La Juventus s’est qualifiée pour les huitièmes de finale de la Ligue des Champions en terminant en tête de sa poule. Considérée par certains comme le favori numéro 1 au début de la saison, quel bilan faire de cette phase de poule ? Pour cette première partie, intéressons-nous aux chiffres. 

Cette année, avec le renfort de Cristiano Ronaldo, nombreux sont les tifosi à être convaincus que nous sommes LE favori pour la Ligue des Champions. Avec toujours cette impression que c’est l’année idéale pour piéger nos rivaux : le Real serait affaibli, le Barça serait trop dépendant de Messi, le Bayern serait en fin de cycle et City ne serait jamais aussi brillant en Europe qu’en championnat. Nous par contre, nous serions solides, harmonieux et de toute façon nous avons l’arme fatale : Cristiano. Nous nous voyons clairement devant les nouveaux prétendants que sont Liverpool et le Paris-Saint-Germain.

Viennent ensuite les trois premiers matchs, trois victoires encourageantes même si la Juve vendange un peu. Mais la sensation est celle d’un groupe avec de grosses marges de progression. Et puis, il y a ces cinq dernières minutes à domicile contre Manchester United quand, après 85 minutes à torpiller sans aucune réussite les buts des visiteurs, la Vieille Dame prend deux pions et est invitée à revenir à son diktat du « d’abord on ne prend pas de but ». Pire encore, il y a cette défaite sans conséquence en Suisse, où on ne sait pas s’il faut y voir un simple accident de parcours ou une équipe qui bafouille son football ?

Le plus faible des premiers ? 

Les conclusions des phases de poule sont toujours à prendre avec des pincettes. Ces dernières années, le Real se faisait malmener par Dortmund et Tottenham tandis que le PSG et le Barça survolaient leurs groupes avant d’être éliminés un peu plus tard. Le plus important, c’est de se qualifier et si possible en étant premier. Cela dit, il y a quelques statistiques qui invitent à la réflexion. Parmi toutes les équipes sorties en tête de leur groupe :

  • La Juventus a la moins bonne attaque : 9 buts dont 2 pénaltys. Plusieurs deuxièmes ont aussi marqué plus.
  • La Juventus a la moins bonne différence de buts (+5).
  • La Juventus a le plus petit nombre de points (12), exception faite du PSG dans le groupe de la mort.

Plus globalement, la Juventus navigue entre la 8ème et la 12ème place de tous les classements de rendement statistique. Et surtout :

  • En attaque : 4ème pour le nombre total de tirs (au niveau des cinq grands championnats, nous sommes premiers) mais seulement 10ème pour le nombre de tirs cadrés et 15ème pour le pourcentage de possession dans les 30 derniers mètres
  • En phase de possession : 8ème pour le pourcentage total de possession, 6ème pour le pourcentage de passes réussies, 14ème pour les dribbles réussis, 6ème pour les fautes subies.
  • En phase défensive : 6ème pour les tirs subis, 28ème (sur 32) pour les duels remportés, 25ème pour les interceptions.

Plus de doutes que de certitudes

Si les phases de groupe ont déjà peu de valeur, les statistiques en ont encore moins (ça dépend beaucoup de l’ordre des matchs et du classement), mais la Juventus est loin d’avoir survolé les débats. Alors certes, des équipes comme le Bayern et l’Ajax ont du s’employer jusqu’au bout pour se qualifier (comme nous cela étant dit) tandis que le Real a pu s’appuyer sur des victoires fleuves (avant de se laisser aller au dernier match). Mais le constat est là : si la Juventus voulait se servir des phases de poule pour envoyer un message à l’Europe, c’est raté.

Nous ne devançons que le PSG parmi les premiers alors que nos adversaires les plus corsés, MU et Valence, sont respectivement sixièmes et quinzièmes de leur championnat. Au sortir de cette phase de poule, la Juventus n’a clairement rien gagné et peut-être affaibli son statut de favori. Mais on le sait, le vrai football ne commence qu’au printemps et la Juventus n’est jamais aussi redoutable que quand elle est outsider.

LAISSER UN COMMENTAIRE

Please enter your comment!
Please enter your name here