Son amour pour le football et pour la Juventus n’est plus à prouver, cependant Giorgio Chiellini l’a encore démontré avec passion aux micros du Corriere dello Sport, tout en se racontant avec un petit retour sur sa carrière.
Son rôle sur le terrain, plus jeune
« Jusqu’à mes 15 ans je jouais milieu de terrain central car j’étais plus grand que les autres. Ensuite, j’ai commencé à jouer plus bas, jusqu’à 20 ans, puis de plus en plus au centre de la défense. »
Les études et le football
« Lorsque j’étais au lycée, j’étudiais dans l’idée d’aller à l’université. Je ne pouvais pas deviner ce qui allait m’arriver dans la vie par la suite. J’aurais aimé faire médecine comme mon père. Cependant, ma carrière de footballeur a démarré en même temps et je me suis rendu compte que je ne pouvais pas gérer les deux de front : les entraînements et être présent en cours. Je venais juste de quitter Livourne et la Juventus m’avait envoyé en prêt à Florence. La charge de travail de la Série A ne me permettait plus d’assister aux cours. Cependant, je voulais quand même mener à bien mes études, aussi parce que j’ai été élevé comme cela dans ma famille ; c’était aussi un défi à moi-même. J’ai donc choisi de prendre Economie car les matières comme les mathématiques me plaisaient. Ensuite je suis venu à Turin où j’ai eu la possibilité de continuer mon parcours d’études en parallèle. Je jouais à la Juventus, j’avais quelques présences en équipe nationale et j’ai eu mon diplôme juste après le Mondial. Il me reste à finir la spécialisation. »
Si la Juve ne l’avait pas appelé…
« Quand j’étais à Livourne, la Roma m’avait acheté à moitié. Ça a été le cas jusqu’en 2004, ils voulaient me prendre complètement mais leurs achats étaient bloqués par le cas de Mexes et ils ne pouvaient donc pas payer le montant de mon transfert sur ce mercato. Il y avait un accord oral entre la Roma et Livourne, je devais y aller quand même et la Roma aurait payé au mercato suivant. J’étais content, car ça aurait été une belle progression dans ma carrière. Le matin de la conférence de presse qui devait l’annoncer, mon téléphone a sonné, Spinelli, président de Livourne me dit qu’il y a les 3 ou 4 premiers clubs d’Italie qui me veulent, et qu’il pourrait y avoir une proposition intéressante. Je me rends alors avec ma mère à Milan, et là il y avait la Juve. C’est là que j’ai compris que mon futur allait changer… »
La BBC
« La BBC ou même BBBC avec Buffon, est un très beau groupe d’amis, de personnes qui à part leur feeling sur et en dehors du terrain, ont réussi à arriver à ce haut niveau car ils ont créé quelque chose de magique dans le rapport qu’ils ont entre eux. Avec tout le respect qu’il faut avoir, nous n’avons pas été et nous ne sommes pas forcément les meilleurs du monde mais ensemble, chacun exalte le rendement de l’autre, c’est une certitude. Puis, il y a cette grande amitié une chose profonde qui nous fait tout partager. Tous les quatre, nous sommes des personnes qui vivons pour ce que nous faisons et nous y mettons notre âme. »
Le 6ème Scudetto, objectif inébranlable
« Ce 6ème Scudetto ? J’y tiens à mort ! C’est quelque chose que personne n’a jamais fait et quelque chose qui nous ferait vraiment rester dans la légende du sport italien. C’est une occasion qui ne se représentera pas et je crois vraiment que pour trouver une autre équipe qui aura en main cette possibilité, il faudra attendre beaucoup de temps dans l’histoire du football. Cette occasion nous devons la prendre, nous le voulons tous et nous devons y arriver. »
Son futur d’après joueur
