de réussite sur penalty, il montre son importance pour être décisif. Alors, Szczesny fait-il l’unanimité ?

Et bien pas vraiment. On préfère dire que Higuain a pris trop à cœur la rencontre, ce qui est sûrement vrai, mais il fallait la sortir cette balle qui était loin d’être facile. On préfère Perin, car il est Italien et qu’on cherche à remplacer la légende Buffon. On préfère garder l’ancienne image du polonais qu’il avait à Arsenal alors qu’il a progressé depuis ce temps et qu’il n’est plus un jeune joueur, mais un gardien accomplit. Szczesny, ce n’est pas Buffon, car Buffon est d’une part irremplaçable, mais aussi, car Szczesny veut créer son histoire. Szczesny c’est le calme, c’est un gardien qui est confiant, qui se montre important sans se montrer. Szczesny c’est la discrétion hors terrain, il ne fera jamais parler de lui. Szczesny, c’est la force tranquille.

On ne divise pas jeu et résultats ! Lotta et non mollare mai...

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