Pour son grand retour sur le terrain, la Juventus s’est offerte une place en finale de la coupe d’Italie sur l’ensemble des deux matchs face à l’AC Milan (1-1). Sans forcer et en jouant à onze contre dix pendant les trois quarts du match, les hommes de Sarri ont fait le minimum syndical en contrôlant la rencontre. Un match de reprise plaisant à voir et encourageant pour la suite, qui comporte déjà quelques enseignements.

 

Déroulé du match

Quel plaisir ! Rien que pour revoir jouer la Juventus, ce match fut un succès avant de commencer. Avec la qualification au bout, la Vieille Dame a rempli son contrat en se contentant d’un match nul et vierge face à une équipe de Milan réduite à dix dès le quart d’heure de jeu.

Les quinze premières minutes promettaient déjà un match un peu fou : Daniele Orsato, bien aidé par la VAR, accorde un pénalty logique à la Juventus sur une faute de main d’un défenseur milanais dans la surface. Fait rarissime : Ronaldo tire son pénalty sur le poteau, son deuxième échec en seize tentatives depuis qu’il porte le maillot bianconero.

À la suite de l’échec du portugais, le ballon revient sur Danilo qui voit l’attaquant croate du Milan Ante Rebic s’élancer pied en avant pour récupérer la possession. L’arbitre, qui sort le carton jaune, choisit finalement le rouge, aidé par le quatrième arbitre Massa bien placé en bord de terrain. Fortement dominé par la Juve, ce début de match s’est soldé par l’expulsion d’un milanais, ce qui laissait imaginer que la Juventus allait tranquillement se diriger vers une victoire certaine.

Les bianconeri, désireux de rattraper le temps perdu sur les terrains, ont exercé un fort pressing et se sont bien trouvés dans les espaces. Milan avait la tête sous l’eau durant toute la première demi-heure. Mais il était prévisible que les hommes de Sarri ne pourraient pas tenir ce rythme. La Juve a baissé en intensité et est rentrée au vestiaire avec un 0-0 encouragent, à 11 contre dix, en ayant dominé la majeure partie de la mi-temps. Mais au retour des vestiaires, Milan a joué un cran plus haut et la Juve est repartie sur son rythme de fin de première période.

Sans occasion véritable, le deuxième acte a été l’occasion pour Sarri de faire tourner (cinq changements permis par rencontre) pour éviter les blessures éventuelles. L’AC Milan a finalement eu les plus grosses occasions de la deuxième mi-temps avec Bonaventura et Calhanoglu.

L’Analyse

Après 90 jours d’arrêt, ce match ne se prête pas à de grandes conclusions sur le plan tactiques ou sur l’état de forme des joueurs, elles seraient hâtives. Mais après ce premier jet, quelques enseignements transparaissent déjà de cette rencontre. Le plan de Sarri reposait sur sa ligne de trois milieux, bien plus offensifs que d’ordinaire.

Bentancur s’est distingué pendant le temps fort des bianconeri en première mi-temps, en jouant très haut, formant presque une ligne de quatre devant avec Costa, Ronaldo et Dybala. Ce dernier, virevoltant et aérien, semble avoir terrassé le Covid-19 tant il s’est une nouvelle fois démarqué ce soir : il avait des fourmis dans les jambes et cela s’est senti. Il a baissé physiquement en deuxième mi-temps mais il a démontré que Sarri pourra compter sur la Joya cet été.

Douglas Costa qui faisait son grand retour hier, a été assez convaincant même si la ruée des milieux de terrain vers l’avant a semblé le perturber dans son positionnement. Il excelle sur l’aile où il peut prendre de la vitesse et provoquer en un-contre-un, mais les montées incessantes de Matuidi et l’éparpillement de Ronaldo ont clairement porté préjudice au Brésilien qui se cherchait une place.

Pjanic, qui avant la suspension du championnat n’était clairement pas dans la forme de sa vie, n’a que trop peu été en vue hier soir, pénalisé par un carton jaune qui l’a fait disparaître de la circulation. Pjanic, quand il est en forme, est un modèle en regista. Mais est-ce vraiment son meilleur poste ? La question peut se poser. Sarri vénère ce poste pour lequel il a toujours trouvé un joueur (Alan, Jorginho) mais Pjanic semble rarement donner le meilleur de son potentiel, faute à un positionnement très bas. Le bosnien n’est conséquemment pas présent pour faire la fameuse « avant-dernière passe » et se retrouve même parfois derrière la charnière centrale quand la Juve attaque tant le bloc équipe joue haut !

Le duo Bonucci-De Ligt a parfaitement tenu son rang même si, il faut le dire, les attaquants milanais ne leur ont pas donné de réelles sueurs froides. C’était un jour sans hier pour Cristiano Ronaldo, qui n’a pas brillé pour son retour. Son pénalty raté a conditionné sa partie et il en a trop fait pour sauver son match.

Au niveau des changements, Sarri s’est mué en entraîneur de rugby en changeant toute sa ligne de milieux d’un coup : trois changements d’affilé. Il a lui-même reconnu en conférence de presse que c’était une « connerie ». C’est vrai. De son propre aveu, il a « déséquilibré » l’équipe, de quoi se rappeler que faire entrer Rabiot et Khedira, qui plus est en même temps, est rarement une brillante idée. Costa a été ménagé et a laissé sa place à un Bernardeschi transparent, à l’image de la Juve des vingt dernières minutes.

Bien que la Juve se soit qualifiée, ce fut assez regrettable de voir les bianconeri « gérer » en deuxième période alors qu’il ne menait même pas au score. Rappelons-le, un but de Milan aurait suffi à éliminer la Vieille Dame. Les rossoneri ont été discrets hier soir mais ils ont le mérite d’avoir utilisé la mollesse turinoise de la deuxième mi-temps pour tenter quelques frappes en infériorité numérique. On mettra la baisse de rythme sur le compte de la reprise pour hier soir, mais il n’y a rien de nouveau ou de surprenant à voir la Juve faussement gérer un résultat qu’elle ne maîtrise pas. Avertissement sans frais.

Le plus flagrant hier soir a été l’affirmation de Bentancur comme titulaire indiscutable de cette équipe. À 22 ans, l’Uruguayen lancé par Allegri est largement au-dessus de la concurrence. Espérons également que Ronaldo retrouve son football pour les prochaines rencontres car sans lui, la Juve n’est pas la même.

Ce 0-0 était loin d’être un triste match. Au contraire, les quinze premières minutes ont été très agitées et globalement, le match était d’un bon niveau. Il faut tout de même relever que c’est un évènement que la Juventus reste stérile à domicile : c’est la première fois qu’elle ne marque pas au Stadium depuis la défaite contre Naples (0-1) il y a deux ans.

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