Mercredi soir, la Juventus se déplacera au Camp Nou afin d’y affronter Barcelone pour le compte des quarts de finale retour de Ligue des Champions. Après l’avoir brillamment remporté 3-0 au match aller, il s’agira pour les Bianconeri d’aller « faire le job » face à un Barça sur courant alternatif et loin de son meilleur football cette saison. Analyse des forces en présence et prise de température d’un choc qui s’annonce chaud au sein d’un Camp Nou en ébullition.

Parlez de Mardi dernier à un Juventino, regardez dans ses yeux et vous y verrez les étoiles. Celles d’une nuit européenne exceptionnelle ou les Bianconeri punissent trois buts à zéro des catalans dominés qui repartent du Stadium comme ils sont rentrés ; bredouilles. L’enseignement de la soirée, c’est que oui, la Juventus peut aller loin, cette saison. Sa victoire n’était peut-être pas surprenante, en revanche l’écart au score est une belle surprise et permet à la Vieille Dame d’aborder ce match confortablement. Cependant attention à ne pas se laisser griser par cette belle prestation et de garder les pieds sur Terre. On attend une équipe lucide, taille patron et sûre de ses forces. Juve da Champions.

Et pleine d’amour aussi. Important les câlins, après un but.

FINISH HIM

Coté Juventus, la sérénité est de mise. Conscients d’avoir fait le plus gros du travail, les Bianconeri restent cependant alertes et savent que le Camp Nou n’aura rien d’une partie de plaisir. Il s’agira de continuer dans la lignée du match aller, il apparaît comme clair que se rendre à Barcelone en martyr et voûter le dos pendant 90 minutes serait une grave erreur. Même si la Juve est la meilleure défense d’Europe, Giorgio Chiellini le sait, «C’est impossible de ne penser qu’à défendre. Quand tu as peur, ils sentent le sang, comme les requins ». Des requins à qui il est souvent arrivé de prendre l’eau cette saison, mais dont la puissance de feu reste redoutable. Demandez aux joueurs du PSG ce qu’ils en pensent.

Pour venir composter son billet pour les demi-finales de Champions League, la Juve pourra compter sur son bourreau de Mardi dernier. Paulo Dybala a depuis signé un nouveau contrat le liant au club jusqu’en 2022. Histoire que tout ne soit pas trop beau et afin de faire trembler les réseaux sociaux, le petit argentin est aussi sorti sur blessure samedi dernier contre Pescara. Plus de peur que de mal ; le Ventuno bianconero a participé à l’entraînement de Lundi dans son intégralité, et devrait bel et bien être de la partie. Ouf !

Prêt pour le Round 2

Lors du même match contre Pescara, Gonzalo Higuain s’est amusé en inscrivant un doublé et aura une nouvelle occasion de s’illustrer et d’être enfin décisif dans un grand match européen. L’homme aux 23 buts en Serie A fut l’auteur d’un gros travail d’abattage lors du match aller, permettant à ses coéquipiers de s’illustrer mais avait manqué lui-même 2 occasions franches d’alourdir le score. Plus que jamais, l’équipe aura besoin d’un Pipita mort de faim, buteur, décisif.

FATALITÉ

Du côté Catalan, on essaie de se motiver comme on peut. Il faut dire que la semaine s’annonce rude pour les compagnons de Leo Messi, qui vont probablement jouer leur saison en une semaine de temps, car en plus de la venue de la Juve mercredi, il y a également un match déterminant pour le titre contre le Real Madrid de l’ex-Juventino Zinedine Zidane, Dimanche. Une semaine en blanc et noir que Luis Enrique aborde à la force de l’auto-conviction mais à la limite du bon sens, déclarant : « Renverser la situation contre la Juve sera plus facile que contre le PSG […] Au match aller, nous avons eu de belles occasions, on a manqué de chance». On vous laissera seuls juges de la lucidité de la déclaration mais l’entraîneur espagnol assure voir « beaucoup d’options pour le match retour ». Pourquoi pas.

Joueur cadre de son équipe, Neymar s’est montré plus rationnel que son coach mais croit lui aussi en une Remontada 2.0, soulignant que son équipe n’a désormais plus rien à perdre, rajoutant ; « C’est très difficile, surtout quand le score est aussi élevé, la Juve est une grande équipe, donc ce sera difficile de changer la donne, nous devons courir deux fois plus. Nous avons 1% de chance de passer ». Barcelone devra user de l’énergie du désespoir pour tenter de revenir sur la Juve.

Pour ce grand rendez-vous, le Camp Nou se mettra sur son 31 avec un tifo à l’échelle du stade tout entier, nul doute que les quelques 90 000 âmes présentes dans l’enceinte souhaiteront revoir un scénario déjà vu il y a quelques semaines. Mais attention, la Juve, « c’est pas Gijon, c’est pas Valladolid. » Et pour le coup, osons le dire, ce n’est pas le Paris Saint-Germain non plus.

En un mot : Minimaliste.

FLAWLESS VICTORY (REQUIRED)

Difficile d’imaginer un scénario similaire à celui subi par les franciliens. Oui, Barcelone est une équipe fantastique qui, même dans une saison creuse, arrive à rester suffisamment performante pour lutter pour le titre en Liga et parvient à se hisser en quart de finale de Ligue des Champions. Néanmoins la Juventus est une équipe rodée à l’expérience européenne, sûre de ses forces, dont la domination nationale n’appelle qu’à un nouveau règne européen tant espéré par les tifosi. C’est une équipe cohérente, en phase avec les ambitions affichées en début de saison, au vu des investissements consentis. Après sa finale de 2015, et son élimination en huitièmes après deux matches très disputés contre le Bayern la saison passée, la Juve a des choses à se prouver.

Le Barça aura fort à faire dans son enceinte et aura sûrement à cœur de défendre ses chances. Aucun intérêt pour eux de venir en se croyant condamnés, ce qui explique peut-être certaines déclarations à l’emporte-pièce. Pour sûr, la performance contre le PSG au tour précédent a de quoi leur prouver qu’ils peuvent le faire, et ils pourront compter sur le soutien de leur public. Mais la Juve connaît la ferveur d’un stade qui lui est hostile et sait y performer, pour preuve la double confrontation contre le Napoli dans un San Paolo déchaîné il y a quelques semaines. Les circonstances ne nous laissent soulever qu’une seule certitude à l’heure actuelle : Le spectacle sera total.

Si Boniperti était interviewé dans le cadre du match, il dirait sûrement que se qualifier pour les demies n’est pas important, c’est l’unique chose qui compte.

Entre p'tits ponts lyriques et tacles à la jugulaire. S'est déjà fait les croisés à l'auriculaire gauche. Deux fois.

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