Buffon a concédé au quotidien espagnol ABC une longue interview dans laquelle il revient sur les temps forts de sa carrière et de sa vie personnelle. Extraits :

Sur le choix de devenir gardien : « Au début, je jouais libéro ou milieu de terrain. Je m’amusais beaucoup et surtout ça m’a été très utile. Dans ces positions, tu apprends beaucoup, tu sais comment lire les matchs et anticiper les pensées de tes adversaires : c’est forcément des choses positives pour un gardien. Au début des années 90, on m’a dit que j’étais un bon milieu de terrain, mais je n’étais pas satisfait. J’étais plus passionné par le rôle de gardien. C’est mon père qui m’a dit d’essayer et je lui en serai toujours reconnaissant parce que je ne sais pas si j’aurais eu le courage de prendre une décision aussi drastique. Je suis venu au monde pour être un gardien, c’était mon destin ».

Sur son idole : « Dans ces années, j’ai découvert Thomas N’Kono. Il y avait la Coupe du Monde en Italie et le Cameroun fut la surprise du tournoi. Je me rappelle la collection des stickers de ce mondial et cette année-là, mon père, ma famille et moi sommes tous devenus un peu fans du Cameroun. On m’avait dit qu’on les appelait les ‘lions indomptables’ et ce surnom me plaisait. Je jouais gardien depuis un mois et j’admirais énormément N’Kono. Je l’admire tellement qu’un de mes fils porte son nom ».
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Sur son transfert à la Juve en 2001 à 23 ans seulement et pour 54 millions d’euros : « Le prix de mon transfert ne m’a pas perturbé. Au contraire, il m’a rendu fier et heureux. Dans le football, le prix qu’on paie un footballeur est le juste prix. Si ils ont payé autant pour moi, c’est que je valais ce chiffre ».

Sur la Serie B avec la Juve : « Je n’ai jamais regretté mon choix. Mon cœur est divisé en quatre parties : ma famille, le Parma, la Nazionale et la Juventus. Durant les 15 dernières années, j’ai reçu beaucoup d’offres mais je ne les ai jamais prises en considération. Certaines choses dans la vie n’ont pas de prix et je n’ai jamais regretté d’être resté à la Juve, même en Serie B. Cette décision m’aura certainement éloigné de l’élite du football pendant trois ans et de la possibilité de lutter pour des titres mais je regarde d’autres choses. Je suis sûr que peu de joueurs auraient pris la décision que j’ai prise mais rester à la Juve dans un des moments les plus délicats de son histoire était le meilleur moyen de montrer mon amour. Je sens que je fais partie de l’histoire de ce club ».

Son meilleur souvenir : « Le premier Scudetto gagné après le retour en Serie A, la saison 2011/12 avec Antonio Conte. C’était une récompense pour ma fidélité envers la Juventus ». Son pire souvenir : « La finale de Champions contre le Milan en 2003. Nedved avait été sanctionné pour un carton jaune absurde en demi-finale et nous ne l’avions pas à disposition. Nous avons mal joué et même si j’ai arrêté deux pénalty, nous en avons raté trois. Ce fut une sale nuit ».

Sur la finale de l’année dernière : « Nous étions tous fiers. Nous jouions contre la meilleure équipe du monde et nous voulions la battre mais nous sommes quand même repartis de Berlin la tête haute. Arrêter le football sans avoir gagné la Champions ? Le football n’est pas une question de justice ou d’injustice, il s’agit seulement de gagner ou de perdre. J’ai encore quelques années pour essayer, mais si je prends ma retraite sans l’avoir gagnée, ça ne fait rien. Je serai heureux quand même ».

Sur son rôle de leader : « Un leader doit faire preuve d’empathie et créer un rapport de confiance avec tous ses coéquipiers. Il doit être généreux, faire passer l’intérêt du collectif avant le sien, mais en même temps, il ne doit pas abuser de son pouvoir. Il doit intervenir seulement quand c’est nécessaire parce qu’il suffit d’un rien pour perdre sa crédibilité ».

Sur la meilleure Juve du 21ème siècle : « C’est dur à dire. Pour certains, l’équipe la plus forte était celle de Capello, pour d’autres celles de Lippi. Mais c’est sûrement celle d’Allegri qui a le plus de caractère et de personnalité ».

Sur le match contre le Bayern : « Sincèrement, je suis très tranquille. Il faut être réaliste, ils sont clairement favoris. Nous avons entre 20 et 25% de chances de les éliminer et nous devons exploiter ça et faire en sorte que cela se transforme en 40-45% . Nous devons repenser au match contre le Real l’année dernière et ne pas avoir peur du Bayern ».

Sur le meilleur gardien du monde : « Ce serait exagéré que je dise que je suis le meilleur gardien de l’histoire. Ce n’est pas un jugement qui correspond à ma personnalité. Je crois que je suis une personne qui a beaucoup travaillé pour arriver là où elle est » .

Sur la retraite : « J’espère jouer cette saison puis deux autres avec le maillot de la Juventus et prendre ma retraite après avoir joué la Coupe du Monde 2018 ».

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