Cet article fait suite à une série d’articles consistant à faire un point sur la saison passée ligne par ligne. Les notes données sont subjectives.

La période de mercato est une phase importante d’un club pour corriger les points faibles de l’équipe repérée sur la saison. Le moins que l’on puisse dire c’est que la défense a été prit à défaut chez la Vieille Dame et pas qu’un peu. Retour sur la prestation de l’arrière garde de la Juve.

Charnière : Un capitaine bien trop seul

Dans cette décennie de victoire, les Bianconeri se sont caractérisés par une défense et une cohésion d’équipe sans précédent. Évidemment que cette solidité est surtout due au trio Barzagli – Bonucci – Chiellini, mais le temps fait son travail et toutes les bonnes choses ont une fin. Alors, on va commencer par le point positif : Chiellini est comme le bon vin, il se bonifie avec le temps. Totalement impérial dans les duels aériens comme au sol, il aura encore une fois montré qu’il était l’un des meilleurs à son poste, mais aussi un capitaine qui prend ses responsabilités. Car Chiellini est un relanceur sous-estimé qui n’a fait que s’améliorer avec les années. Alors il n’est pas la rampe de lancement a proprement parler, mais il prend de plus en plus l’initiative de faire les passes risquées vers l’avant ou encore des transversales sur le coté gauche pour sauter les lignes. Le seul petit reproche que l’on peut faire à Giorgio, ce sont ses blessures aux mollets de plus en plus problématiques, même si nous ne pouvons pas lui en vouloir.

Et a part ça, et bien plus rien… Nous ne voulons pas taper systématiquement sur la tête de Bonucci puisqu’il subit déjà beaucoup de critiques, mais force est de constater qu’elles sont justifiables. On peut découper la saison de la défense turinoise en 3 parties : les trois premiers mois où elle prenait pas mal de buts malgré le beau jeu de l’équipe, les 2 mois d’après où elle fait preuve de solidité et la deuxième phase où elle prend l’eau. La constante dans tout ça ? Leonardo. On lui reproche de ne plus gagner de duel aérien depuis un bout de temps et de faire preuve de nonchalance trop souvent. Il était le principal fautif au début de saison et fait partie d’un collectif en perdition en 2019. Il reste malgré tout à un niveau plus stable que lorsqu’il était à Milan, mais il ne pouvait pas faire pire et on attend plus de lui surtout au vu du contexte humain du retour « à la maison » comme il a pu dire.

Et les autres ? Nous ne nous attarderons pas sur Barzagli qui était sur la fin et qui n’a pas joué comme souhaité à cause des blessures. Mais quid de Rugani ? Espoir italien lors de son achat en 2015, il n’a depuis pas su prendre sa chance sur les opportunités qu’il a pu avoir et beaucoup doutent de son réel niveau. Pour prendre sa défense, il a du faire ses preuves dans une équipe qui était incohérente collectivement. On ne peut pas dire grand-chose non plus sur Benatia et Cáceres, car le premier n’a pas eu sa chance de jouer alors que Bonucci n’était pas irréprochable tandis que le second est un achat de dernière minute pour faire le nombre et aura le mérite d’être un vrai guerrier sur chaque ballon. En d’autres termes, notre capitaine a tenu un navire à bout de bras pendant une bonne partie de la saison.

  • Chiellini : 9.5/10
  • Bonucci : 5/10
  • Rugani : 5/10
  • Caceres : 6/10
  • Barzagli : non noté (légende/10)

Latéraux : le talent ne suffit pas

Une défense c’est aussi des joueurs de couloir qui ont pour objectif de participer aux attaques, mais aussi d’aider la charnière en défense. Si la hiérarchie est évidente d’un point de vue potentiel, elle n’aura pas été aussi claire pour Allegri. Nous pourrons séparer en deux groupes : d’un côté Sandro et Cancelo, les joueurs talentueux qui sont capables de merveille en théorie, ainsi que Spinazzola et De Sciglio qui sont des joueurs à profils spécifiques.

