La lourde défaite face au Real est d’autant plus frustrante que la manière est celle à laquelle la Juve nous a habitués ces dernières années, comme nous l’explique Alex Campanelli sur Juventibus.com

Zinedine Zidane est revenu cette semaine à Turin, il l’a fait en tant que champion mais surtout en tant que juventino. Comme on pouvait facilement l’imaginer, Zidane n’est pas venu pour nous rentrer dedans comme Tottenham l’a fait : il nous a respecté de la première à la dernière minute, il a su souffrir dans les moments difficiles, s’en remettant aux interventions salvatrices de ses défenseurs. Son Real a été magistral dans l’exploitation des erreurs commises par la Juventus, bien conscient que dans de tels matchs, il suffit d’un ou deux faits de jeu pour changer le cours d’une rencontre. Relisez bien ces dernières phrases et posez vous sincèrement la question suivante : à combien de matchs de la Juventus cette saison pouvez-vous appliquer une description similaire ?

L’écart technique entre la Juventus et le Real Madrid est à la fois connu et évident : du milieu de terrain à ce joueur devant qui, avec son omnipotence et son omniprésence, est devenu le tueur le plus mortel à avoir fréquenté un terrain de jeu. Contre une équipe comme celle-là, qui nous avait déjà humilié à Cardiff, tout le monde s’accordait à dire que la Juve aurait du faire deux matchs PARFAITS pour accéder aux demi-finales. Ils défendent mal, pouvait-on entendre ici et là, ils ne sont plus solides comme avant, en championnat ils ont montré beaucoup de défauts… Mais tout le monde sait que l’histoire du Real de Zidane qui gagne avec de la chance et qui finira bien par s’effondrer n’est plus d’actualité. Plus après avoir gagné deux Ligues des Champions de suite. Pour se qualifier, tous les joueurs de la Juve auraient dû se donner AU MOINS à 150% et dans le même temps, espérer que quelques éléments du Real ne soient pas à 100%.

Les motivations étaient au maximum historique, le match avait été abordé avec le bon enthousiasme, pas très excessif, conscient de la force du rival mais aussi de la notre, de l’envie de se racheter et des valeurs (assez mystérieuses en réalité) que cette équipe possède.

Et pourtant au Stadium, il y a bien eu une équipe qui a gardé son sang froid sans se défiler, qui a su souffrir dans les moments physiquement difficiles sans tomber, qui a poussé chacun de ses joueurs à dépasser son rendement standard. Mais cette équipe, c’était le Real Madrid. La Juventus d’Allegri ne possède pas une structure de jeu qui puisse inquiéter le Real. Elle n’a pas su identifier et exploiter les faiblesses du système madrilène, domaine dans lequel excelle habituellement le technicien bianconero. Au contraire, elle est descendue sur le terrain en faisant le même match que les adversaires qu’elle reçoit habituellement et s’est heurtée à un mur. Les Espagnols ont été les plus unis dans la douleur, impitoyables dans la réussite et aidés par faillite défensive monstrueuse de la moitié de la Juve, de l’enchaînement d’erreurs à droite et aux 4 joueurs dans la surface qui n’ont pas su marquer Cristiano Ronaldo à la mésentente entre Chiellini et Buffon.

Après le premier but, la Juve a réagi avec fierté et a effectivement mis en difficulté le Real, au niveau des occasions crées. Mais les individualités n’ont pas été à la hauteur de l’événement et ont permis à un Real solide mais pas impénétrable de rester en jeu. Le match s’est pour ainsi dire terminé après le second but, fruit autant d’un geste athlétique paranormal de CR7 que de la bourde de deux joueurs dotés d’une expérience internationale majeure.

La difficulté psychologique qui s’est révélée dans l’interview d’après-match de Gigi me pousse à penser que cette équipe, si on met à part la valeur de l’effectif et le jeu vu (ou pas) jusque là, a fait un gros pas en arrière par rapport à la victoire 3-0 face au FC Barcelone l’année dernière. Le sentiment d’infériorité ressenti en seconde période est le même qu’à Cardiff. Mais c’est surtout le même sentiment qu’éprouvent les équipes de Serie A face à nous. C’est la cause et la conséquence des erreurs techniques, défensives et offensives, qui ont conditionné le match.

Je ne prétends pas à des chefs d’oeuvre à chaque gros match européen mais une approche comme celle de mardi impose des réflexions et peut-être un changement de trajectoire. Il faut repartir de nouveaux concepts, de nouvelles motivations, de nouvelles idées. Donner une identité de jeu à une équipe qui a beaucoup changé et ne se sent pas à son aise quand elle endosse les vêtements des années précédentes, surtout en Europe. Je ne dis pas que les victoires acquises dans la douleur, les bunkers défensifs, les matchs gagnés avec les gestes des champions ou encore le cœur ne vont pas, mais peut-être que ce ne sont plus des concepts tout à fait adaptés à cet effectif. Si nous voulons continuer à jouer à ce jeu, alors il faut accepter que le Real Madrid de Zidane est plus Juventus que nous ne le sommes.

Article original de Alex Campanelli : Il Real di Zidane ha vinto da Juve (chi siamo noi?)

2 COMMENTAIRES

  1. Bonjour
    L analyse est plutôt bonne mais je crois que des éléments manque pour qu’ elle soit plus juste
    Les erreurs de coaching d abord
    Barzagli chemin bouffon de grand joueurs de chez nous mais face à cr7 disco même Benzema c est peu dire et Marcel ça va trop vite
    Donc swelny Sando rugani de sceglio auraient certainement ete plus approprié
    L aspect psychologique ne devrait pas se poser après la fessée de cardiff il est évident que l on doit avoir des valeurs de guerriers réfléchis intrinsèquement nos joueurs sont aussi bons sauf cr7 hors norme
    Je crois qu’ il faut penser à jouer au football avec la vértu que mérite ce sport
    Comment notre milieu de terrain peut se faire trimbaler techniquement mais surtout stratégiquement
    Quand à l attaque il faut choisir entre laisser un homme errant ou mettre le paquet c est à dire penser à marquer car c est l essence du football
    Continuons à être fier de nos club mais pitié montrer nous que nous savons jouer au football avec tout ce qui implique loyauté fraternité solidité mentale et courage et solidarité et fierté
    Malheureusement nous en sommes loin

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