C’est un géant du football italien qui va mettre un terme à sa carrière ce soir à Vérone et face à la Juventus, une équipe dont il a porté les couleurs entre 2011 et 2012. Un géant dans tous les sens du terme : d’abord par sa taille imposante (1,96m) et puis pour son palmarès : champion du monde en 2006, multiple champion d’Allemagne avec le Bayern, plusieurs fois meilleur buteur de Serie A et Soulier d’Or européen en 2006. A cette occasion, Stile Juve vous repropose son interview accordée en janvier à Tuttosport, juste avant le match aller.
Luca Toni retrouvera le 6 janvier le Juventus Stadium. Chez la Vieille Dame entre 2011 et 2012, il restera dans l’histoire du club pour avoir marqué le premier but de l’histoire de ce stade lors de son inauguration contre le Notts County. Il garde cependant des regrets sur son passage à la Juventus. Il les a évoqués dans les colonnes de Tuttosport : « C’est vrai, parce que j’étais arrivé dans une grande équipe et j’y serais resté volontiers, notamment parce qu’encore aujourd’hui, j’ai une excellente relation avec les sénateurs. J’aurais aimé faire plus parce que je n’ai presque rien fait. Quand Conte est arrivé, il avait d’autres idées et j’ai changé d’air. C’est dommage parce que je n’ai même pas eu la possibilité de montrer ce que je pouvais faire. Mais ça arrive de ne pas plaire à un entraîneur ».
Mandzukic est parfois décrit comme un héritier de Toni : « C’est un bon attaquant. Déjà au Bayern, il me plaisait beaucoup parce qu’au delà des buts qu’il marquait, il aidait l’équipe. Il n’est pas forcément très beau à voir mais au final, entre les buts, les assists et tout ce qu’il fait pour ses coéquipiers, il travaille plus que tout le monde ». Les attaquants comme Toni et Mandzukic sont en voie de disparition : « Nous sommes les derniers parce que désormais les faux numéro 9 sont à la mode. Mandzukic, comme moi, est un attaquant de surface, un qui sent les buts et qui sent quand l’équipe est en difficulté, il sait aussi comment l’aider. Le problème, c’est que maintenant, les attaquants forts, ceux qui te font gagner, il n’y en a pas beaucoup ».
Il a aussi évoqué Dybala : « Il a le potentiel pour devenir un grand attaquant, mais il doit encore le prouver. Un grand attaquant doit marquer au moins 20 buts pendant 4-5 saisons. Si j’étais entraîneur, à la fin de la saison, je tracerais une ligne pour voir les buts et les assists que font mes attaquants. Parce que je préfère un joueur qui se jette sur le ballon et marque 20 buts plutôt qu’un joueur qui fait des pirouettes, des talonnades et qui n’en marque que 10. Personnellement, j’aime beaucoup Morata : dans le futur, il peut devenir très fort ».
La prise de parole de Buffon après la défaite contre le Sassuolo a été un élément déclencheur de la remontée de la Juve. Ca ne surprend pas Toni : « Gigi a parlé comme un capitaine, comme quelqu’un qui sait ce que jouer à la Juve signifie et il sait aussi ce que gagner signifie, ce qu’il faut faire pour y arriver. Il y a des jeunes qui pensent déjà être des grands joueurs parce qu’ils sont arrivés dans une grande équipe, alors qu’en fait ils ne savent pas que pour être de grands joueurs, il faut confirmer dans une grande équipe. Et c’est ce que les sénateurs enseignent à ceux qui viennent d’arriver à la Juve. Si tu vois quelqu’un comme Marchisio s’entraîner plus que toi, si tu es intelligent, tu vas derrière lui. Si tu n’es pas intelligent… Tu ne dois pas rester à la Juve ».
Luca Toni est passé par la Juve mais aussi par le Bayern Munich. La confrontation de ces deux équipes sera forcément spéciale pour lui : « La Juve ne part pas favorite mais je pense qu’au Bayern, ils sont inquiets d’être tombé sur une telle équipe. La Juve peut bien faire, elle est habituée à défendre et contre attaquer. Le Bayern souffre contre les équipes qui se défendent et qui ont devant un attaquant rapide pour les infiltrer ».
Enfin, le buteur de l’Hellas Verona a aussi évoqué le match à venir : « Il est préférable d’affronter la Juve après les fêtes parce que certains joueurs ne seront peut-être pas tout à fait concentrés. C’est un bon test contre un adversaire nettement plus fort, mais nous pouvons les mettre en difficulté ».