Gianluca Vialli a ému toute l’Italie en révélant il y a quelques jours qu’il luttait contre un cancer. Pour lui rendre hommage, nous vous reproposons le portrait du dernier capitaine de la Juventus à avoir soulevé la Coupe aux Grandes Oreilles. 

Article original publié le 27 mai 2016

Buteur mythique des années 90, Gianluca Vialli fait partie de la dernière promotion du Hall Of Fame italien rejoignant ainsi des gloires telles Roberto Baggio, Fabio Cannavaro, Dino Zoff, Marcello Lippi, Giovanni Trapattoni, Fabio Capello, Giampiero Boniperti ( en tant que dirigeant ), Giuseppe Marotta, Gaetano Scirea et Giovanni Ferrari, ( à titre posthume pour ces deux derniers). Des personnalités qui ont toute en commun d’avoir marqué l’histoire de la Juventus.

Des débuts pénibles

Gianluca Vialli arrive à la Juventus en 1992. Il est loin d’être un inconnu : le joueur a tout gagné avec la Sampdoria : le Scudetto en 1991 ( dans un championnat dont il finit meilleur buteur avec 19 réalisations), trois Coppe en 1985, 1988 et 1989, une Supercoppa en 1991. Il fait même partie de la mémorable épopée blucerchiata en Ligue des Champions lorsque les doriani atteignirent la finale contre le FC Barcelone ( défaite 1-0 après prolongation ). Le duo d’attaque qu’il forme avec Roberto Mancini, surnommé  » les jumeaux du but « , entre dans l’histoire.

Il rejoint donc la Juventus, quelques jours après la finale perdue, en l’échange de 4 milliards de lires italiennes ( soit près de 2 millions d’euros ) et quatre joueurs (Serena, Corini, Zanini et Bertarelli) dont la valeur est estimée à 30 milliard de lires ( environ 15 millions d’euros ). L’arrivée à Turin n’est pas simple : Gênes, la mer, l’environnement de la Samp où Boskov le laissait vivre tranquillement lui manquent. Il conclut sa première saison avec 6 buts en 32 rencontres. Sa deuxième saison est marquée par une incroyable série de blessures qui vont jusqu’à mettre en péril sa carrière. A Turin, on parle de lui comme un buteur déclinant et on annonce déjà son départ.

La transformation avec Lippi

Et pourtant, avec l’arrivée de Lippi, Vialli va réussir à devenir un leader gagnant au sein de cette Juventus.  » Les deux premières années, explique Vialli, j’étais ‘Brancaleone s’en va-t’aux croisades’ ( référence au cinéma italien ) et je ne comprenais pas. Tu investis des millions et ensuite tu me fais m’entraîner sur un champs de patates, avec peu d’aide et tu me laisses m’occuper de tout. Moi, j’ai besoin d’un prophète : si je pense trop, je me fais mal. Je suis obsédé, trop perfectionniste. J’ai besoin de penser à jouer et c’est tout. Maintenant je le fais, j’ai autour de moi un staff compétent qui décide pour moi. Mon prophète est la Juventus et Lippi est l’homme clé « .

Lippi, avec l’aide de Ventrone, le remet en forme. Le mister bianconero lui affirme sa confiance à plusieurs reprises. L’Avvocato Giovanni Agnelli s’étonne lorsqu’il revoit le joueur à Villar Perosa. Il s’adresse alors à Lippi : « Excusez moi, mais ce Vialli quand il est arrivé à la Juventus, il étais gras comme une dinde. Maintenant, il est maigre et beau, il court et il marque. Qu’est ce que vous lui avez fait ? « . Une transformation qui entraînera aussi quelques soupçons de dopage, notamment de la part de Zdenek Zeman.

Lors de la saison 1994-1995, le Vialli de la Sampdoria, capable de marquer dans toutes les positions et de toutes les manières, est enfin retrouvé et même meilleur. Le trio qu’il forme avec Fabrizio Ravanelli et un jeune Alessandro Del Piero marque l’histoire du football italien. Complété par Baggio, ce quatuor termine la saison avec 77 buts ( dont 17 en championnat pour Vialli ).

Vialli-Del-Piero

Le leader de la grande Juventus européenne

Plus qu’un buteur, Vialli est un meneur. Il est un vrai combattant, capable de porter un groupe. Il a toujours été un modèle pour l’équipe, apprécié par les tifosi ( à Turin on le préfère à Baggio ), et avec un seul objectif en tête : la victoire. Sa mentalité collant avec celle de la Juventus, Lippi en fait alors son capitaine.  » Etre le capitaine de la Juventus est un grande satisfaction, mais aussi une responsabilité explique-t-il. Le brassard de capitaine t’impose de ne pas être critiquable dans le comportement et le rendement. Mais comme personne n’est parfait, il est difficile de pouvoir accomplir ce rôle de la meilleure des façons mais l’important est d’essayer de le faire « .

A la Juventus, Vialli enrichit son palmarès : il gagne la Coupe de l’Uefa en 1993, puis le Scudetto et la Coppa lors de la saison 1994-1995, et enchaîne avec une Supercoppa. Enfin, la consécration arrive en 1996. Quatre ans après la finale perdue avec la Sampdoria, Vialli prend une belle revanche avec la Juventus en remportant la Ligue des Champions face à l’Ajax. Ce soir là, il est capitaine et c’est donc lui qui est le premier à se saisir du trophée.

Vialli-Ligue-Des-Champions

La fin de carrière à Chelsea

Gullit, entraîneur-joueur de Chelsea, incite ses dirigeants à engager Vialli au lendemain du triomphe en Ligue des Champions. Le bomber quitte l’Italie pour Londres. Mais le feeling ne passe pas avec son entraîneur : il est exclu du onze titulaire. Mais il ne baisse pas les bras et prépare sa vengeance. Il profite du licenciement de Gullit pour se relancer : en février 1998, il devient à son tour entraîneur-joueur. Le succès est au rendez vous. Vialli emmène Chelsea à la victoire en Coupe des Coupes, en Coupe de la Ligue Anglaise et en Supercoupe d’Europe. Après 58 rencontres et 21 buts, il raccroche les crampons et devient naturellement entraîneur à temps plein de Chelsea.

Un échec en Nazionale

Joueur mythique du football italien, Gianluca Vialli n’aura malheureusement pas rencontré le même succès en Nazionale. Les sélectionneurs qu’il a connu ne sont jamais parvenus à exploiter ses qualités et il a souvent été contraint au banc de touche. Comme lors de la Coupe du Monde 1990, en Italie, qui aurait dû représenter sa consécration au niveau mondial, au cours de laquelle il doit abdiquer face au moment magique de Schillaci. Son rôle de leader sur le terrain font de lui un problème, en particulier avec Arrigo Sacchi avec qui il entretient une relation conflictuelle. La photo du sélectionneur est même dans son vestiaire pour se motiver et démonter qu’il a eu tort de l’exclure de la Coupe du Monde 1994.

Vialli_1986

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