Le grand mal de cette saison, c’est l’impression que le meilleur latéral n’a pas joué le match qu’il fallait. Commençons par le brésilien, Alex Sandro affiche un niveau en dessous de ses performances lors de sa première saison. Il ne fait plus de différences offensivement alors que sa qualité de centre et son physique lui permettaient de passer les adversaires en un contre un. Malgré ça, Allegri lui a fait confiance jusqu’au bout malgré que Spinazzola ait mérité d’avoir sa chance sur ses rares apparitions. Il aura fallu attendre le match retour contre Atletico pour que l’Italien soit aligné, suite à une suspension du brésilien. Même s’il aura perdu beaucoup de ballon, Spinazzola aura montré qu’il pouvait apporter quelque chose en prenant des risques contrairement à Alex Sandro qui n’avait plus d’influence sur le jeu. Sandro aura été trop brouillon et Spinazzola n’aura pas pu montrer ce qu’il valait vraiment.

Changement d’aile, c’est le contraire sur le flanc droit de la défense. Avec une première partie de saison hyper convaincante, Cancelo aura surtout montré qu’il était capable d’être un argument de poids dans la construction du jeu. Dribble, vitesse, centre, il a toute la panoplie du latéral moderne. Alors oui, défensivement il a des progrès à faire, mais il reste un joueur important. Sauf qu’il est parfois fautif sur certains buts concédés et ça ne plait pas à Max. Il titularise parfois De Sciglio pour apporter une stabilité défensive. Mais le drame arriva : lors du match aller contre l’Atletico, De Sciglio démarre sur la feuille de match et Allegri ne fera rentrer Cancelo que pour les 10 dernières minutes après. Qu’avec l’Italien la construction soit plus difficile, c’est normal, mais lorsque la phase défensive n’est pas une valeur ajoutée, alors c’est que le choix De Sciglio n’est pas justifié. Cependant, si l’on peut défendre Massimiliano Allegri dans sa démarche, Cancelo a fait une deuxième partie de saison assez décevante dans l’ensemble, mais le fait que le collectif est plongé, a du beaucoup jouer dans ses performances.

  • Alex Sandro : 5/10
  • Spinazzola : 6.5/10
  • Cancelo : 8.5/10 première partie de saison, 5.5/10 deuxième partie de saison
  • De Sciglio : 5.5/10

Un mercato basé sur l’avenir

Que faudrait-il faire ? Renforcer la charnière, car Chiellini n’est plus tout jeune et que les autres ne sont pas (ou plus) des valeurs sures. On parle beaucoup de De Ligt et on ne peut que valider ce choix puisqu’il est un top défenseur mondial et qu’il a seulement 19 ans. On peut envisager qu’il puisque commencer en compagnie de Chiellini puis, qu’il prenne le rôle de leader de la défense lorsque le capitaine ne pourra plus donner de sa personne (et oui, ce jour arrivera, le plus tard possible on espère !).

Pour les côtés, nous avons déjà une réponse concernant Spinazzola, qui est échangé à l’AS Roma contre le jeune Pellegrini. Même si en tant que supporteur, cela nous rend tristes, car Spinazzola est un Bianconero affirmé, le fait de récupérer Pellegrini, considéré comme un grand espoir est une bonne chose. Pour Alex Sandro, après de nombreuses rumeurs sur un départ depuis un an maintenant, il semblerait que Sarri compte sur lui et on espère qu’il le remettra dans le droit chemin.

Sur la droite, c’est un peu le flou. Cancelo serait à un pas de City, Sarri voudrait un latéral moins offensif, mais si le portugais doit partir, qui viendrait renforcer le flanc droit ? On a du mal à croire que De Sciglio sera le latéral titulaire, surtout pour l’ex-technicien de Chelsea. Nous n’avons pas la réponse encore, mais vendre Cancelo nous semble une erreur, car rien que d’imaginer le portugais dans le « Sarrismo », nous fait frémir de bonheur. En résumé, il y a beaucoup de boulot.

On ne divise pas jeu et résultats ! Lotta et non mollare mai...

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