Grand protagoniste de la conquête du Scudetto pour sa première saison à la Juventus avec 23 buts à son compteur, le joyau argentin, Paulo Dybala, s’est confié aux micros espagnols du quotidien El País dans une longue interview confession, à cœur ouvert et en toute humilité. Retour sur sa vie, ses débuts dans le football, ce qui le touche et ses rêves.

Une auto-description made in Dybala 

 « Quand je suis sur le terrain, je me transforme. C’est comme si j’étais un chat dans la vie, qui se présente comme un tigre sur le terrain et sort les griffes. En dehors, j’aime rire et rester avec mes amis. On dit que j’ai un visage d’enfant, mais à l’intérieur j’essaie de jouer en pensant que j’ai 30 ans. Quand je me regarde dans le miroir je vois un garçon qui, bien qu’étant jeune, veut grandir et devenir important. J’ai confiance en moi, je suis déterminé à grandir. »

Ses exemples et ses modèles 

« Je voulais ressembler à Riquelme. Ronaldinho m’a toujours beaucoup plu aussi, j’ai vu tous ses matchs ; et j’admire Messi et Neymar. J’ai beaucoup appris en regardant mes coéquipiers pendant les entraînements et sur le terrain, en particulier Franco Vazquez avec qui j’étais à Palerme. Je veux toujours apprendre plus. Sur le terrain, j’essaie d’être toujours bien positionné et avant que le ballon ne m’arrive, je réfléchis à ce que je pourrais en faire. Cela m’arrive parfois de tomber dans le piège de l’égoïsme, mais avec le temps qui passe, je comprends quand c’est mieux de passer le ballon à un coéquipier. Quand j’étais enfant, j’étais égoïste et gâté : je voulais tout pour moi. Ensuite, j’ai appris qu’il était beau de partager, cela donne des émotions différentes. Je me suis amélioré. »

Etre un leader

« Je ne peux pas être encore un leader. Buffon est un leader. Cela m’a frappé immédiatement, il transmet l’envie de gagner. A 38 ans il continue de s’améliorer par le travail quotidien. Il donne une force intérieure, avec lui c’est plus facile de gagner. A la Juve, tu apprends que chaque jour tu t’engages dans une bataille. Ici, il y a des personnes qui ont tout gagné et qui pourrait se relâcher. Au contraire, ces personnes continuent de lutter à chaque entraînement pour continuer à gagner encore. Pour un jeune de 22 ans, c’est un exemple duquel s’inspirer. »

Ses débuts en Italie et à la Juve

« Quand je suis arrivé en Italie, j’ai travaillé sur le physique. Je n’étais pas habitué aux gros tacles, aux chocs. Gattuso m’a beaucoup aidé, il m’a donné des conseils, sur ma façon de me tenir pour me défendre et esquiver. Je savais que ce ne serait pas facile à la Juve, mais j’ai joué et marqué plus que je ne l’avais imaginé. Ça a été facile avec Mandzukic, Morata, Zaza, je suis libre de courir partout. C’est ma façon de jouer. On me dit que je ressemble à Tevez, pour comment je me sers du ballon. »

Le groupe bianconero

« Il y a un bon feeling dans le groupe. Les plus amusants sont Pogba, Asamoah, Pereyra, Morata et Zaza. Ceux qui haussent la voix quand il faut : Buffon, Evra, Marchisio, Bonucci et Chiellini. »

L’Argentine et la Coppa America

« A cinq ans je disais déjà que je voulais devenir le meilleur du monde et tout le monde riait. Quand l’entraîneur Tata Martino m’a appelé pour la première fois, j’avais les mains qui tremblaient, j’en avais toujours rêvé.  Cette année c’est le centenaire de la Coppa America, elle se joue aux Etats-Unis, ce sera quelque chose d’unique. Quant aux Jeux Olympiques c’est une belle expérience. Même si c’est impossible, j’aimerais pouvoir jouer les deux. »

Ses origines

« Je me sens 100% argentin, mais ma famille vient pour une partie d’Europe. J’ai un oncle polonais qui est mort quand j’avais 3 ans. J’ai contacté sa sœur récemment et parlé avec quelques cousins sur Skype. J’aimerais connaître les lieux dans lesquels il a vécu. Mon arrière grand-mère était italienne. Je me sens plus proche de cette partie de mes origines depuis que je vis en Italie. J’ai appris à vivre différemment de ma vie en Argentine et même mon caractère s’est un peu modifié. »

Le plus important : sa famille

« Dans la vie, j’ai beaucoup souffert de la mort de mon père, mes frères m’ont aidé à ne pas abandonner. A l’Institut de Cordoba, où j’ai commencé, j’étais en pension. J’y ai appris à ne pas être égoïste, je tenais la chambre propre et je mettais la table. Le football m’a aidé à aller de l’avant. Papa avait un rêve : que je devienne footballeur. Il m’a aidé et enseigné à lutter pour ce que je voulais. Il m’a aussi appris à jouer aux échecs. Ma famille me maintient les pieds sur terre. Il faut être humble. C’est cette mentalité qui m’a amené ici. Papa serait fier. Je le vois sur le visage de ma mère chaque jour : si elle est contente, nous le sommes tous. Ma mère vit avec ma petite amie et moi. J’aime l’avoir prêt de moi. On a toujours dit chez moi que le principal était de terminer l’école avant tout, cela m’a fait murir. Ensuite, j’ai grandis, appris à cuisiner, à m’occuper de moi. Maintenant les enfants me regardent, ils veulent être comme moi : il faut être humble pour aider les gens. On ne peut jamais se tromper. »

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