« Cela me plairait de rester vivre à Turin. Ma femme est de Livourne mais après tant d’années ici, nous nous sentons tous les deux biens ici, et j’aimerais continuer à vivre sous la Mole. J’aimerais pouvoir faire quelque chose pour la Juventus, car c’était et c’est toujours ma vie. Je continuerai toujours à tout donner de moi pour cette équipe. Pour rester à ce niveau toutes ces années, pour résister aux pressions, je dois mettre toute l’énergie et l’implication physique que j’ai sur le terrain pour l’équipe. Pour moi le premier lendemain est aujourd’hui. Nous penserons au reste quand aujourd’hui sera hier. »
Le plus beau moment de sa carrière
« Je dirais le Scudetto de 2012 car il a été particulièrement important. Il a commencé un cycle, mais c’était aussi une saison où nous étions imbattables, la première année au Stadium. Il y avait quelque chose de magique dans l’air, c’était une émotion forte et j’ai très peu dormi lors des deux dernières semaines. La fête du premier Scudetto fut incroyable, je ne pense pas qu’on puisse fêter une nouvelle fois quelque chose à ce point. Seul une Ligue des Champions et le 6ème Scudetto pourrait provoquer cela. C’est ce que nous essayons de faire arriver. »
Les joueurs qui ont quitté la Juve
« Il y a des joueurs du passé, plus ou moins grands, avec des caractéristiques différentes comme Vidal, Pogba, Pirlo, Tevez, Matri, Padoin ; ce sont tous des joueurs qui resteront toujours dans mon cœur pour tout ce qu’ils m’ont donné et apporté à l’équipe pour atteindre les objectifs. Il est clair que l’équipe actuelle a des caractéristiques totalement différentes par rapport à celle de l’année dernière car nous avons changé des joueurs importants et les caractéristiques techniques ont changé. Il faut donc essayer d’exploiter au mieux le grand potentiel que nous avons. Nous devons retrouver une identité stable en composant avec la nouveauté, pour prendre moins de buts et construire une structure plus imperméable. »
L’adversaire rencontré le plus fort
« Je n’ai pas eu la chance de jouer à Berlin contre Messi. Je pense que lui et Ronaldo sont les deux joueurs qui ont fait l’histoire récente du football moderne, ils sont objectivement un niveau au dessus des autres. Sinon je dirais Ibrahimovic car il bouleverse les équilibres dans un championnat, c’est un vrai champion. »
Les jeunes défenseurs du football italien
« Dans mon rôle, il y a Rugani, Romagnoli et Caldara. Le dernier a explosé cette année, les deux premiers ont déjà eu les années précédentes, l’occasion de montrer leurs qualités. »
Allegri
« C’est une personne très intelligente, très équilibrée et très positive. C’est quelqu’un qui vit la vie avec le sourire. Il peut avoir des problèmes, comme chacun d’entre nous, mais il affronte la vie avec le sourire. C’est une personne qui ne pleure jamais sur son sort. S’il y a un problème, il pense déjà à la solution : il est comme ça. Cela donne de la sécurité au collectif. A mes yeux, c’est une grande qualité. »
La réaction après la Fiorentina
« Après une défaite, on peut soit aller devant les télévisions et dire les phrases habituelles que l’on prononce dans ces occasions soit réagir. Nous sommes premiers, c’est vrai mais il faut aussi avoir l’humilité et l’équilibre d’affronter les problèmes quand ils sont là ; et de préférence avant qu’ils ne deviennent plus grands. »
L’Inter dimanche
« Ce sera un beau match. Il a chaque année une saveur spéciale, entre deux équipes en forme dans le championnat. Nous avons encore quelques détails à régler pour être au point. Ce match doit nous servir pour donner un signal fort aux autres équipes. Le championnat n’est pas encore fixé. Nous avons 4 points d’avance mais cela ne suffit pas. Outre le match contre l’Inter, nous avons deux déplacements en 4 jours. Nous devrons rester concentrés pour pouvoir grandir notre écart avec nos adversaires. »