Cette semaine, l’information d’une arrivée de Berardi à la Juventus cet été s’est propagée sur le web et dans la presse. Info ou intox ? On vous aide à y voir plus clair.
La presse italienne l’affirme sans retenue depuis le début de la semaine : Berardi sera un joueur de la Juventus la saison prochaine, cette fois c’est sûr. C’est la Gazzetta qui a ‘dégainé’ la première en assurant que la Juventus lèverait cette option d’achat non officielle définie entre la Vieille Dame et Sassuolo, lorsque les neroverdi ont racheté la moitié du joueur pour 10 millions d’euros l’été dernier. En décembre 2015, le directeur sportif du Sassuolo, Nereo Bonato, a confirmé l’existence de cette option sans donner d’indication sur le montant : « Il y a cette clause non écrite mais morale. Mais vus les rapports entre les deux clubs, c’est comme si elle était écrite. Je crois que tout dépendra de la volonté de la Juventus de le prendre ou de le laisser passer ».
Cette semaine, l’agent de Domenico Berardi a calmé le jeu et s’est même permis d’émettre quelques réserves. « La Juventus n’a pas la possibilité de le racheter, le joueur appartient entièrement au Sassuolo et il a un contrat jusqu’en 2019. Après, cela fait des années que la Juventus suit Domenico et qu’elle s’intéresse à lui. Mais pour le moment il n’y a rien. Un appel d’Allegri ? Non, il n’y a eu aucun contact ». En outre, il a aussi tenu à balayer les interprétations des propos que son client ou lui ont pu tenir par le passé. En effet, certains journalistes et observateurs affirmaient que Berardi ne signerait pas à la Juventus tant qu’il n’aurait pas la garantie d’être un titulaire indiscutable. « De nombreuses personnes ont dit que Domenico n’avait pas l’intention de jouer sa place dans des équipes importantes et qu’il n’avait pas envie de quitter Sassuolo. En réalité, il veut progresser et aller dans une grande équipe mais seulement quand les conditions pour le faire seront réunies. Je n’ai jamais dit qu’il devait être absolument titulaire mais il doit avoir l’occasion de montrer sa valeur. C’est la condition principale pour quitter Sassuolo, voilà tout. Ensuite, Domenico doit prouver qu’il peut faire partie d’une grande équipe comme la Juventus, il a des statistiques importantes, il est prêt à faire le grand saut ».
Domenico Berardi est un joueur complexe : à la fois talentueux, il peut se vanter d’avoir des statistiques que personne de son âge n’a en Europe mais aussi avec un caractère très particulier. L’attaquant est connu pour ses nombreux cartons jaunes, quelques exclusions de trop et des sautes d’humeur qui ne plaisent pas à tout le monde, notamment le sélectionneur azzurro, Antonio Conte. Sur ce qu’il a montré à Sassuolo, Domenico semble destiné à rejoindre une grande équipe de la Serie A tôt ou tard. Avec un total de 48 buts en 4 ans (une saison en Serie B et presque 3 en Serie A), il a convaincu Max Allegri. Le mister bianconero aurait demandé à sa direction de miser sur ce joueur, qui lui avait coupé la tête au Milan en inscrivant un quadruplé il y a presque deux ans. Allegri est fasciné par Berardi et s’est fixé un défi : il veut l’entraîner, chercher à limer ses défauts et briser ce manque de régularité, phénomène chronique chez les joueurs de son âge. Surtout, il disposerait d’un gaucher de plus qui pourrait aussi bien jouer en trequartista qu’en ailier polyvalent d’un 4-4-2. Il serait ainsi une excellente solution pour remplacer Juan Cuadrado, destiné à retourner à Chelsea et rencontrer Antonio Conte, un de ses plus fervents admirateurs.
Le verdict : Massimiliano Allegri veut le joueur et Beppe Marotta n’a jamais caché son admiration pour lui. On peut donc imaginer qu’un contrat jusqu’en 2021 attend Berardi à Turin. Sassuolo ne s’opposera pas au départ de son prodige du moment que la Juventus donne suite à sa requête (25 millions d’euros). Mais les neroverdi ne pousseront pas non plus le joueur vers la sortie. Le président Squinzi serait ravi de prolonger sa pépite. Côté concurrence, Berardi a beaucoup d’admirateurs mais personne ne dispose de l’avantage des relations que la Juve a construit avec Sassuolo. Cependant, la réaction des neroverdi en cas d’offre largement supérieure à celle de la Juve est assez imprévisible.
Avec cette convergence des avis donc, il semble que le dernier mot revienne au joueur : il sera le dernier à donner son accord ou non dans cette négociation. L’avis de Mimmo est à ce jour la seule inconnue de l’équation. Le joueur a l’occasion de suivre les traces de Simone Zaza mais a émis quelques doutes lorsque il a vu le faible temps de jeu réservé à son ancien coéquipier à la Juve. Le fait que Massimiliano Allegri le veuille fortement (ce qui n’était pas forcément le cas de Zaza à son arrivée) est cependant une garantie pour le joueur qui, même si son agent a cherché à relativiser les déclarations du passé, ne souhaite pas s’engager avec la Vieille Dame pour passer son temps sur le banc. Attention cependant, le train de la Juventus ne passe qu’une fois et gare à qui le laisse filer…